02 février 2007

Catéchèses du lundi

Catéchèse du 15 janvier 2007
l'exposé

Aujourd’hui, notre thème est : "Je crois en un seul Seigneur Jésus-Christ, le Fils unique de Dieu né du Père avant tous les siècles, il est Dieu né de Dieu, lumière né de la lumière"

Introduction
c’est le cœur de la catéchèse. On se souvient en effet que le kérygme, toute première annonce des premiers chrétiens, s’est concentré sur la personne de Jésus. On se souvient également que les Evêques de France ont signé un document important « allez au cœur de la foi » qui propose comme point de départ pour penser la catéchèse le mystère pascal (la veillée pascale, exactement). Je vous invite à lire les n°422 à 455 du CEC . Nous allons aujourd’hui décliner quelques titres essentiels : Jésus, Christ, fils de Dieu, Seigneur … comme si on dessinait un tableau … peu à peu, le visage du Christ se dessinera sous nos yeux.

JESUS est un nom qui signifie « le Seigneur sauve ». Ce prénom existait bien avant le Christ (on pourra vérifier le « prénom » -si l’on peut dire- de celui qui a écrit le « livre de l’Ecclésiastique » et on pourra également lire Luc 3). En soi, ce n’est pas donc pas encore une indication, à l’époque, de la divinité de Jésus, Les choses ont évidemment changé après la résurrection …

Avec le mot CHRIST (« celui qui a reçu l’onction d’huile »), les choses se clarifient, elles se précisent : Israël attendait un Sauveur, un Messie, et était habitué à l’onction d’huile (rois, prêtres et prophètes -dans une moindre mesure- étaient au moment de leur établissement en tant que tels oints d’une corne d’huile). A ce sujet, Il faut noter deux surprises pour les juifs d’alors :
- que le messie Jésus n’est pas un chef politique.
- que le messie Jésus réunit en sa personne royauté, sacerdoce et prophétie
(nous disons cela au baptême « tu participes à sa dignité de prêtre, prophète et roi »). Il faut peut-être ajouter une troisième surprise : l’onction chrétienne n’est pas réalisée par l’huile, mais par l’Esprit-Saint (cela nous concerne aussi dans le baptême !).

Avec l’expression FILS DE DIEU, on semble revenir en arrière : cette expression, en effet, dans la Bible est utilisée pour des anges, des hommes, etc … là encore, la surprise vient ce que Jésus et ses apôtres utilisent l’expression au sens propre ! De même que je suis le fils de mon père, de même, Jésus est depuis toujours le Fils de Dieu : la révolution est là, plus que dans le titre lui-même. Ce qui est intéressant, c’est que aujourd’hui, nous avons tendance à revenir en arrière : « eh bien … tous les enfants sont des enfants de Dieu ! » … cependant le problème n’est pas là : certes, Dieu est propriétaire de sa tendresse paternelle, il peut entourer qu’il veut d’amour, et c’est certainement sa volonté. Mais la question est celle du Salut : Dieu sauve ses enfants du péché et de la mort, de sorte qu’ils sont pleinement fils et non pas simplement fils sur un registre (cf. le sondage qui révélait récemment que 50 % des catholiques ne croient pas en Dieu !!!). Jésus est donc FILS de DIEU par nature, depuis toute éternité, et celui qui est baptisé en son nom devient FILS de DIEU par adoption, pour l’éternité. Il faut insister, aussi sur le mot « Unique », car ce caractère unique se transmet à tous les baptisés : Dieu nous aime comme si nous étions uniques, chacun.

SEIGNEUR est la dernière touche de notre tableau : cette expression signifie clairement que Jésus est Dieu, même si techniquement, elle signifie « maître ». Elle traduit l’expression juive « adonaï » (litt « mon maître »), qu’on appelle TETRAGRAMME (mot de quatre lettres). Le tétragramme ne se prononce pas, car le nom du Seigneur est imprononçable : prononcer un nom, c’est connaître, cerner quelqu’un, de même que donner un nom à un enfant, c’est en faire son enfant. C’est la raison pour laquelle on ne prononce pas le nom divin dans le judaïsme (c’est une source d’enseignement pour nous !), et c’est la raison pour laquelle il nous est interdit à nous aussi catholiques de jurer (2ème commandement). Cette profession de foi en la seigneurie de Dieu est systématiquement répétée à toutes les prières charnières de la messe ( « par Jésus, le Christ, notre Seigneur, par Jésus-Christ, ton Fils, … »).

Conclusion
Dans le Je crois en Dieu, à bien y réfléchir, on répète plusieurs fois la même chose concernant Jésus, à la fois pour des raisons historiques (expressions judaïsantes, demandes de précision ), mais aussi pour insister et préciser, dans un désir d’orthodoxie et de libéralité spirituelle.
P. Emmanuel d'Andigné

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