Homélie du 5ème dimanche du Temps ordinaire- année C
Dimanche dernier, j’ai eu l’occasion de vous présenter deux amies inséparables : la liberté et la vérité. La liberté ne tient pas bien longtemps quand elle n’a pas son « oxygène » qu’est la vérité, car vouloir faire le mal librement, c’est idiot ; la vérité nous apprend à être libre comme Dieu, libres de faire le bien, vraiment libres !
Eh bien, il se trouve que la vérité est aussi, ça tombe bien, inséparable de l’amour … comme nous l’a dit à l’instant le psaume : « je te rends grâce … pour ton amour et ta vérité ». A vrai dire, beaucoup de psaumes le disent ! Ps - 24 : 10 « J'ai devant les yeux ton amour, je marche selon ta vérité. » Ps - 30 : 06 « Dans les cieux, Seigneur, ton amour ; jusqu'aux cieux, ta vérité ! * » Ps - 35 : 06 « Je n'ai pas enfoui ta justice au fond de mon coeur, + je n'ai pas caché ta fidélité, ton salut ; * j'ai dit ton amour et ta vérité à la grande assemblée. » Ps - 39 : 11 « Toi, Seigneur, ne retiens pas loin de moi ta tendresse ; * que ton amour et ta vérité sans cesse me gardent ! » … et ce ne sont que quelque exemples !
En sus, un rapide survol du livre des Psaumes nous montre aussi que la vérité est inséparable de la justice, et que rencontrer l’une sans l’autre est difficile. La vérité est l’oxygène de l’amour, de même que la vérité est l’oxygène de la liberté, de la justice, de la paix …
En fait, ce que je suis en train de dire, c’est que toutes ces belles choses auxquelles tout le monde croit se retrouvent en Dieu, on pourrait dire « coïncident » en Dieu, on les retrouve toutes en Dieu, Dieu en est la source …
Tout se passe comme si Dieu, en créant le monde, et surtout l’homme, n’a pas pu s’empêcher de répandre un parfum de justice, de vérité, de paix et d’amour, de déposer en l’homme le désir de ces caractéristiques de Dieu, qui sont en fait un désir de Dieu lui-même. Dieu est pourvu d’une « olfaction spirituelle » qui lui permet de sentir et de désire le « parfum » en question.
Et tout homme cherche au moins le parfum, il ne nous reste plus qu’à lui révéler la bouteille d’où s’échappe le parfum.
Toutes les choses bonnes que nous connaissons sont une trace de la bonté de Dieu sont une indication sur l’être de Dieu, de sorte que celui qui voudrait connaître les contours du visage de Dieu, n’a plus qu’à imaginer une personne qui est toute entière habitée de vérité et d’amour, de justice et de paix, de liberté, de fidélité.
Et l’énorme différence entre les chrétiens et les autres est que nous avons un visage précis à regarder et qui résume en lui toutes les aspirations de l’humanité, tandis que ceux qui ne connaissent pas le Christ contemplent certes, et vivent, même, peut-être, en diffracté des éléments de la lumière, sans pouvoir trouver ce qui fait leur unité.
C’est la raison pour laquelle vérité, justice, liberté, amour ont besoin les unes des autres, comme toutes les gouttes d’eau ont besoin de la source pour savoir d’où elles viennent : elles finissent par mourir les unes sans les autres, elles s’évaporeront si elles se coupent de leur origine.
Dans l’église, il y a de jolies fleurs coupées (merci à celles qui s’en occupent !), mais justement, coupée de sa racine, une fleur se fane, et c’est pourquoi il faut chaque semaine changer les bouquets …
C’est pour cela que le pape a écrit « Caritas in Veritate », « l’amour dans la vérité ». Il joue son rôle de témoin de ce principe unificateur de tout qu’est Dieu, il rend un service magnifique au monde, en lui révélant en l’occurrence, ce qu’est le développement : il explique, dès le premier paragraphe, qu’il ne peut pas y avoir de développement personnel ou de développement économique sans cette harmonie entre amour et vérité, et que l’opération ne réussira que si Dieu en est l’origine.
