28 janvier 2010

Homélie du 03 janvier 2010

FÊTE de l’Epiphanie – ANNEE B


3 janvier 2010


« Debout, Jérusalem ! Resplendis : elle est venue ta lumière, et la gloire du Seigneur s’est levée sur toi ! » Ainsi commençait la première lecture, du livre d’Isaïe.

La liturgie a repris cette acclamation joyeuse se référant à une toute autre époque. Nous sommes au VIème siècle avant Jésus-Christ. Jérusalem avait été prise et détruite par Nabuchodonosor. Après l’exil des Hébreux à Babylone, c’est Cyrus qui est vainqueur de cette ville. Son édit permet le retour en Palestine.

Quand Isaïe écrit, Jérusalem sort à peine de l’humiliation, elle a retrouvé son autel, mais attend encore la restauration de son temple, une population plus nombreuse et une tranquillité plus grande.

Plongée dans la nuit, Jérusalem sera comme irradiée de façon définitive ; délaissée, elle retrouvera ses enfants et une foule d’étrangers qui la doteront de matériaux précieux et d’offrandes pour son temple. On entrevoit pour le peuple de Dieu conversion et extraordinaire croissance. « Regarde, s’émerveille Isaïe, l’obscurité recouvre la terre, les ténèbres couvrent les peuples ; mais sur toi se lève le Seigneur, et sa gloire brille sur toi. »

C’est un chant de victoire, d’allégresse devant cet avenir prometteur : « les nations marcheront vers ta lumière, Seigneur, et les rois vers la clarté de ton aurore. »

Des foules viendront de loin, Madian, Epha. Les gens de Saba désignent des tribus arabes, à l’est du golfe d’Aqaba.

Le psaume de cette messe reprend cette expression de bonheur : « Parmi toutes les nations, Seigneur, on connaîtra ton salut. » « Tu délivreras le pauvre qui appelle et le malheureux sans recours. »

La Lettre de saint Paul aux Ephésiens s’inscrit tout à fait dans cette ligne. L’Apôtre sait qu’il vient des ténèbres de l’erreur. Il a persécuté les chrétiens, jusqu’à ce que la lumière de Dieu le terrasse : « Par révélation –écrit-il- il m’a fait connaître le mystère du Christ. »
« Ce mystère, c’est que les païens sont associés au même héritage, au même corps, au partage de la même promesse, dans le Christ Jésus, par l’annonce de l’Evangile. »

L’Epiphanie, c’est la manifestation du salut apporté par l’Enfant-Dieu à l’humanité tout entière.

Dans ce récit écrit par Saint Matthieu se dévoilent déjà des façons très diverses d’accueillir ce salut.

Les Mages se sont laissé guider par une mystérieuse étoile, lumière perceptible sans doute par les cœurs droits, simples, à la recherche sincère de la vérité. Ils parcourent un long chemin dans la confiance, dans la foi. Ils sont pourtant encore dans l’obscurité. Arrivant à Jérusalem, ils posent cette question : « Où est le Roi des Juifs qui vient de naître ?... Nous sommes venus nous prosterner devant lui. »

Cette visite vient aux oreilles d’Hérode. Et déjà, lundi dernier, le 28 décembre, l’Eglise a commémoré le massacre des Saints Innocents, selon ce qu’a écrit l’évangéliste Matthieu : « Hérode, voyant que les Mages l’avaient trompé, entra dans une violente fureur. Il envoya tuer tous les enfants de moins de deux ans à Bethléem et dans toute la région, d’après la date qu’il s’était fait préciser par les Mages. »

Les Mages, eux, éprouvèrent une très grande joie en voyant « l’Enfant avec Marie sa mère ; et, tombant à genoux, ils se prosternèrent. »

Les présents offerts par les Mages : l’or, l’encens et la myrrhe, représentent, comme vous le savez, la royauté de Jésus, sa divinité et l’annonce de sa mort et de son ensevelissement. Ainsi sont préfigurés les aspects essentiels de la mission du Sauveur.

Il nous appartient aujourd’hui d’être des vrais adorateurs du Seigneur, de lui rendre grâces pour tout l’amour qu’il apporte à notre monde, pour le sens qu’il donne à nos existences de croyants, aux joies comme aux souffrances. C’est en témoignant plus d’amour à notre prochain que nous nous montrerons des apôtres auprès de ceux qui cherchent la vraie lumière.

Que le Seigneur nous donne d’être toujours plus fidèles à notre vocation de disciples du Christ, c’est le vœu que je forme au début de cette année 2010 et la prière que j’adresse à Dieu pour chacun et chacune d’entre nous.

Amen
Père Jean Rouillard

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