01 mars 2007

Catéchèses

Catéchèse du 26 février 2007
l’exposé

Le Credo nous dit : « Il a été conçu du Saint-Esprit, est né de la Vierge Marie »

Tâchons de répondre à la question suivante : que signifient ces deux affirmations ? Quelles en sont les conséquences pour nous ?

Jésus a été conçu dans le sein de la Vierge Marie sans le concours d’un homme, nous le savons bien : c’est l’Esprit-Saint qui est en quelque sorte « descendu » en elle et qui a provoqué la conception de Jésus. Après une grossesse parfaitement ordinaire (en dépit d’un début extraordinaire !), Jésus est né de Marie, il est vraiment son fils, de la même façon que nous sommes tous fils de notre mère. Voilà pour le fait même de la conception et de la naissance de Jésus. Ces deux affirmations ont l’avantage de nous faire préciser quatre réalités fondamentales de notre foi, et qui ont (c’est un hasard) la particularité d’être « abonnées » au chiffre 2 ! Nous allons voir comment :

Il y a deux grands types d’hérésies concernant le Christ (l’hérésie est une doctrine fausse, une erreur sur la foi). Ces deux hérésies sont toujours prêtes à resurgir, même aujourd’hui, et il est bon de les connaître. Le premier type consiste à prétendre que Jésus est seulement un homme, mais qu’il n’est pas Dieu (l’exemple le plus fameux est l’arianisme, nous en avons déjà parlé). Le deuxième type d’hérésie consiste à prétendre le contraire, qu’il est seulement Dieu et qu’il a fait semblant d’être un homme pendant 33 ans (le docétisme). Parfois, on a même fait un mélange des deux en prétendant que le Christ était comme un composé de divinité et d’humanité (Nestorianisme).
Bien au contraire, la foi chrétienne a toujours dit que Jésus était pleinement homme et pleinement Dieu, il faut tenir les deux ensemble, même si c’est fort difficile à penser pour nos esprits limités.

On peut dire (c’est notre deuxième « couple » d’affirmations), par conséquent que Jésus a deux natures : la nature humaine (il est né de Marie, il est vraiment homme), la nature divine (il a été en Marie « conçu du Saint-Esprit », il est pleinement Dieu et éternellement Fils de Dieu).

Troisièmement, nous devons constater que en Jésus, il y a deux volontés : une volonté divine, puisqu’il est Dieu, et une volonté humaine, puisqu’il est vraiment homme. Ceci est pour nous important, car cela veut dire que, depuis Jésus, il y a comme une complicité, une connivence entre la volonté de Dieu et la nôtre. Tout le travail de notre vie chrétienne consiste donc à imiter Jésus au plus près, de façon à ce que notre volonté devienne de plus en plus proche de la sienne, « que ta volonté soit faite », dit-on dans le Notre Père !

Enfin, et c’est notre dernier tandem, il y a deux missions divines. Je m’explique : le Père a envoyé en mission sur la terre l’Esprit et le Fils, afin de révéler aux hommes qui il était et ce qu’il voulait de nous. La mission de l’Esprit est évidemment invisible, tandis que la mission du Fil a été visible. La mission invisible, celle de l’Esprit, a consisté, par exemple, à inspirer les textes de l’Ecriture, à inspirer les prophètes, à donner naissance sur la terre au Fils de Dieu, à faire comprendre à l’Eglise la marche qu’elle devait suivre pour faire la volonté de Dieu. La mission visible, celle de Jésus, a consisté à donner un visage humain à Dieu, à guérir, enseigner, mourir et ressusciter pour obtenir au genre humain le pardon des péchés et la vie éternelle.
Terminons en évoquant Marie, mère de Jésus et donc « mère de Dieu ». Marie est le modèle de l’Eglise, et elle est même la fine pointe de l’Eglise, puisque, comme elle et grâce à elle, l’Eglise est à la fois Vierge et Mère. Elle enfante des élus, elle « met au monde » le Christ (sans l’Eglise, comment le Christ pourrait-il aujourd’hui se manifester au monde ?), et elle réalise tout cela « sans le concours d’une homme », c’est-à-dire surtout grâce à Dieu, sans qu’un être humain soit à l’origine du bien qu’elle fait. Les hommes qui composent l’Eglise se comportent, en principe, comme des instruments de Dieu, conscients que l’Esprit « couvre de son ombre » l’Eglise et que toute conception est Son œuvre à Lui et non celle d’un humain. Je recommande la lecture des livres de Lucienne Sallé, qui a beaucoup réfléchi sur la « féminité de l’Eglise », car la présence des femmes dans l’Eglise devrait nous rappeler la dimension de fécondité et d’accueil de la Grâce, tandis que les hommes, eux, continueront à apporter à l’Eglise leur grâce propre, qui est plutôt une grâce d’organisation et d’efficacité qui elle aussi est importante et nécessaire à l’Eglise.
P. Emmanuel d'Andigné

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