Il existe, à la paroisse, un Service Paroissial des Personnes Agées et Malades qui régulièrement visite des malades, et il y a également un service dit « d’ Eveil à la foi », qui ont conjointement préparé l’animation de cette « messe des familles ». Je voudrais leur offrir un cadeau, qui est un témoignage que j’ai recueilli samedi, au cours d’une visite rendue aux Servantes des Pauvres. Ces religieuses ont pour « spécialité (si je puis dire) », de visiter les malades à domicile, et en particulier les plus pauvres (d’où leur nom).
Une sœur nous a raconté la vie de Don Camille Leduc, leur fondateur, et il se trouve que, après avoir –pardonnez-moi l’expression- « récité sa leçon », elle nous explique qu’il y a deux coordonnées principales, à savoir la vie religieuse et le soin des pauvres. Elle s’est alors arrêté, a relevé la tête, et nous a dit : « Dom Leduc a toujours beaucoup insisté sur le fait que nous devions avant tout être des religieuses, et après seulement, aller voir les pauvres » …
Cela peut paraître choquant, mais c’est très logique : un chrétien qui visite un malade n’est pas là seulement pour soulager la souffrance, il est là pour que le Christ soit là, pour être une présence du Christ auprès du malade, sans qu’il y ait pour autant une leçon de catéchisme. Il ne s’agit pas tant de discours que de présence.
« Jésus n’est pas venu pour expliquer la souffrance, il n’est même pas venu pour la soulager, il est venu l’emplir de sa présence », disait Claudel. Et cette présence, qui habite chaque fidèle du Christ, est un don merveilleux et éclairant pour le malade ou pour toute autre personne.
« L’Eveil à la foi » est donc ce beau service qui consiste à développer la présence de Dieu dans les enfants, afin que celle-ci puisse être donnée en cadeau à l’humanité.
« Désormais, ce sont des hommes que tu prendras », dit Jésus : pas pour qu’il y ait le plus de monde possible dans le « club », mais pour leur apporter le trésor des trésors … Les servantes des Pauvres ne soignent pas les malades pour les convertir sournoisement ou leur faire la leçon, elles apportent la vérité, en personne, tout en même temps que l’amour, à savoir Dieu lui-même, vérité qu’elles ne possèdent pas, mais qu’elles connaissent, malgré tout.
« Je n’ai jamais cherché que la vérité », disait Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus et de la Sainte Face. Puissions-nous faire de même, pour notre pratique de l’amour soit de plus en plus noble et de plus en plus digne du modèle !
P. Emmanuel d'Andigné
Eh bien, il se trouve que la vérité est aussi, ça tombe bien, inséparable de l’amour … comme nous l’a dit à l’instant le psaume : « je te rends grâce … pour ton amour et ta vérité ». A vrai dire, beaucoup de psaumes le disent ! Ps - 24 : 10 « J'ai devant les yeux ton amour, je marche selon ta vérité. » Ps - 30 : 06 « Dans les cieux, Seigneur, ton amour ; jusqu'aux cieux, ta vérité ! * » Ps - 35 : 06 « Je n'ai pas enfoui ta justice au fond de mon coeur, + je n'ai pas caché ta fidélité, ton salut ; * j'ai dit ton amour et ta vérité à la grande assemblée. » Ps - 39 : 11 « Toi, Seigneur, ne retiens pas loin de moi ta tendresse ; * que ton amour et ta vérité sans cesse me gardent ! » … et ce ne sont que quelque exemples !
En sus, un rapide survol du livre des Psaumes nous montre aussi que la vérité est inséparable de la justice, et que rencontrer l’une sans l’autre est difficile. La vérité est l’oxygène de l’amour, de même que la vérité est l’oxygène de la liberté, de la justice, de la paix …
En fait, ce que je suis en train de dire, c’est que toutes ces belles choses auxquelles tout le monde croit se retrouvent en Dieu, on pourrait dire « coïncident » en Dieu, on les retrouve toutes en Dieu, Dieu en est la source …
Tout se passe comme si Dieu, en créant le monde, et surtout l’homme, n’a pas pu s’empêcher de répandre un parfum de justice, de vérité, de paix et d’amour, de déposer en l’homme le désir de ces caractéristiques de Dieu, qui sont en fait un désir de Dieu lui-même. Dieu est pourvu d’une « olfaction spirituelle » qui lui permet de sentir et de désire le « parfum » en question.
