10 février 2007

Homélies

Homélie du 5ème dimanche du temps ordinaire année C

Dimanche dernier, le Christ exposait les thèmes majeurs de sa mission, dans la synagogue de Nazareth. Aujourd’hui c’est au milieu de la foule qu’il se trouve, annonçant la Bonne Nouvelle. D'abord sur la rive, entouré de toutes parts par la foule composée de curieux (mais aussi des femmes et des hommes qui attendaient beaucoup de Lui), ensuite à quelques mètres du rivage, dans la barque de Simon. Ce deuxième cadre d'action est le plus significatif. Pour les premiers chrétiens, la « barque de Pierre » symbolise l'Église. De la barque de Pierre, comme du haut d'une chaire, Jésus enseignait la foule; debout au milieu de l'Église, le Ressuscité continue d'enseigner les hommes. Appelés par Jésus en plein cœur de son enseignement, Pierre et ses compagnons se rappelleront, après la résurrection, que leur mission est d'être à leur tour des prédicateurs de la Parole de Dieu, du Christ ressuscité. Cette mission demeure la même pour les personnes qui, à la suite des Apôtres, accomplissent un service pastoral dans l'Église d'aujourd'hui. Ce miracle de la pêche miraculeuse, le Seigneur Jésus voulait l’accomplir afin que Simon-Pierre comprenne enfin ce que lui, le Maître, attendait de son disciple. Il fallait trouver Simon en train d'exécuter son propre métier, son œuvre humaine, afin que, par elle, appuyée sur ce fondement qu'il pouvait parfaitement comprendre, il saisisse réellement tout ce que le Seigneur Jésus attendait de lui. La réaction que Simon-Pierre eut après ce miracle en est la preuve. Jésus commande à Simon d'avancer au large et de jeter le filet. La pêche miraculeuse, qui prouve la puissance de Jésus, a pour but de donner à Simon l'assurance et le courage dont il aura besoin pour remplir sa mission: « Désormais ce sont des hommes que tu auras à capturer. » Jésus continue d'être à l'œuvre par le ministère des Apôtres. Ils peuvent compter sur sa présence.
La pêche qu'organise Jésus ne se passe pas le long d'un tranquille rivage. C'est en prenant le large, loin des frontières de La Palestine et du monde culturel judaïque, que les Apôtres ont annoncé La Bonne Nouvelle aux nations païennes et ont amené à Jésus un grand nombre de nouveaux disciples. Jésus continue d'envoyer son Église au large. C'est là que, missionnaires des temps modernes, nous avons à faire entendre La Bonne Nouvelle de Jésus, au risque même de ne pas toujours être entendus. Il serait tentant pour nous, de remplir la mission tout près du rivage, là où les risques de tempête sont nuls et les défis absents. Ce serait nous replier sur nous-mêmes. L’exemple des circonstances de lieu où Pierre a été invité à avancer au large doit nous stimuler. Il invite les pasteurs à sortir de leurs bureaux si « douillets » où les fidèles les rejoignent pour aller vers les fidèles qu’une laïcité presque synonyme de refus de Dieu, pousse à se renfermer et à vivre dans la peur d’affirmer leurs convictions. Il invite vous les fidèles à témoigner de votre joie de croire, à sortir de toute tristesse et de toute peur qu’un monde sans repère solide finit par installer dans les consciences. Le Seigneur nous invite tous à avancer au large. Même là où nous avons déjà et peut-être même lamentablement échoué il nous donne l’ordre de recommencer. Comme Pierre ayons confiance et recommençons. Même si le monde moderne a pris ses distances de l'Église, un peu comme la mer se retire à marée basse, ce n'est pas une raison de laisser la barque sur le rivage et les voiles de l'Évangile enroulées. C'est au large que le Seigneur continue de nous envoyer, car la vie y bat son plein. Nous pouvons compter sur la présence indéfectible du Christ qui travaille avec nous comme il a jadis dirigé les manœuvres dans la barque de Pierre. Comme Simon-Pierre et les autres disciples, suivons le Seigneur Jésus ! Laissons-nous guider par l'Esprit ! Faisons confiance à notre Mère du Ciel, la Très Sainte Vierge Marie : qui d'autre qu'elle pourra nous enseigner la foi et l'obéissance aux paroles de son Divin Fils ? Amen
P. Joseph Kinda

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