21ème DIMANCHE du Temps Ordinaire – ANNEE A
24 Août 2008
« Jésus était venu dans la région de Césarée de Philippe. » - Pour les personnes qui ont fait un pèlerinage en Terre Sainte, on peut rappeler que cette ville se situe tout au nord d’Israël, au nord donc du lac de Galilée, près des sources du Jourdain. Elle fut construite en l’année 2 ou 3 avant Jésus-Christ par Hérode Philippe en l’honneur d’Auguste. Elle s’appelle actuellement Banijas.
« Qui est le Fils de l’homme ? » demande Jésus à ses disciples.
Pour la plupart des biblistes, cette appellation « Fils de l’homme » se rattache au livre de Daniel. Selon celui-ci, le Fils de l’homme vient au dernier jour juger les pêcheurs et sauver les justes. En le désignant ainsi, la communauté primitive manifeste une originalité qu’on peut attribuer à Jésus. Elle montre en Jésus celui qui anticipe le jugement avec autorité, sauvant les pêcheurs et inaugurant l’ère messianique.
Le Fils de l’homme est maître du Sabbat. Mais il va être livré aux mains des hommes, dont il doit souffrir beaucoup ; il sera rejeté par les anciens, les grands prêtres et les scribes. Il sera mis à mort, et, trois jours après, il ressuscitera. En ce Serviteur de Dieu, sont unies paradoxalement la gloire et la croix.
Manifestement, les disciples se posent beaucoup de questions sur l’identité de Jésus. Leurs réponses montrent que les opinions étaient variées. Mais tous voyaient en lui un personnage exceptionnel, peut-être un Prophète ressuscité ?
Simon-Pierre donne d’emblée la bonne réponse : « Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant. » Jésus lui évite aussitôt tout sentiment d’orgueil pour cette lumineuse affirmation : « Ce n’est pas la chair et le sang, c’est-à-dire ta simple intelligence d’homme faillible, ce n’est pas la chair et le sang qui t’ont révélé cela, mais mon Père qui est aux cieux. »
« Heureux es-tu, Simon, fils de Yonas. »
Il est heureux d’avoir été choisi pour une telle révélation. Mais la charge qui va lui être confiée est redoutable : « Tu es Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon Eglise. »
Il a immédiatement l’assurance que les puissances infernales ne l’abattront pas : « La puissance de la mort ne l’emportera pas sur elle. » Pierre ne tardera pas à expérimenter les difficultés de l’entreprise.
La hauteur de la responsabilité confiée est vertigineuse : « Je te donnerai les clefs du Royaume des cieux : tout ce que tu auras lié sur la terre sera lié dans les cieux, et tout ce que tu auras délié sur la terre sera délié dans les cieux. »
Cette déclaration de Jésus correspond au rôle éminent que Pierre a joué aux premiers jours de l’Eglise. La tradition catholique se réfère à ce texte pour fonder la doctrine selon laquelle les successeurs de Pierre, les papes, héritent de sa primauté.
Jésus promet à Pierre le pouvoir de lier et de délier, c’est-à-dire d’interdire ou de permettre, d’introduire dans la communauté religieuse ou d’en exclure.
L’image des clefs fait allusion à l’autorité, au pouvoir.
Elle se trouve déjà dans le livre d’Isaïe, dans la première lecture.
Le Seigneur chasse de son poste un haut fonctionnaire, le gouverneur Shevna, maître du palais, qui ne pensait qu’à lui-même, et il mettra sur l’épaule d’Eliakim « la clé de la maison de David. » « Il sera un père pour les habitants de Jérusalem et pour la maison de Juda. » « S’il ouvre, personne ne fermera, s’il ferme, personne n’ouvrira. »
Ces textes nous rappellent le respect que nous devons à l’autorité du pape et des évêques. Il est fréquent d’entendre des gens se dire d’accord avec Jésus-Christ et l’Evangile, mais en désaccord avec l’Eglise, ou du moins avec des directives importantes de l’Eglise.
C’est oublier que les instructions du pape et des évêques n’ont d’autre but que de nous guider concrètement dans la fidélité aux commandements de Dieu, c’est-à-dire à la mise en œuvre de notre amour pour Dieu et le prochain.
Bien sûr, il ne faut pas mettre sur le même plan des détails liturgiques ou canoniques, susceptibles de changer, et des orientations morales fondamentales.
C’est un devoir pour ceux qui ont reçu mission de gouverner l’Eglise d’intervenir pour mettre en garde contre les erreurs et les déviations, et d’indiquer l’authentique route de la foi.
C’est un devoir pour tous de se conformer aux prescriptions de l’autorité, même si parfois nous n’en comprenons pas tout l’intérêt ou si les conséquences ne nous plaisent guère.
Disons avec Saint Paul : « Quelle profondeur dans la richesse, la sagesse et la science de Dieu ! Ses décisions sont insondables, ses chemins sont impénétrables ! » Mais de toutes manières,
« A lui la gloire pour l’éternité ! »
Amen
Père Jean Rouillard
26 août 2008
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