29 janvier 2010

Homélie du 10 janvier 2010

Fête du Baptême du Seigneur, année C


Notre Dieu est un dieu qui se fait proche et qui se laisse approcher.

Nous avons fêté le jour de Noël la naissance de son Fils Jésus au milieu de nous, au milieu du peuple que son Père avait choisi. Notre Dieu se fait proche.

Jésus n’est pas venu sur notre terre pour rester seul dans un coin en compagnie de son Père Les bergers puis les mages sont venus le vénérer. Il est venu épouser notre humanité et vivre au milieu de nous. Notre Dieu se laisse approcher.

Nous célébrons aujourd’hui le baptême de Jésus. C’est le premier acte de sa vie publique.

Le baptême donné par Jean-Baptiste n’était pas un rite singulier, mais l’utilisation d’un rite ancien pour ceux qui voulaient changer de vie, grandir dans la vie spirituelle et être purifiés des fautes passées. Ce baptême préparait ainsi le peuple aux temps nouveaux annoncés dans l’Ancien Testament et qui devaient bientôt commencer.

La question que l’on est en droit de se poser naturellement est pourquoi Jésus se fait-il baptiser, lui le Fils de Dieu, lui l’homme sans péchés ? En fait, on verrait plutôt l’inverse, Jésus baptisant Jean-Baptiste. Cela paraîtrait plus normal.

Mais si l’on étudie de plus près la vie de Jésus, l’on s’aperçoit que depuis sa naissance il a eu une existence tout à fait ordinaire pour un enfant juif. Il a été circoncis et il a été présenté au Temple. Il s’est rendu seul à Jérusalem, certes en inquiétant Marie et Joseph, mais c’était le pèlerinage habituel des juifs pratiquants.

Il priait avec les psaumes. Il était fidèle aux exigences de la loi juive et de cette façon, de même que les juifs pieux, il se fait baptiser par Jean-Baptiste.

Cette fidélité à la loi et aux coutumes du peuple juif est déjà un premier enseignement. Jésus veut signifier qu’il est solidaire de tout son peuple. Non seulement il observe la loi, mais il partage la condition humaine dans tous ses aspects.

En se faisant baptiser, Jésus nous montre qu’il connaît bien notre humanité, qu’il est solidaire de nos inquiétudes, de nos désirs, de nos appels à quelque chose de vrai et de pur. Il intègre totalement l’aspiration de l’homme pêcheur qui supplie Dieu de le sauver et de le purifier.

Il se montre aussi comme celui qui est envoyé par le Père, qui est rempli de l’Esprit Saint, cet amour divin qui les anime et dont la mission, toujours par solidarité avec tous les hommes, sera d’accomplir cette libération ultime, nous délivrer une fois pour toutes de la mort par sa passion, sa propre mort et sa résurrection.

Avec l’intervention de l’Esprit Saint, on quitte définitivement l’Ancienne Alliance pour entrer dans la Nouvelle Alliance. C’en est fini de la colère de Dieu qui menaçait l’humanité pécheresse. C’est la fin d’un ciel fermé sans communication.

C’est d’ailleurs l’attente du peuple juif depuis plusieurs siècles. Le prophète Isaïe disait « Ah, si tu déchirais les cieux et si tu descendais, … tel un feu qui brûle des taillis, tel un feu qui fait bouillonner les eaux » (Is 63, 19 – 64, 1).

Trois éléments : le ciel, les eaux, le feu.

C’est maintenant un ciel qui s’ouvre, un Dieu qui tend la main et qui communique en nous envoyant l’Esprit Saint. Les eaux sont présentes, car ceci se passe au bord du Jourdain. Et le feu est là aussi : Jean-Baptiste nous dit que Jésus nous baptisera dans l’Esprit Saint et dans le feu. Le feu reçu par les apôtres le jour de la Pentecôte.

Ici, l’Esprit Saint se présente sous la forme d’une colombe, symbole de douceur et de fragilité.

Cette douceur et cette force à la fois sont les signes de l’amour d’un Dieu qui nous aime, qui nous envoie son Fils et qui nous transmet son Esprit Saint.

En ce début d’année, je formule le souhait que nous puissions dans notre vie personnelle et communautaire, par la prière et par les sacrements, reconnaître et rencontrer celui qui s’est fait proche en venant habiter parmi nous et revêtir notre condition humaine. Sachons lui laisser la place qui lui revient au fond de notre cœur. Ainsi soit-il.

Jean-Paul Rousseau, diacre

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