05 mai 2007

Homélies

Homélie du 3ème dimanche de Pâques - 22 avril 2007

Mercredi dernier (18 avril), il y eut dans notre église une prière des enfants pour la France … cette échéance du 22 avril, l’élection présidentielle, m’inspire au moins trois choses, que je voudrais vous livrer :

La première, évidemment, consiste à prendre exemple sur les enfants. Si la France tient debout, ce sera en grande partie grâce à tous ceux qui la soutiennent dans la prière. Si notre paroisse, si l’Eglise tiennent debout, c’est naturellement grâce à tous ceux qui contribuent à son fonctionnement, mais plus profondément, c’est grâce à la prière que ces personnes et bien d’autres, même sans activité particulière, et je pense aux communautés contemplatives par exemple, les soutiennent dans la prière. Je voudrais en particulier que l’on dise aux personnes âgées de la paroisse, répétez-le leur, s’il vous plaît, que la paroisse a grand besoin d’eux, car la prière n’est pas une cerise sur le gâteau de la paroisse, c’est au contraire le composant principal et premier, pour que l’œuvre de Dieu se fasse, dans l’Eglise et dans la société.

La deuxième chose que m’inspire cette élection, c’est la distinction entre la personne et l’acte, réflexe fondamental de la morale catholique : certes, il y a des programmes ou des partis qui nous inspirent de la méfiance, de la circonspection, de l’hostilité, peut-être même … certes, nous devons exercer notre esprit critique, et même dénoncer parfois ce qui s’oppose à notre foi, mais nous devons tâcher d’aimer les personnes … pourrions-nous, par exemple, devant le prochain panneau électoral, regarder les candidats avec le regard de la charité chrétienne, en nous efforçant de nous apercevoir que derrière ce visage, il y a un fils de Dieu, même s’il s’agit d’un adversaire de l’Eglise : nous devons aimer même nos ennemis (et ne pas voter pour eux …)

C’est l’apôtre saint Pierre (1ère lettre de saint Pierre, chapitre 1)qui le premier, et de la façon la plus claire, donné à l’Eglise l’un de ses principes en matière politique :

13 Soyez soumis, à cause du Seigneur, à toute institution humaine: soit au roi, comme souverain, 14 soit aux gouverneurs, comme envoyés par lui pour punir ceux qui font le mal et féliciter ceux qui font le bien. 15 Car c'est la volonté de Dieu qu'en faisant le bien vous fermiez la bouche à l'ignorance des insensés. 16 Agissez en hommes libres, non pas en hommes qui font de la liberté un voile sur leur malice, mais en serviteurs de Dieu. 17 Honorez tout le monde, aimez vos frères, craignez Dieu, honorez le roi.

Le régime politique ne fait rien à l’affaire, ce qui compte, c’est la soumission aux lois et aux autorités, à cette limite près de qui s’oppose formellement à notre conscience. En clair, nous devons aller voter, même si aucune des 12 candidatures ne nous inspirait confiance

De tous temps dans l’Eglise, on a conservé ce principe de participation à la vie publique, quelles que soient les formes qu’elle prend au cours des siècles.
Invoquons l’Esprit très saint de Dieu, pour que celui-ci nous inspire ce qui est juste et bon, invoquons-le pour celui qui sera élu, pour qu’à la soif du pouvoir vienne tôt tard, se substituer le service du bien commun, pour la justice et la paix.

P. Emmanuel d'Andigné

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