08 septembre 2011

Homélies

FÊTE de L’ASSOMPTION




15 août 2011



Le 15 août est une date marquante pour tous les Français. Ce n’est pas le cas pour les Anglais, les Chinois, les Israéliens et bien d’autres. Pour eux, aujourd’hui est un lundi ordinaire. En France, ce jour est férié, chômé. Mais combien de Français savent pourquoi ? Que fête-t-on ? Qui fête-t-on ? Quel est le nom de cette fête ?

Si l’on questionnait les gens dans la rue, il est à craindre que l’on embarrasse une bonne proportion de personnes.

Et que diraient de nombreux catholiques pratiquants ?

Il est sans doute utile de rappeler l’essentiel, au moins pour rafraîchir la mémoire…

Cette foi en l’Assomption de la Vierge Marie s’est manifestée plus tôt parmi les Chrétiens d’Orient, qui préféraient parler de la « Dormition de la Vierge », que chez les catholiques de l’Occident.

Il semble que la date du 15 août ait été choisie en Orient par l’empereur Maurice, à la fin du 6ème siècle, pour commémorer l’inauguration d’une église dédiée à la Vierge montée au Ciel. Le 15 août fut longtemps le jour de la fête nationale en France et le roi Louis XIII a consacré le pays à Notre Dame.

Le Concordat conclu entre le Pape et Bonaparte en 1802 a mis le 15 août au nombre des quatre fêtes chômées. La séparation de l’Eglise et de l’Etat en 1905 n’a pas remis en cause cette loi.

C’est le 1er novembre 1950 que le Pape Pie XII a prononcé solennellement ces paroles : « Nous affirmons, nous déclarons et nous définissons comme un dogme divinement révélé que l’Immaculée Mère de Dieu, Marie toujours vierge, préservée par Dieu de toute atteinte de la faute originelle, ayant accompli le cours de sa vie terrestre, fut élevée en corps et en âme à la gloire du Ciel et exaltée par le Seigneur comme la Reine de l’univers, pour être ainsi plus entièrement conforme à son Fils, Seigneur des seigneurs, victorieux du péché et de la mort. »

La première Lecture, la page de l’Apocalypse relative au signe de la femme annonce avant tout le combat de l’Eglise contre les forces du mal. C’est en Marie que l’Eglise a remporté sa victoire essentielle sur le péché et sur la mort.

La lettre de saint Paul aux Corinthiens n’évoque pas le nom de Marie, mais le choix de ce texte est une allusion à Celle qui s’est élevée à la suite du premier ressuscité d’entre les morts. « C’est dans le Christ que tous revivront, mais chacun à son rang : en premier, le Christ… » « C’est lui en effet qui doit régner jusqu’au jour où il aura mis sous ses pieds tous ses ennemis. Et le dernier ami qu’il détruira, c’est la mort. »

Un texte du Concile traitant du rôle de Marie par rapport à l’Eglise et à toute l’humanité dit ceci : « Marie a apporté à l’œuvre du Sauveur une coopération absolument sans pareille par son obéissance, sa foi, son espérance, son ardente charité, pour que soit rendue aux âmes la vie surnaturelle. C’est pourquoi elle est devenue pour nous, dans l’ordre de la grâce, notre Mère. »

Aucune page de l’Evangile ne conviendrait mieux pour cette grande Fête que celle où s’expriment l’action de grâce d’Elisabeth et celle de Marie. « Tu es bénie entre toutes les femmes, s’exclame la future mère de Jean-Baptiste. L’enfant a tressailli d’allégresse au-dedans de moi. Heureuse celle qui a cru. »

Et la réponse de la Vierge est une louange enthousiaste : « Mon âme exalte le Seigneur, mon esprit exulte en Dieu mon Sauveur… Le Puissant fit pour moi des merveilles, Saint est son nom. »

Marie nous invite à nous réjouir avec elle, car l’amour du Seigneur « s’étend d’âge en âge sur ceux qui le craignent. » « Il se souvient de son amour… en faveur d’Abraham et de sa race à jamais. »

La Vierge « soutient l’espérance du peuple de Dieu encore en chemin, » dira la préface.

Que son intercession nous obtienne de parvenir avec elle à la gloire de la résurrection.

Amen.

Père Jean Rouillard

Aucun commentaire: