Homélie des Rameaux 2007- 1er avril
JMJ 1997 … souvenez-vous : des affiches bleues parsemaient les rues de Paris et les bouches de métro, quelques phrases de l’Ecriture donnaient le « ton » de ce rassemblement. Parmi les phrases qui avaient été choisies, il y avait celle-ci, particulièrement intéressante pour nous aujourd’hui : « Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur ». Cette phrase s’appliquait bien, facilement, au Pape Jean-Paul II, de même qu’elle s’appliquait encore plus parfaitement à Jésus, mais en réalité elle s’applique sans doute plus modestement, mais réellement, à chacun d’entre nous : nous venons dans cette ville où nous habitons« au nom du Seigneur ». Si nous ne portons pas le Seigneur au monde d’aujourd’hui, à nos voisins, à nos amis, personne ne le fera (même pas nos enfants, s’il ne sentent pas en nous cette conscience missionnaire, ce besoin, ce devoir de porter le Christ à ceux qui en ont besoin. Si nous n’évangélisons pas, personne ne le fera
Alors l’Evangile nous fournit deux détails qui nous aident puissamment pour la mise en œuvre de l’évangélisation : « ils amenèrent l’âne à Jésus, jetèrent leurs vêtements dessus, et firent monter Jésus »
Commençons par l’âne … à notre époque, ce détail paraît insignifiant : âne, cheval, ou même les épaules des disciples, quelle importance ??? A l’époque du Christ, c’est tout différent, tout le monde connaît « Zacharie 9 » : Exulte avec force, fille de Sion! Crie de joie, fille de Jérusalem! Voici que ton roi vient à toi: il est juste et victorieux, humble, monté sur un âne, sur un ânon, le petit d'une ânesse.
Tout le monde connaissait bien cette prophétie, et par conséquent, tout le monde a compris : ceux qui sont contre (il se prend pour le Messie !) et ceux qui sont pour (enfin, voilà le Messie !).
Pour nous, aujourd’hui, la situation est un peu différente, nous savons qui est le Messie des juifs, mais ce qui n’a pas changé, c’est que les hommes du XXIème siècle ont des attentes profondes : attente de paix, de justice, de reconnaissance, de repères, de réponses sur la question de la mort, ou sur l’au-delà en général. Et le Messie qui comblait jadis l’attente des juifs est le même, sera le même que celui qui comblera les attentes de l’homme moderne. A l’époque de Jésus, l’âne était le signe que la plus grande attente des juifs était comblée ; une question se pose alors à nous : quel sera le signe aujourd’hui que les attentes d’aujourd’hui sont comblées par lui ? Il n’est pas aisé de répondre à cette question, mais si au moins nous avons la conviction que Jésus sauve l’homme d’aujourd’hui, la moitié de la victoire est déjà remportée !
Ensuite, nous tâcherons de répondre, notamment en faisant ne serait-ce que la liste des attentes modernes. Dans le « panier » de la réponse, nous pouvons déjà mettre le témoignage des saints : je pense à Mère Teresa, et peut-être (depuis que vous avez entendu parler de la nouvelle du miracle) à Jean-Paul II ? Il nous restera à compléter cette réponse, notamment sous l’impulsion du synode, et fournir à notre époque le signe ou les signes de la venue du messie pour aujourd’hui.
Il y a l’âne, mais aussi les vêtements (je termine par là) : dans ces vêtements, je vois la couleur, la saveur, l’apparence aimable, que nous saurons donner à notre religion : nous sommes sûrs de notre Messie, nous sommes sûrs que sa venue correspond aux attentes les plus profondes de l’homme, mais quel visage du christianisme donnons-nous ? Je voudrais que cette question ne soit pas moralisante, je la pose simplement pour que, à la manière du travail des équipes synodales, nous nous tournions vers l’avenir et nous nous demandions : comment allons-nous rendre notre religion aimable, attractif l’évangile, beau le visage de l’église ? Sûrement pas en nous vendant au plus offrant, sûrement pas en reniant des pans de notre foi, mais «veillant à ne choquer personne en rien pour ne pas exposer notre ministère à la critique » (ST Paul)
Belle, aimable, … la Vierge Marie et les saints le sont effectivement, demandons-leur de nous guider, dans ce service rendu à toute l’humanité.
