13 décembre 2007

Homélies

Attention ! chaque dimanche de l'Avent, la prédication consiste en une catéchèse sur l'une des quatre étapes de la célébration d'une messe
02 décembre 2007 /1er Dimanche de l'Avent : L'ouverture de la célébration
En entrant dans l'église, peut-être avez-vous remarqué un changement dans le sanctuaire. Regardons bien ! L'autel qui se trouve devant vous est recouvert d'une grande nappe qui redescend par devant. Sur cette nappe ont été disposés plusieurs objets : une croix, un livre qui est le livre de la parole de Dieu, une patène et un calice avec le pain et le vin et enfin un quatrième objet que je laisse à votre imagination. Ce peut être un personnage qui le doigt pointé vous dit: "Allez maintenant annoncer ce que vous avez reçu", ou encore l'image de deux pieds rappelant cette parole de l'Écriture:
"Bienheureux les pieds de ceux qui partent porter la bonne nouvelle du Seigneur".
La présence de ces objets a pour but de. conduire notre réflexion pendant tout ce temps de l'Avent jusqu'à Noël. Ces objets sont des signes. L'équipe d'animation paroissiale a voulu, à travers la présence de ces objets, nous faire redécouvir ou découvrir ce que nous célébrons chaque dimanche à la messe.

Le premier objet est la Croix. Elle est placée bien en vue aussi sur le mur face à nous. Elle est le rappel du mystère pascal, celui de la mort et de la résurrection du Christ. Le second objet est le livre de la parole de Dieu. Jésus, mort et ressuscité, va nous parler et nous nourrir de sa parole. La patène avec l'hostie et le calice avec le vin qui deviendront, à la parole du prêtre, le corps et le sang du Christ, nous rappellent que Jésus vivant se veut notre nourriture dans notre vie de chaque jour. Ainsi la table de l'autel avec sa nappe, rappelle le dernier repas de Jésus avec ses disciples. Enfin le quatrième objet symbolise notre envoi en mission. "Allez annoncer au monde les merveilles que vous avez reçues à la double table de la parole et de l'Eucharistie.
Quatre objets. Quatre thèmes de prédication : l'ouverture de la célébration, la liturgie de la parole, celle de l'Eucharistie, l'envoi en mission.

Lorsqu'il m'a été demandé de me charger de la première prédication, je me suis demandé comment j'allais m'y prendre. Et puis je me suis souvenu de la première destination du bâtiment dans lequel nous nous trouvons aujourd'hui et qui a été construit juste avant la guerre de 1939. Sa destinée était celle d'une salle paroissiale, une salle qui pouvait servir à des spectacles, autrement dit un théâtre. Elle fut provisoirement une chapelle, la chapelle ND. de Lourdes, puis l'église de la paroisse Sainte Bernadette. La grande église projetée à cette époque ne fut jamais construite.

Un théâtre où se joue une histoire, un drame, un opéra, c'est un lieu avec des acteurs et des spectateurs. Le spectacle commence toujours par une annonce et une ouverture. Il y a des affiches, puis une fois entrés avec un billet dans la salle, on entend les trois coups ou on écoute une ouverture s'il s'agit d'un opéra. Tout ceci a pour but de nous inviter à être à l'heure si on ne veut pas manquer le début. Un théâtre, c'est une salle avec une scène placée suffisamment haut pour que tout le monde puisse bien voir. Les participants sont de deux sortes:
- d'abord les acteurs. Ils arrivent parfois du fond de la salle, si bien qu'avant de monter sur la scène on peut deviner à leur costume ce qui va se jouer devant nous.
- ensuite les spectateurs. Ils ont lu les affiches ou ont entendu parler de ce qui va être joué. Ils ont acheté leur billet et se préparent à entrer. Il arrive parfois que le théâtre ferme ses portes pour que les spectateurs ne soient pas gênés par ceux qui arrivent en retard et dans ce cas on entre à l'entracte.

Les spectateurs ne sont pas inactifs. Ils vont vivre ce qui va se passer sur la scène et manifester leurs sentiments de différentes manières, en particulier par des applaudissements. Voilà ce que vous êtes appelés à vivre chaque dimanche en participant à la liturgie de l'Eucharistie, en participant à la messe. La sonnerie qui annonce le spectacle, c'est la cloche de l'église qui sonne suffisamment longtemps à l'avance pour que nous puissions nous préparer et venir. Le billet d'entrée, c'est notre titre de baptisés. C'est ce titre qui nous donne le droit de recevoir la nourriture de l'Eucharistie. On peut rappeler cet état de baptisé en faisant le signe de la croix avec l'eau bénite en entrant dans l'église. Les acteurs sont au bas de l'église et vont monter en procession vers le sanctuaire où va se jouer une histoire, celle du mystère pascal.
Le personnage, l'acteur principal est le Christ. Il en sera question tout au long de la cérémonie. Il est rendu présent par la personne du prêtre, collaborateur de l'évêque et relié par lui au premier prêtre, le Christ Jésus lui-même.
Arrivés près du sanctuaire, le prêtre et ses assistants saluent l'autel où se trouvent des reliques de martyrs. C'est ce que nous avons fait il y a quelques instants. Tout est désormais en place pour la célébration. Le lever de rideau, c'est le geste du signe de la croix donné par le prêtre célébrant. Il nous introduit à la cérémonie par un souhait de bienvenue qui se fait au nom de la Sainte-Trinité. "La grâce de Jésus Notre-Seigneur, l'amour de Dieu le Père et la communion du Saint-Esprit soient toujours avec vous". Votre réponse: "Et avec votre esprit" indique votre adhésion à ce qui va se passer. Vous êtes spectateurs et en même temps acteurs avec celui qui parle et qui va rendre présent le Christ dans le mystère de sa mort et de sa résurrection. Et le prêtre poursuit en annonçant ce qui est particulier à chaque dimanche: "Aujourd'hui c'est le premier dimanche de l'Avent". Ainsi dans le jeu liturgique qui se passera sous nos yeux il va y avoir à la fois:
- un rappel de l'essentiel du mystère pascal : "Ceci est mon corps, ceci est mon sang livré pour vous en rémission des péchés".

- et un rappel de la longue histoire du salut de l'humanité qui commence avec la création du monde et le péché de l'homme, et s'achève avec la venue du Christ, Roi de l'Univers.
Dans chaque messe il y a ce double aspect. L'un ne va pas sans l'autre.
L'ouverture de la célébration va se poursuivre avec la liturgie de la parole. Or on ne peut recevoir quelqu'un chez soi, sans préparer la maison, la rendre propre et accueillante. On pourra ensuite se réjouir de sa présence et partager avec cette personne la parole et le pain. C'est tout le sens de cette demande de purification de notre esprit et de notre cœur : "Seigneur prends pitié de nous. Nous avons péché contre toi". C'est tout le sens de notre joie de la rencontre avec le chant de louange qui vient ensuite, le "Gloire à Dieu". Notre célébration liturgique prend alors tout son sens, celui d'une rencontre avec le Christ qui vient nous visiter. Cette ouverture, ce lever de rideau, nous font entrer dans un spectacle que nous voulons beau. Il vous est demandé de ne pas rester silencieux mais d'y participer au moins de cœur.
Que la beauté de cette maison de Dieu, que la beauté de cette liturgie de la messe, nous donnent envie de rejoindre un jour, pour le louer éternellement, ce Dieu Père qui, en son fils Jésus, a fait de nous non seulement son peuple mais aussi ses enfants.
P. Jean Grelon

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