FÊTE DE LA CROIX GLORIEUSE – ANNEE A
14 Septembre 2008
Pourquoi cette fête de « La Croix Glorieuse » aujourd’hui ?
La vénération de la sainte Croix en ce 14 septembre se rattache aux solennités de la dédicace, de la consécration, de la basilique de la Résurrection, église érigée sur le tombeau du Christ, en 335, l’empereur Constantin Ier ayant donné la possibilité à l’Eglise de s’établir au grand jour.
La chasuble du prêtre était verte les dimanches précédents ; elle est rouge aujourd’hui, couleur du sang versé sur la croix.
« L’exaltation de la sainte Croix » (titre exact de cette messe) est fêtée tous les ans, mais elle prend plus de relief, bien sûr, quand elle tombe un dimanche.
La croix est le signe essentiel du chrétien. Elle peut se porter sur un vêtement, avec un collier, ou de tout autre façon. Les évêques ont une croix pectorale (sur la poitrine). Beaucoup de prêtres, de religieux, de religieuses, en portent distinctement, et de nombreux laïcs également.
Toutes les prières en commun commencent par le signe de la Croix. Car, en l’accompagnant de la Parole, elle dit l’essentiel de la Foi : « Au nom du Père, et du Fils, et du saint Esprit. » Un seul Dieu, mais en trois personnes.
La Croix est pourtant un signe très paradoxal. Elle dit à la fois le meilleur et le pire. Elle est l’objet de rejet instinctif, et d’admiration absolue.
Saint Paul écrit aux Corinthiens : « Nous prêchons un Christ crucifié, scandale pour les Juifs et folie pour les païens ». Pour le monde gréco-romain, la crucifixion, la mise en croix, est un supplice réservé aux esclaves, elle n’est pas seulement une mort cruelle, mais une honte. Pour les Juifs, un condamné au gibet porte sur lui la marque de la malédiction divine.
Pour les disciples de Jésus, on se doute de leur réaction horrifiée. Pierre, qui pourtant venait de reconnaître en Jésus le Messie, ne peut tolérer l’annonce de sa souffrance et de sa mort ; à plus forte raison, comment admettre la crucifixion ?
« Jésus-Christ – nous dit Saint Matthieu - avait commencé à montrer à ses disciples qu’il lui fallait s’en aller à Jérusalem, souffrir beaucoup de la part des anciens, des grands prêtres et des scribes, être mis à mort, et, le troisième jour, ressusciter. » Pierre réagit violemment : « Non, cela ne t’arrivera pas ! »
Mais après la Pentecôte, illuminés par la gloire du Ressuscité, les disciples de Jésus proclament cette nécessité à leur tour. Ils situent le scandale de la Croix à sa vraie place dans le dessein de Dieu.
Si le Messie a été crucifié d’une manière scandaleuse, ce fut sans doute à cause de la haine de ses frères, mais ce fait acquiert une nouvelle dimension : il accomplit « ce qui avait été écrit du Christ. »
Après la guérison d’un infirme à la porte du Temple, comparaissant devant le Sanhédrin, Pierre déclare : « Sachez-le donc vous tous et tout le peuple d’Israël, c’est par le nom de Jésus, crucifié par vous, ressuscité des morts par Dieu, c’est grâce à lui que cet homme se trouve là, devant vous, guéri. »
Le Christ accomplit ce qui avait été annoncé par les Ecritures. Paul l’écrit aux Corinthiens : « Le Christ est mort pour nos péchés, il a été enseveli, il est ressuscité le troisième jour, selon les Ecritures. »
Ainsi, par le sang de sa Croix, Dieu s’est réconcilié tous les êtres. En supprimant les anciennes divisions causées par le péché, il a rétabli la paix et l’unité entre Juifs et païens pour qu’ils ne fassent plus qu’un seul corps.
Dans la pensée de saint Jean, la Croix n’est plus simplement une souffrance, une humiliation ; elle est déjà la gloire de Dieu anticipée.
Dans les Actes des Apôtres, saint Luc écrit : « Le Dieu de nos Pères a ressuscité Jésus que vous aviez exécuté en le pendant au bois. C’est lui que Dieu a exalté par sa droite comme Prince et Sauveur, pour donner à Israël la conversion et le pardon des péchés. »
Pour être libérés du péché, il ne nous suffit pas d’admirer ce que le Christ a fait pour nous. Il nous appelle à coopérer
« Si quelqu’un veut venir à ma suite, qu’il renonce à lui-même, qu’il prenne sa croix et qu’il me suive. »
C’est là pour chacun de nous la difficulté. Benoit XVI ce matin, commentant la première lecture de la messe de saint Jean Chrysostome, exhortant les fidèles à renoncer aux idoles, non pas les idoles matérielles des civilisations primitives, mais celles que nous nous fabriquons : la richesse et toutes les déviations du comportement.
Jésus, qui était de condition divine, « s’est abaissé lui-même en devenant obéissant jusqu’à mourir, et à mourir sur une Croix., écrivait saint Paul aux Philippiens. » « C’est pourquoi Dieu l’a élevé au-dessus de tout. »
Puissions-nous, à l’exemple de l’Apôtre, dire en toute vérité : « Que notre seule fierté soit la Croix de Notre Seigneur Jésus-Christ. En lui, nous avons le salut, la vie et la résurrection ; par lui, nous sommes sauvés et délivrés. »
Amen
Père Jean Rouillard
14 Septembre 2008
Pourquoi cette fête de « La Croix Glorieuse » aujourd’hui ?