Et tout homme cherche au moins le parfum, il ne nous reste plus qu’à lui révéler la bouteille d’où s’échappe le parfum.
Toutes les choses bonnes que nous connaissons sont une trace de la bonté de Dieu sont une indication sur l’être de Dieu, de sorte que celui qui voudrait connaître les contours du visage de Dieu, n’a plus qu’à imaginer une personne qui est toute entière habitée de vérité et d’amour, de justice et de paix, de liberté, de fidélité.
Et l’énorme différence entre les chrétiens et les autres est que nous avons un visage précis à regarder et qui résume en lui toutes les aspirations de l’humanité, tandis que ceux qui ne connaissent pas le Christ contemplent certes, et vivent, même, peut-être, en diffracté des éléments de la lumière, sans pouvoir trouver ce qui fait leur unité.
C’est la raison pour laquelle vérité, justice, liberté, amour ont besoin les unes des autres, comme toutes les gouttes d’eau ont besoin de la source pour savoir d’où elles viennent : elles finissent par mourir les unes sans les autres, elles s’évaporeront si elles se coupent de leur origine.
Dans l’église, il y a de jolies fleurs coupées (merci à celles qui s’en occupent !), mais justement, coupée de sa racine, une fleur se fane, et c’est pourquoi il faut chaque semaine changer les bouquets …
C’est pour cela que le pape a écrit « Caritas in Veritate », « l’amour dans la vérité ». Il joue son rôle de témoin de ce principe unificateur de tout qu’est Dieu, il rend un service magnifique au monde, en lui révélant en l’occurrence, ce qu’est le développement : il explique, dès le premier paragraphe, qu’il ne peut pas y avoir de développement personnel ou de développement économique sans cette harmonie entre amour et vérité, et que l’opération ne réussira que si Dieu en est l’origine.
Il existe, à la paroisse, un Service Paroissial des Personnes Agées et Malades qui régulièrement visite des malades, et il y a également un service dit « d’ Eveil à la foi », qui ont conjointement préparé l’animation de cette « messe des familles ». Je voudrais leur offrir un cadeau, qui est un témoignage que j’ai recueilli samedi, au cours d’une visite rendue aux Servantes des Pauvres. Ces religieuses ont pour « spécialité (si je puis dire) », de visiter les malades à domicile, et en particulier les plus pauvres (d’où leur nom).
Une sœur nous a raconté la vie de Don Camille Leduc, leur fondateur, et il se trouve que, après avoir –pardonnez-moi l’expression- « récité sa leçon », elle nous explique qu’il y a deux coordonnées principales, à savoir la vie religieuse et le soin des pauvres. Elle s’est alors arrêté, a relevé la tête, et nous a dit : « Dom Leduc a toujours beaucoup insisté sur le fait que nous devions avant tout être des religieuses, et après seulement, aller voir les pauvres » …
Cela peut paraître choquant, mais c’est très logique : un chrétien qui visite un malade n’est pas là seulement pour soulager la souffrance, il est là pour que le Christ soit là, pour être une présence du Christ auprès du malade, sans qu’il y ait pour autant une leçon de catéchisme. Il ne s’agit pas tant de discours que de présence.
« Jésus n’est pas venu pour expliquer la souffrance, il n’est même pas venu pour la soulager, il est venu l’emplir de sa présence », disait Claudel. Et cette présence, qui habite chaque fidèle du Christ, est un don merveilleux et éclairant pour le malade ou pour toute autre personne.
« L’Eveil à la foi » est donc ce beau service qui consiste à développer la présence de Dieu dans les enfants, afin que celle-ci puisse être donnée en cadeau à l’humanité.
« Désormais, ce sont des hommes que tu prendras », dit Jésus : pas pour qu’il y ait le plus de monde possible dans le « club », mais pour leur apporter le trésor des trésors … Les servantes des Pauvres ne soignent pas les malades pour les convertir sournoisement ou leur faire la leçon, elles apportent la vérité, en personne, tout en même temps que l’amour, à savoir Dieu lui-même, vérité qu’elles ne possèdent pas, mais qu’elles connaissent, malgré tout.
« Je n’ai jamais cherché que la vérité », disait Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus et de la Sainte Face. Puissions-nous faire de même, pour notre pratique de l’amour soit de plus en plus noble et de plus en plus digne du modèle !
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