15 janvier 2008

Homélie du dimanche 13 janvier 2008

DIMANCHE DE LA FÊTE DU BAPTÊME DU SEIGNEUR
13 JANVIER 2008


Aujourd’hui se termine le temps de Noël et Epiphanie. Les ornements sont blancs. Dimanche prochain sera un dimanche du temps ordinaire, donc en vert.

Ce temps de Noël se conclut par la fête du Baptême du Seigneur.

=> Jésus avait-il besoin d’être baptisé ? Certainement NON ! C’est ce que saisit aussitôt Jean-Baptiste qui, voyant Jésus s’approcher, refuse : « C’est moi qui ai besoin de me faire baptiser par toi ! »

Cette scène de l’Evangile, étonnante et pittoresque, n’est pas seulement un beau sujet pour les artistes peintres ou les dessinateurs de vitraux, au-dessus des fonts baptismaux. Elle est d’une grande richesse doctrinale.
Derrière les réalités concrètes, matérielles : l’eau, le Jourdain, la colombe, la voix, le ciel, nous découvrons des références, des allusions à d’autres textes de la Bible qui trouvent ici leur sens plénier.
Quand le Christ remonte de l’eau de son baptême, l’Esprit-Saint, sous forme d’une colombe, descend sur lui et y demeure. Cela nous rappelle qu’à la fin du déluge, la colombe lâchée par Noé, revient avec un rameau tout frais d’olivier dans le bec. C’est un signe que la terre est de nouveau habitable.
Dans l’Ancien testament, les prophètes ont annoncé que l’Esprit du Seigneur reposerait sur le Messie espéré en vue de sa mission de Sauveur. La descente de l’Esprit-Saint sur Jésus lors de son baptême fut le signe que c’était lui qui devait venir, qu’il était le Messie, le Fils de Dieu.

Isaïe dans la première lecture disait : « Ainsi parle le Seigneur : « Voici mon serviteur… mon élu en qui j’ai mis toute ma joie. J’ai fait reposer sur lui mon esprit ; devant les nations il fera paraître le jugement que j’ai prononcé… j’ai fait de toi mon alliance avec mon peuple, et la lumière des nations. »

=> Dès le début de sa vie publique, à son baptême, Jésus est le « Serviteur » entièrement consacré à sa mission de Sauveur, qui s’accomplira par le « baptême » de sa passion. – Il se laisse compter parmi les pécheurs ; il est déjà l’Agneau de Dieu qui ôte le péché du monde. Il se soumet tout entier à la volonté de son Père : Il consent par amour à ce baptême de mort pour la rémission de nos péchés.
A cette acceptation, répond la voix du Père qui met toute sa complaisance en son Fils.
Au baptême de Jésus, « les cieux s’ouvrirent », les cieux que le péché d’Adam avait fermés ; et les eaux sont sanctifiées par la descente de Jésus et de l’Esprit.

=> Que cela signifie-t-il pour nous aujourd’hui ?
Par le baptême, le chrétien par le sacrement est assimilé à Jésus. Il doit entrer dans ce mystère d’abaissement humble et de pénitence, descendre dans l’eau avec Jésus pour remonter avec lui, renaître de l’eau et de l’Esprit pour devenir, dans le Fils, Fils bien-aimé du Père, et « vivre dans une vie nouvelle. »
Saint Grégoire de Nazianze écrivait : « Ensevelissons-nous avec le Christ par le baptême, pour ressusciter avec lui ; descendons avec lui, pour être élevés avec lui ; remontons avec lui, pour être glorifiés en lui. »
Puisque c’est aujourd’hui la fête de Saint Hilaire, évêque de Poitiers et docteur de l’Eglise, citons-le : « Tout ce qui s’est passé dans le Christ nous fait connaître qu’après le bain d’eau, l’Esprit-Saint vole sur nous du haut du ciel, et qu’adoptés par la voix du Père, nous devenons fils de Dieu. »

=> Que cette fête nous aide à prendre conscience davantage de la grandeur de notre propre baptême.
Puissions-nous partager les sentiments de saint Grégoire, évêque du IXème siècle fêté le 2 janvier, et que je cite de nouveau : « Le baptême est le plus beau et le plus magnifique des dons de Dieu. Nous l’appelons don, grâce, onction, illumination, vêtement d’incorruptibilité, bain de régénération, sceau, et tout ce qu’il y a de plus précieux. »

« Don », parce qu’il est conféré à ceux qui n’apportent rien ;
« Grâce », parce qu’il est donné même à des coupables ;
« Baptême », parce que le péché est enseveli dans l’eau ;
« Onction », parce qu’il est sacré et royal ;
« Illumination », parce qu’il est lumière éclatante ;
« Vêtement », parce qu’il voile notre honte ;
« Bain », parce qu’il lave ;
« Sceau », parce qu’il nous garde et qu’il est le signe de la « seigneurie » de Dieu.

L’Eglise nous enseigne que le baptême est nécessaire au salut pour ceux auxquels l’Evangile a été annoncé et qui ont eu la possibilité de demander ce sacrement. Mais elle ajoute que : « Tout homme qui, ignorant l’Evangile du Christ et son Eglise, cherche la vérité et fait la volonté de Dieu selon qu’il la connaît, peut être sauvé. On peut supposer que de telles personnes auraient désiré explicitement le baptême si elles en avaient connu la nécessité. »

Le Concile Vatican II nous rappelle que les baptisés, « devenus fils de Dieu par la régénération baptismale, sont tenus de professer devant les hommes la foi que par l’Eglise ils ont reçue de Dieu et de participer à l’activité apostolique et missionnaire du Peuple de Dieu. » - G rande et belle mission !

Amen.

Père Jean ROUILLARD

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