P. Emmanuel d’Andigné
JMJ 1997 … souvenez-vous : des affiches bleues parsemaient les rues de Paris et les bouches de métro, quelques phrases de l’Ecriture donnaient le « ton » de ce rassemblement. Parmi les phrases qui avaient été choisies, il y avait celle-ci, particulièrement intéressante pour nous aujourd’hui : « Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur ». Cette phrase s’appliquait bien, facilement, au Pape Jean-Paul II, de même qu’elle s’appliquait encore plus parfaitement à Jésus, mais en réalité elle s’applique sans doute plus modestement, mais réellement, à chacun d’entre nous : nous venons dans cette ville où nous habitons« au nom du Seigneur ». Si nous ne portons pas le Seigneur au monde d’aujourd’hui, à nos voisins, à nos amis, personne ne le fera (même pas nos enfants, s’il ne sentent pas en nous cette conscience missionnaire, ce besoin, ce devoir de porter le Christ à ceux qui en ont besoin. Si nous n’évangélisons pas, personne ne le fera
Alors l’Evangile nous fournit deux détails qui nous aident puissamment pour la mise en œuvre de l’évangélisation : « ils amenèrent l’âne à Jésus, jetèrent leurs vêtements dessus, et firent monter Jésus »
Commençons par l’âne … à notre époque, ce détail paraît insignifiant : âne, cheval, ou même les épaules des disciples, quelle importance ??? A l’époque du Christ, c’est tout différent, tout le monde connaît « Zacharie 9 » : Exulte avec force, fille de Sion! Crie de joie, fille de Jérusalem! Voici que ton roi vient à toi: il est juste et victorieux, humble, monté sur un âne, sur un ânon, le petit d'une ânesse.
Tout le monde connaissait bien cette prophétie, et par conséquent, tout le monde a compris : ceux qui sont contre (il se prend pour le Messie !) et ceux qui sont pour (enfin, voilà le Messie !).
Pour nous, aujourd’hui, la situation est un peu différente, nous savons qui est le Messie des juifs, mais ce qui n’a pas changé, c’est que les hommes du XXIème siècle ont des attentes profondes : attente de paix, de justice, de reconnaissance, de repères, de réponses sur la question de la mort, ou sur l’au-delà en général. Et le Messie qui comblait jadis l’attente des juifs est le même, sera le même que celui qui comblera les attentes de l’homme moderne. A l’époque de Jésus, l’âne était le signe que la plus grande attente des juifs était comblée ; une question se pose alors à nous : quel sera le signe aujourd’hui que les attentes d’aujourd’hui sont comblées par lui ? Il n’est pas aisé de répondre à cette question, mais si au moins nous avons la conviction que Jésus sauve l’homme d’aujourd’hui, la moitié de la victoire est déjà remportée !
Ensuite, nous tâcherons de répondre, notamment en faisant ne serait-ce que la liste des attentes modernes. Dans le « panier » de la réponse, nous pouvons déjà mettre le témoignage des saints : je pense à Mère Teresa, et peut-être (depuis que vous avez entendu parler de la nouvelle du miracle) à Jean-Paul II ? Il nous restera à compléter cette réponse, notamment sous l’impulsion du synode, et fournir à notre époque le signe ou les signes de la venue du messie pour aujourd’hui.
Il y a l’âne, mais aussi les vêtements (je termine par là) : dans ces vêtements, je vois la couleur, la saveur, l’apparence aimable, que nous saurons donner à notre religion : nous sommes sûrs de notre Messie, nous sommes sûrs que sa venue correspond aux attentes les plus profondes de l’homme, mais quel visage du christianisme donnons-nous ? Je voudrais que cette question ne soit pas moralisante, je la pose simplement pour que, à la manière du travail des équipes synodales, nous nous tournions vers l’avenir et nous nous demandions : comment allons-nous rendre notre religion aimable, attractif l’évangile, beau le visage de l’église ? Sûrement pas en nous vendant au plus offrant, sûrement pas en reniant des pans de notre foi, mais «veillant à ne choquer personne en rien pour ne pas exposer notre ministère à la critique » (ST Paul)
Belle, aimable, … la Vierge Marie et les saints le sont effectivement, demandons-leur de nous guider, dans ce service rendu à toute l’humanité.
P. Emmanuel d’Andigné
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