14 juin 2010

FÊTE du CORPS et du SANG du CHRIST – ANNEE C




6 JUIN 2010





Nous célébrons donc la solennité du Très Saint Sacrement du Corps et du Sang du Christ, couramment appelée « Fête- Dieu. »



Tous les sacrements sont saints, bien évidemment. Si, dans l’Eglise Catholique, on appelle l’Eucharistie le Très Saint Sacrement, c’est pour souligner à quel point ce sacrement rend présent l’acte suprême de Jésus livrant sa vie. Toute la vie du Christ est comme condensée dans cet acte. Et l’Eucharistie constitue le centre de la vie chrétienne.



C’est au XIème siècle, nous disent les historiens, que l’on commença, dans l’Eglise occidentale, à vénérer le Corps du Christ par des gestes significatifs, tels que l’élévation à la messe et la bénédiction du Saint Sacrement. Paradoxalement, la Fête- Dieu a été instituée à une époque où l’on communiait peu.



Sa première célébration date de 1246 à Liège, et c’est le pape Urbain IV qui, le 11 août 1264, étendait à toute l’Eglise cette fête du Corps du Christ. C’est sans doute saint Thomas d’Aquin qui a rédigé, à la demande du pape, les textes de la messe de cette fête. En tout cas, la célébration en devint effective dans la chrétienté au cours du XIVème siècle, et rapidement se développa l’habitude d’y accomplir, le jour de la fête, une procession du Saint Sacrement. Le clergé se mit à vouloir montrer le Saint Sacrement aux fidèles. Il plaça de façon visible des hosties dans ce qu’on appela ensuite des ostensoirs.



La date de la fête est normalement le jeudi qui suit le dimanche de la Sainte Trinité. Mais dans les pays où ce jour n’est pas chômé, comme en France, elle est célébrée le dimanche suivant.



Les lectures choisies pour cette année C relèvent des éléments importants en concordance avec cette fête. Melkisédek, roi et prêtre du Dieu Très- Haut, « fit apporter du pain et du vin », et il bénit Celui qui a donné la victoire, le Seigneur.



Dans sa première lettre aux Corinthiens, Saint Paul transmet l’essentiel de l’institution de l’Eucharistie, tel qu’il l’a reçu de la tradition, c’est-à-dire du Collège des Apôtres.



Ce que nous rapporte l’Evangile est chronologiquement bien antérieur à la lettre de Paul, mais il annonce déjà ce que va accomplir Jésus et il en donne le sens en grande partie. Le Christ nourrit son peuple, de façon miraculeuse, mais il appartiendra aux Douze de prendre la relève : « Donnez-leur vous- mêmes à manger. » Il ne s’agira pas de pain ou de poisson, mais de la Parole de Dieu.



« Tous mangèrent à leur faim », nous dit l’évangéliste, soulignant ainsi la puissance et la générosité du Christ. Jésus avait levé les yeux vers le Ciel et béni ce qu’il allait distribuer à tout le monde. Les disciples devront se souvenir de cette communication de Jésus avec son Père. Leur apostolat ne sera fructueux que si leur action est guidée par l’Esprit qui vient du Ciel.



Retenons quelques strophes de la séquence facultative de cette messe :



« Le Pain vivant, le Pain de vie,

Il est aujourd’hui proposé

Comme objet de tes louanges.



Ce que le Christ fit à la Cène,

Il ordonna qu’en sa mémoire,

Nous le fassions après Lui.



Ô Bon Pasteur, notre vrai Pain,

Ô Jésus, aie pitié de nous !

Nourris- nous et protège- nous.

Fais- nous voir les biens éternels

Dans la terre des vivants.



Toi qui sais tout et qui peux tout,

Toi qui sur terre nous nourris,

Conduis- nous au banquet du Ciel

Et donne- nous ton héritage

En compagnie de tes saints. »





Amen

Père Jean Rouillard

Aucun commentaire: