25 août 2009

Homélies

19ème DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE – ANNEE B


9 AOÛT 2009



Les Juifs récriminaient contre Jésus parce qu’il avait dit : « Moi je suis le pain qui est descendu du ciel. »

Qui d’entre nous, je vous le demande, n’aurait pas été choqué par de telles paroles venant d’un homme que l’on connaît ? « Nous connaissons bien son père et sa mère », disent les gens… comment peut-il prétendre venir du ciel ? »

Nous, chrétiens du XXIème siècle, nous savons que Jésus annonçait déjà l’Eucharistie. Quand Jésus prononça son discours sur ce qu’on appelle aujourd’hui son « discours sur le pain de vie », les auditeurs ne pouvaient pas le deviner.

Alors, comment admettre ces paroles : « Moi, je suis le pain vivant qui est venu du ciel ; si quelqu’un mange de ce pain, il vivra éternellement », et plus encore : « Le pain que je donnerai, c’est ma chair, donnée pour que le monde ait la vie » ?

Jésus n’ignore pas l’incrédulité des Juifs auxquels il s’adresse, c’est pourquoi il ajoute aussitôt : « personne ne peut venir à moi si le Père qui m’a envoyé ne l’attire pas vers moi. » C’est dire que la réflexion, le bon sens, ne suffisent pas pour accueillir les paroles de Jésus. Il faut être, d’une certaine manière, « instruits par Dieu lui-même », comme disaient les prophètes.

Il faut avoir le cœur ouvert à ce qui dépasse l’intelligence et les connaissances humaines. « Tout homme qui écoute les enseignements du Père vient à moi », dit Jésus. C’est ce que l’Eglise appelle la grâce.
« Celui qui croit en moi a la vie éternelle », affirme le Seigneur.

La vie, le pain qui donne la vie, une vie qui ne finira pas, et qui s’épanouira dans l’amour, ce sont les mots principaux des lectures de cette messe.

Le Livre des Rois nous présente le prophète Elie accablé par l’incompréhension du peuple, par les échecs, par l’hostilité de la reine Jézabel qui en veut à sa vie. Il est épuisé par une longue marche d’une journée dans le désert.

Sa plainte n’est-elle pas celle de beaucoup de nos contemporains, découragés, désabusés : « Maintenant, Seigneur, c’en est trop ! Reprends ma vie, je ne vaux pas mieux que mes pères. »

Mais le Seigneur n’abandonne pas son serviteur qui dort : « Lève-toi et mange. » Il y a là, tout près, du pain et de l’eau, de quoi reprendre un peu d’espérance, même si le sommeil l’emporte une seconde fois.

Finalement, « Elie se leva, mangea et but. Puis, fortifié par cette nourriture, il marcha quarante jours et quarante nuits jusqu’à l’Horeb, la montagne de Dieu. »

N’est-ce pas le symbole de la proximité de Dieu dans nos vies ? Le Christ est la source d’eau vive, qui redonne fraîcheur et vigueur aux jours de sécheresse ; il est le pain vivant alimentant nos énergies pour poursuivre la route avec courage et confiance. C’est le sens de l’Eucharistie, qui doit nous permettre de vivre de la manière exprimée par Saint Paul écrivant aux Ephésiens : « Vivez dans l’amour comme le Christ ; il nous a aimés et s’est livré pour nous en offrant à Dieu le sacrifice qui pouvait lui plaire. »

Cette magnifique lettre indique de façon très concrète la manière de vivre selon le saint Esprit de Dieu : « Faites disparaître de votre vie tout ce qui est amertume, emportement, colères, éclats de voix, ou insultes, ainsi que toute espèce de méchanceté. »

Celui qui a écrit cela n’est pas un doux rêveur, idéaliste. Il a été un violent persécuteur des chrétiens. Après sa conversion, il a subi toutes sortes de tourments de la part de ses adversaires, jusqu’à être lapidé et laissé pour mort.

Malgré cela, il ose déclarer : « Soyez entre vous pleins de générosité et de tendresse. Pardonnez-vous les uns aux autres, comme Dieu vous a pardonné dans le Christ. »
« Cherchez à imiter Dieu, puisque vous êtes ses enfants bien-aimés. »

Voilà ce que peut accomplir la grâce de Dieu dans un cœur bien disposé, et ce qui fait chanter dans l’Eglise :

« Goûtez et voyez comme est bon le Seigneur. Je bénirai le Seigneur en tout temps, sa louange sans cesse à mes lèvres. »

Amen
Père Jean Rouillard

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