26 août 2008

Homélie du 20 Juillet 2008

16ème DIMANCHE du Temps Ordinaire – ANNEE A
20 Juillet 2008



Dimanche dernier nous avons entendu la parabole du semeur. Aujourd’hui se poursuivent les paraboles du Royaume des cieux avec l’ivraie, la graine de moutarde et le levain.

Les citadins ne connaissent guère l’ivraie. Un gros dictionnaire me dit que ce nom vient du latin ebrius qui signifie « ivre » (d’où l’ébriété), à cause de la vertu enivrante de cette plante. L’ivraie commune a des graines vénéneuses. Elle est envahissante dans les champs de céréales, et difficile à extirper, parce que ses graines peuvent garder pendant longtemps en terre leur pouvoir germinatif.

L’image est très parlante si on la transpose dans la vie de l’Eglise.
Dès le départ, le collège des Apôtres autour de Jésus a connu des oppositions très fortes, du dehors ou du dedans : les pharisiens et les scribes sont les plus souvent cités, des chefs religieux ou civils, Judas et combien d’autres. Tout au long de l’histoire, des adversaires de toutes sortes ont enrayé la bonne marche du peuple de Dieu, et on ne voit pas comment on aurait pu les supprimer.

« L’ivraie, ce sont les fils du Mauvais » dit Jésus. Mais il y a aussi l’ivraie dans le cœur de chacun. Ces petites graines vénéneuses sont peut-être venues de l’extérieur : lectures, spectacles, conversations néfastes, exemples regrettables, et l’on risque de les laisser se développer complaisamment .Il n’est pas facile ensuite de les extirper.

Ne rêvons pas d’un monde où il n’y aurait que de bonnes graines tombées dans la bonne terre. Il nous est demandé non pas de condamner ce monde, de nous lamenter ou de nous voiler les yeux mais d’essayer d’être des fils de lumière, des « fils du Royaume » dans un environnement souvent perverti.

Le livre de la Sagesse nous donnait cette prière : « Ta force, Seigneur est à l’origine de ta justice et ta domination sur toute chose te rend patient envers toute chose »
De ce que Dieu est patient, n’allons pas en tirer la conclusion que nous avons bien le temps de nous convertir, d’arracher l’ivraie de nos vies. Soyons patients envers les autres, supportant leurs défauts, l’aidant à s’en corriger si possible.
Mais soyons impatients et exigeants envers nous-mêmes.

La parabole de la graine de moutarde était destinée à donner confiance aux disciples de Jésus. Les herboristes savent que la graine de moutarde blanche, si petite qu’elle soit, est à développement extrêmement rapide. La croissance de l’Eglise au temps des Apôtres fut remarquablement vigoureuse, s’étendant à une partie de la Méditerranée.

L’image du levain dans la pâte nous indique qu’une très petite quantité de ferment actif est capable de transformer une masse volumineuse. C’est la mission du chrétien dans le monde. Mais par lui-même il ne peut rien.
L’Apôtre Paul, si actif, si énergique, intelligent et organisé, avait fortement conscience de son incapacité absolue, s’il n’était aidé de l’Esprit Saint. C’est ce qu’il écrivait aux Romains.
« L’Esprit-Saint vient au secours de notre faiblesse car nous ne savons pas prier comme il faut…L’Esprit lui-même intervient pour nous …Dieu sait qu’en intervenant pour les fidèles, l’Esprit veut ce que Dieu veut ».

Si Le pape Benoît XVI est parti de l’autre côté de la planète, malgré la fatigue du voyage, c’est bien pour soutenir et animer la foi de ces jeunes qu’ils soient à Sydney ou ailleurs dans le monde. Ces jeunes qui font confiance à l’Evangile, qui veulent être fidèle au Christ, convaincus que lui seul peut donner au monde la paix et le bonheur.
Au cours de cette messe, unissons nos prières et notre action de grâce à toutes celles des jeunes autour du Pape, de leurs accompagnateurs et de l’Eglise entière.

Amen
Père Jean Rouillard

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