Homélie de la fête du Baptême du Seigneur - 1er du Temps Ordinaire
On utilise en Orient une belle expression pour qualifier la liturgie : « le ciel sur la terre … ». Cette expression, à la fois très belle et très vraie est spécifique au christianisme, comme vous le savez, en vertu du dogme de l’Incarnation, que nous avons célébré à Noël …
« le ciel sur la terre » c’est vrai du Christ et c’est vrai aussi de nous mêmes, j’y reviendrai
« le ciel sur la terre » c’est vrai du Christ, car le mouvement de l’incarnation est bien une descente du Ciel vers la Terre, c’est le mystère de Noël ; c’est vrai aussi de sa vie « cachée », durant laquelle Dieu s’est habitué à être un homme (expression de Péguy), il n’a pas fait semblant d’en être un, il a pris 30 ans pour cela, il faut du temps pour faire un homme ; c’est vrai aussi de sa manifestation au monde, aux Mages, le jour de son baptême, aux noces de Cana (le Ciel se montre sur la terre) ; c’est vrai de sa vie publique, on dit de Jésus qu’ il « passait en faisant le bien (l’expression est de Saint Pierre) » ; « le ciel sur la terre », c’est aussi cette chute incroyable dans la Passion et la mort, où le Ciel descend, « dégringole », même ! « le ciel sur la terre » se manifeste enfin dans l’événement de la résurrection, tandis que Dieu montre son amour pour nous en tuant la mort …
Non seulement la liturgie nous fait revivre toute la vie du Christ sur une année, mais elle nous met en contact avec lui d’une manière réelle, « sacramentelle », dit-on. Cependant, bien que la grâce soit donnée, il nous reste à vivre le baptême (nous avons tendance à considérer les sacrements soit comme de la magie soit comme une pure construction de l’homme).
« Le ciel sur la terre » c’est vrai du Christ et c’est vrai pour nous aujourd’hui
et là, il nous faut franchir 3 marches : la contemplation, l’imitation et enfin la configuration.
La contemplation consiste à regarder longtemps un mystère pour s’en nourrir, et pour le baptême du Christ, en l’occurrence, la contemplation nous fait déjà goûter un peu à la vie trinitaire : « c’est mon Fils bien-aimé, en lui j’ai mis tout mon amour » ; c’est relativement simple …
L’imitation, quant à elle, est un peu plus ardue ! Si on s’en réfère aux grandes étapes de la vie du Christ, voilà ce que ça pourrait donner (ce n’est qu’un aperçu …) :
Noël nous enseigne l’humilité. Tout ce que nous entreprenons devrait être emprunt d’humilité, à l’imitation du début de la vie du Christ.
La manifestation au monde (on pourrait dire l’épiphanie, c’est le même mot) nous invite à déployer entre nous la charité, qui est la manifestation la mieux reçue de l’amour de Dieu, je pense à … ne jamais dire du mal de quelqu’un, spécialement si c’est un frère dans le Christ ; développer une particulière attention aux autres, à l’instar des personnes qui vendredi accueillaient à Alpha les personnes isolées en s’intéressant à elles, en leur offrant un verre …
Les trois années de vie publique nous enseignent ce que l’on pourrait appeler le « compagnonnage (« pleurez avec ceux qui pleurent, réjouissez-vous avec ceux qui sont dans la joie » dit Saint Paul en Rm 12) ». Puissions-nous dire de nous au soir de notre vie « il passait en faisant le bien », ainsi que Saint Pierre résumait la vie du Christ.
La Passion et la mort de Jésus nous enjoignent de « prendre notre croix », ce qui revient à donner un sens à nos souffrances et à la mort ; à ce sujet, je vous recommande la lecture de « salvifici doloris », magnifique texte de Jean-Paul II qui explique de quelle manière une souffrance au départ absurde peut devenir un chemin de Salut.
Pour la dernière marche, ça se complique, du moins l’image se complique, car c’est à la fois la dernière et la première, la « configuration » … Ce terme n’est pas très beau en français, mais il est important ; il n’est pas bien connu par l’ensemble des chrétiens, mais la jeunesse a un avantage, ce mot est utilisé en informatique pour désigner la manière dont on conçoit un ordinateur pour qu’il rende bien les services que l’on veut qu’il rende, et pas d’autres ; on peut « configurer » son ordinateur, ou « configurer » un logiciel pour qu’il rende le bon service.
Eh bien, en terme de foi chrétienne, nous avons été « configurés » au Christ, ce qui a un sens assez proche de celui qu’on utilise en informatique. C’est-à-dire que Dieu, au jour de notre baptême, dispose en nous tout ce qu’il faut pour que nous soyons d’autres Christ, très ressemblant au modèle, toutes les grâces nécessaires pour que la parole du Notre Père « que ta volonté soit faite », soit possible …
Ainsi, plus nous imitons Jésus, avec l’aide de la grâce au moyen des sacrements, plus nous devenons « configurés » à Jésus, dans une ressemblance qui va plus loin que la seule ressemblance ou l’analogie. Nous prenons les traits de Jésus, la pensée de Jésus, ses réflexes, de sorte que Saint Paul a pu dire (même si l’expression est un peu outrancière) « ce n’est plus moi qui vit, c’est le Christ qui vit en moi »
« Optimisez votre PC ! », nous disent les publicités informatiques : optimisons notre baptême ! Pour que la configuration de départ (la grâce du baptême) réalise toutes ses promesses !
