11 janvier 2008

Homélie

4° DIMANCHE DE L’AVENT 23 DECEMBRE 2007


Si vous avez participé aux messes dominicales au cours de l’Avent dans cette église de sainte Bernadette, vous vous rappelez que les homélies se proposaient de réfléchir sur les 4 parties de la célébration eucharistique.
Le premier dimanche présentait le rite d’ouverture qui a pour but de constituer le rassemblement des fidèles autour du prêtre et de préparer l’assemblée à entendre la parole de Dieu et à célébrer l’Eucharistie , notamment par la prière pénitentielle.

Le deuxième dimanche développait la liturgie de la Parole, constituée par des lectures bibliques avec des chants intercalaires, puis l’homélie, la profession de foi et la prière universelle.

Le troisième dimanche, le sujet était la liturgie eucharistique proprement dite, qui reproduit l’essentiel de la dernière Cène de Jésus, le soir du Jeudi Saint puis le Notre Père et la communion .

Nous arrivons au quatrième dimanche .Il reste à voir le rite de conclusion avec la bénédiction du prêtre et le renvoi de l’assemblée. Cette dernière partie est très courte .Elle n’est pas négligeable pour autant. Et il ne convient pas de s’en dispenser.
Les plus âgés parmi nous rappellent parfois ce qu’on apprenait autrefois pour être en règle avec les obligations de l’Eglise :
Pour ne pas manquer au devoir de la messe il faut arriver avant que le calice ne soit découvert ( car il y avait toujours un voile de couleur le recouvrant ) et partir après la communion du prêtre ( car aux grands messes seul le prêtre communiait)
C’était le strict minimum. Cela fait sourire aujourd’hui, c’est assez caricatural, c’était se contenter de la seule troisième partie de la messe .Il s’agit là d’un légalisme qui n’avait pour but que de tranquilliser à bon compte sa conscience. Et c’est tout à fait étranger à l’esprit de la messe dominicale.

Pour s’en convaincre il suffit de remonter à l’étymologie du mot « messe ».
En latin, la messe se terminait par Ite missa est ,que l’on traduit en simplifiant un peu trop par : allez la messe est dite .En réalité le mot « missa » a la même origine que les mots « mission » , « missionnaire ».Il s’agit d’un envoi , non pas pour signifier que tout est fini , mais pour témoigner de ce que l’on a reçu .
Si l’on vient à la messe pour profiter de ce qu’on peut entendre en le gardant pour soi, sans aucun souci de le partager, c’est une forme d’égoïsme bien étranger à l’esprit de la vie chrétienne.
C’est comparable à cette réflexion que l’on entend assez souvent : je ne vais pas à la messe parce que cela ne m’apporte rien.
Si l’on a la foi seulement grosse comme une graine de moutarde, il est impossible qu’une messe n’apporte rien, quand bien même l’homélie serait nulle , les chants ratés et la voix du prêtre désagréable !
Les textes bibliques donnent matière à réflexion pour tout être humain, même pour quelqu’un qui ne partage pas la foi chrétienne.
Dans toutes les prières prononcées, soit par le célébrant, soit par l’assemblée, chacun peut retrouver de nombreux points qui touchent sa vie ou la vie des gens proches ou dont on a eu des échos .Avec un minimum de bonne volonté on reçoit beaucoup, même si l’on n’en a pas conscience à un moment donné.
La communion doit nous unir au Christ venu pour nous faire partager sa vie .Jésus vient pour nous donner sa paix , sa joie , son amour .Il est l’Emmanuel : Dieu avec nous , comme le dit le prophète Isaïe et que rappelle l’Evangile .

Saint Paul au début de la lettre qu’il adresse aux Romains se dit « appelé par Dieu pour être apôtre » c'est-à-dire « envoyé ». Il est mis à part pour annoncer la Bonne Nouvelle que Dieu avait promise par ses prophètes.
Il montre la tâche qu’il doit accomplir :
« Pour que le nom de Jésus Christ soit honoré nous avons reçu par lui grâce et mission d’Apôtre afin d’amener à l’obéissance de la foi toutes les nations païennes dont vous faites partie, vous aussi que Jésus Christ a appelés »
Puis Paul adresse une bénédiction à ses Romains.
Deux mille ans plus tard, l’Eglise à la fin de chaque messe nous donne la bénédiction de la part de Dieu , le Père , Fils et Esprit Saint avant de nous dire : « Allez dans la paix du Christ »
A nous de porter cette paix, non pas peut-être par des paroles, mais par tout un comportement habituel qui témoigne de l’amour que nous portons au prochain, quel qu’il soit.
Pour que nous en soyons capables : « Viens Emmanuel, viens nous sauver ! »

AMEN

Père Jean ROUILLARD

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