La vénération de la sainte Croix en ce 14 septembre se rattache aux solennités de la dédicace, de la consécration, de la basilique de la Résurrection, église érigée sur le tombeau du Christ, en 335, l’empereur Constantin Ier ayant donné la possibilité à l’Eglise de s’établir au grand jour.
La chasuble du prêtre était verte les dimanches précédents ; elle est rouge aujourd’hui, couleur du sang versé sur la croix.
« L’exaltation de la sainte Croix » (titre exact de cette messe) est fêtée tous les ans, mais elle prend plus de relief, bien sûr, quand elle tombe un dimanche.
La croix est le signe essentiel du chrétien. Elle peut se porter sur un vêtement, avec un collier, ou de tout autre façon. Les évêques ont une croix pectorale (sur la poitrine). Beaucoup de prêtres, de religieux, de religieuses, en portent distinctement, et de nombreux laïcs également.
Toutes les prières en commun commencent par le signe de la Croix. Car, en l’accompagnant de la Parole, elle dit l’essentiel de la Foi : « Au nom du Père, et du Fils, et du saint Esprit. » Un seul Dieu, mais en trois personnes.
La Croix est pourtant un signe très paradoxal. Elle dit à la fois le meilleur et le pire. Elle est l’objet de rejet instinctif, et d’admiration absolue.
Saint Paul écrit aux Corinthiens : « Nous prêchons un Christ crucifié, scandale pour les Juifs et folie pour les païens ». Pour le monde gréco-romain, la crucifixion, la mise en croix, est un supplice réservé aux esclaves, elle n’est pas seulement une mort cruelle, mais une honte. Pour les Juifs, un condamné au gibet porte sur lui la marque de la malédiction divine.
Pour les disciples de Jésus, on se doute de leur réaction horrifiée. Pierre, qui pourtant venait de reconnaître en Jésus le Messie, ne peut tolérer l’annonce de sa souffrance et de sa mort ; à plus forte raison, comment admettre la crucifixion ?
« Jésus-Christ – nous dit Saint Matthieu - avait commencé à montrer à ses disciples qu’il lui fallait s’en aller à Jérusalem, souffrir beaucoup de la part des anciens, des grands prêtres et des scribes, être mis à mort, et, le troisième jour, ressusciter. » Pierre réagit violemment : « Non, cela ne t’arrivera pas ! »
Mais après la Pentecôte, illuminés par la gloire du Ressuscité, les disciples de Jésus proclament cette nécessité à leur tour. Ils situent le scandale de la Croix à sa vraie place dans le dessein de Dieu.
Si le Messie a été crucifié d’une manière scandaleuse, ce fut sans doute à cause de la haine de ses frères, mais ce fait acquiert une nouvelle dimension : il accomplit « ce qui avait été écrit du Christ. »
Après la guérison d’un infirme à la porte du Temple, comparaissant devant le Sanhédrin, Pierre déclare : « Sachez-le donc vous tous et tout le peuple d’Israël, c’est par le nom de Jésus, crucifié par vous, ressuscité des morts par Dieu, c’est grâce à lui que cet homme se trouve là, devant vous, guéri. »
Le Christ accomplit ce qui avait été annoncé par les Ecritures. Paul l’écrit aux Corinthiens : « Le Christ est mort pour nos péchés, il a été enseveli, il est ressuscité le troisième jour, selon les Ecritures. »
Ainsi, par le sang de sa Croix, Dieu s’est réconcilié tous les êtres. En supprimant les anciennes divisions causées par le péché, il a rétabli la paix et l’unité entre Juifs et païens pour qu’ils ne fassent plus qu’un seul corps.
Dans la pensée de saint Jean, la Croix n’est plus simplement une souffrance, une humiliation ; elle est déjà la gloire de Dieu anticipée.
Dans les Actes des Apôtres, saint Luc écrit : « Le Dieu de nos Pères a ressuscité Jésus que vous aviez exécuté en le pendant au bois. C’est lui que Dieu a exalté par sa droite comme Prince et Sauveur, pour donner à Israël la conversion et le pardon des péchés. »
Pour être libérés du péché, il ne nous suffit pas d’admirer ce que le Christ a fait pour nous. Il nous appelle à coopérer
« Si quelqu’un veut venir à ma suite, qu’il renonce à lui-même, qu’il prenne sa croix et qu’il me suive. »
C’est là pour chacun de nous la difficulté. Benoit XVI ce matin, commentant la première lecture de la messe de saint Jean Chrysostome, exhortant les fidèles à renoncer aux idoles, non pas les idoles matérielles des civilisations primitives, mais celles que nous nous fabriquons : la richesse et toutes les déviations du comportement.
Jésus, qui était de condition divine, « s’est abaissé lui-même en devenant obéissant jusqu’à mourir, et à mourir sur une Croix., écrivait saint Paul aux Philippiens. » « C’est pourquoi Dieu l’a élevé au-dessus de tout. »
Puissions-nous, à l’exemple de l’Apôtre, dire en toute vérité : « Que notre seule fierté soit la Croix de Notre Seigneur Jésus-Christ. En lui, nous avons le salut, la vie et la résurrection ; par lui, nous sommes sauvés et délivrés. »
Amen
Père Jean Rouillard
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