Le Ciel sur la terre, c’est un beau service rendu à ceux qui cherchent un coin de ciel et qui aimeraient bien rencontrer des témoins du Ciel. Préparons-nous à cette mission !
« le ciel sur la terre » c’est vrai du Christ et c’est vrai aussi de nous mêmes, j’y reviendrai
« le ciel sur la terre » c’est vrai du Christ, car le mouvement de l’incarnation est bien une descente du Ciel vers la Terre, c’est le mystère de Noël ; c’est vrai aussi de sa vie « cachée », durant laquelle Dieu s’est habitué à être un homme (expression de Péguy), il n’a pas fait semblant d’en être un, il a pris 30 ans pour cela, il faut du temps pour faire un homme ; c’est vrai aussi de sa manifestation au monde, aux Mages, le jour de son baptême, aux noces de Cana (le Ciel se montre sur la terre) ; c’est vrai de sa vie publique, on dit de Jésus qu’ il « passait en faisant le bien (l’expression est de Saint Pierre) » ; « le ciel sur la terre », c’est aussi cette chute incroyable dans la Passion et la mort, où le Ciel descend, « dégringole », même ! « le ciel sur la terre » se manifeste enfin dans l’événement de la résurrection, tandis que Dieu montre son amour pour nous en tuant la mort …
Non seulement la liturgie nous fait revivre toute la vie du Christ sur une année, mais elle nous met en contact avec lui d’une manière réelle, « sacramentelle », dit-on. Cependant, bien que la grâce soit donnée, il nous reste à vivre le baptême (nous avons tendance à considérer les sacrements soit comme de la magie soit comme une pure construction de l’homme).
« Le ciel sur la terre » c’est vrai du Christ et c’est vrai pour nous aujourd’hui
et là, il nous faut franchir 3 marches : la contemplation, l’imitation et enfin la configuration.
La contemplation consiste à regarder longtemps un mystère pour s’en nourrir, et pour le baptême du Christ, en l’occurrence, la contemplation nous fait déjà goûter un peu à la vie trinitaire : « c’est mon Fils bien-aimé, en lui j’ai mis tout mon amour » ; c’est relativement simple …
L’imitation, quant à elle, est un peu plus ardue ! Si on s’en réfère aux grandes étapes de la vie du Christ, voilà ce que ça pourrait donner (ce n’est qu’un aperçu …) :
Noël nous enseigne l’humilité. Tout ce que nous entreprenons devrait être emprunt d’humilité, à l’imitation du début de la vie du Christ.
La manifestation au monde (on pourrait dire l’épiphanie, c’est le même mot) nous invite à déployer entre nous la charité, qui est la manifestation la mieux reçue de l’amour de Dieu, je pense à … ne jamais dire du mal de quelqu’un, spécialement si c’est un frère dans le Christ ; développer une particulière attention aux autres, à l’instar des personnes qui vendredi accueillaient à Alpha les personnes isolées en s’intéressant à elles, en leur offrant un verre …
Les trois années de vie publique nous enseignent ce que l’on pourrait appeler le « compagnonnage (« pleurez avec ceux qui pleurent, réjouissez-vous avec ceux qui sont dans la joie » dit Saint Paul en Rm 12) ». Puissions-nous dire de nous au soir de notre vie « il passait en faisant le bien », ainsi que Saint Pierre résumait la vie du Christ.
La Passion et la mort de Jésus nous enjoignent de « prendre notre croix », ce qui revient à donner un sens à nos souffrances et à la mort ; à ce sujet, je vous recommande la lecture de « salvifici doloris », magnifique texte de Jean-Paul II qui explique de quelle manière une souffrance au départ absurde peut devenir un chemin de Salut.
Pour la dernière marche, ça se complique, du moins l’image se complique, car c’est à la fois la dernière et la première, la « configuration » … Ce terme n’est pas très beau en français, mais il est important ; il n’est pas bien connu par l’ensemble des chrétiens, mais la jeunesse a un avantage, ce mot est utilisé en informatique pour désigner la manière dont on conçoit un ordinateur pour qu’il rende bien les services que l’on veut qu’il rende, et pas d’autres ; on peut « configurer » son ordinateur, ou « configurer » un logiciel pour qu’il rende le bon service.
Eh bien, en terme de foi chrétienne, nous avons été « configurés » au Christ, ce qui a un sens assez proche de celui qu’on utilise en informatique. C’est-à-dire que Dieu, au jour de notre baptême, dispose en nous tout ce qu’il faut pour que nous soyons d’autres Christ, très ressemblant au modèle, toutes les grâces nécessaires pour que la parole du Notre Père « que ta volonté soit faite », soit possible …
Ainsi, plus nous imitons Jésus, avec l’aide de la grâce au moyen des sacrements, plus nous devenons « configurés » à Jésus, dans une ressemblance qui va plus loin que la seule ressemblance ou l’analogie. Nous prenons les traits de Jésus, la pensée de Jésus, ses réflexes, de sorte que Saint Paul a pu dire (même si l’expression est un peu outrancière) « ce n’est plus moi qui vit, c’est le Christ qui vit en moi »
« Optimisez votre PC ! », nous disent les publicités informatiques : optimisons notre baptême ! Pour que la configuration de départ (la grâce du baptême) réalise toutes ses promesses !
Le Ciel sur la terre, c’est un beau service rendu à ceux qui cherchent un coin de ciel et qui aimeraient bien rencontrer des témoins du Ciel. Préparons-nous à cette mission !
P. Emmanuel d'Andigné
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