Homélie du 15ème dimanche du temps ordinaire - Année B
Jésus appelle les douze et pour la première fois, il les envoie deux par deux.
Il est bien impossible de savoir ce qu’on pensé les apôtres à ce moment. Mais on peut imaginer leur crainte, leur anxiété, devant l’inconnu de leur mission. Etre douze, c’est faire partie d’un groupe, c’est éprouver une certaine sécurité, surtout si l’on est guidé par un maître tout-à-fait exceptionnel.
N’être plus que deux, c’est tout autre chose. Bien sûr, ces douze ont été formés d’une façon extraordinaire. Ils ont vécu pendant des mois au contact de celui dont ils ont découvert peu à peu la dimension surhumaine. Mais ils n’en ressentent que davantage leur petitesse, leur faiblesse, leur impuissance. …
Cependant, nous dit l’Evangéliste saint Marc, « il leur donnait pouvoir sur les esprits mauvais. » Sans doute ont-ils expérimenté, lors de rencontres ou de pérégrinations, le pouvoir de leur parole. Peut-être ont-ils été étonnés des premiers fruits de leur action.
Jésus « leur prescrivit de rien emporter sur la route, si ce n’est un bâton ; de n’avoir ni pain, ni sac, ni pièce de monnaie dans leur ceinture ». « Mettez des sandales, ne prenez pas de tunique de rechange. »
Cela nous paraît de l’imprudence. Nous ne sommes pas, il est vrai, dans le même contexte, la même époque, et les mêmes conditions de vie.. Mais Jésus souligne aussi radicalement que ce ne sont pas les moyens matériels qui sont premiers, mais la confiance en sa Parole, qui suppose le détachement absolu.
Le Maître leur fait entrevoir que le succès ne sera pas toujours au rendez-vous. Ils pourront bénéficier de l’hospitalité généreuse, mais aussi rencontrer le refus, le rejet de leur parole ou de leur personne. Qu’ils ne s’en étonnent pas, qu’ils ne découragent pas pour autant, mais poursuivent leur route courageusement.
Plus tard, d’ailleurs, Jésus les préparera à affronter la persécution : « soyez sur vos gardes. On vous livrera aux tribunaux et aux synagogues, vous serez roués de coups, vous comparaîtrez devant les gouverneurs et des rois, à cause de moi … Quand on vous conduira pour vous livrer, ne soyez pas inquiets à l’avance de ce que vous direz ; mais ce qui vous sera donné à cette heure-là, dites-le ; car ce n’est pas vous qui parlerez, mais l’Esprit Saint. »
On n’en est pas encore là. Pour le moment, « deux par deux, ils partirent et proclamèrent qu’il fallait se convertir. Ils chassaient beaucoup de démons, faisaient des onctions d’huile à de nombreux malades, et les guérissaient ».
Il ne s’agit pas là d’efficacité de médicaments, mais de guérison miraculeuse.
Les deux apôtres « proclamèrent qu’ils fallait se convertir … » : c’est beaucoup dire en quelques mots ! On comprend que ce programme ne soit pas accueilli avec enthousiasme. Beaucoup d’autres auront la même réaction que le prêtre Amazias, qui ne ménage pas le prophète Amos : « Vas t’en d’ici avec tes visions, enfuis-toi au pays de Juda ; c’est là-bas que tu pourras gagner ta vie, en faisant ton métier de prophète. Mais ici … arrête de prophétiser ! »
L’Apôtre Paul ne se laisse pas perturber ou paralyser par des sentiments de crainte, de déception ou de désillusion. Il sait ce qu’est la contradiction, la malveillance, l’hostilité sous toutes ses formes. Il en a été victime de nombreuses fois, mais il va de l’avant, avec détermination et courage. Et bien loin de se morfondre en lamentations, il rend grâce à celui qui l’a choisi pour proclamer les merveilles de l’amour de Dieu pour son peuple.
« Béni soit dieu, le Père de notre Seigneur Jésus-Christ – écrit-il aux éphésiens-. Dans les cieux, il nous a comblés de sa bénédiction spirituelle en Jésus-Christ. En lui, il nous a choisis avant la création du monde, pour que nous soyons, dans l’amour, saints et irréprochables sous son regard. »
Dans chacune des lignes de cette ligne transparaît l’admiration, l’émerveillement devant la vocation de l’être humain : « il nous a d’avance destinés à devenir pour lui des fils, par Jésus-Christ. »
Tous les termes qui se succèdent sont positifs et lumineux : la bienveillance, la louange, la gloire, la grâce, la rédemption, le pardon.
Si l’auteur de la lettre vivait dans la tranquillité ou la facilité, on s’expliquerait sans peine son optimisme et sa sérénité. Mais il n’en est rien pour Paul. Il mène un combat permanent. Son témoignage n’en est que plus fort.
Puissions-nous, au milieu des épreuves et des soucis que chacun connaît, partager les sentiments de l’Apôtre, lorsqu’il s’exprime ainsi : « elle est inépuisable, la grâce par laquelle Dieu nous as remplis de sagesse et d’intelligence, en nous dévoilant le mystère de sa volonté. » Et sa volonté est que nous prenions possession de l’héritage réservé « à ceux qui avaient espéré dans le Christ, à la louange de sa gloire."
Amen
Il est bien impossible de savoir ce qu’on pensé les apôtres à ce moment. Mais on peut imaginer leur crainte, leur anxiété, devant l’inconnu de leur mission. Etre douze, c’est faire partie d’un groupe, c’est éprouver une certaine sécurité, surtout si l’on est guidé par un maître tout-à-fait exceptionnel.
N’être plus que deux, c’est tout autre chose. Bien sûr, ces douze ont été formés d’une façon extraordinaire. Ils ont vécu pendant des mois au contact de celui dont ils ont découvert peu à peu la dimension surhumaine. Mais ils n’en ressentent que davantage leur petitesse, leur faiblesse, leur impuissance. …
Cependant, nous dit l’Evangéliste saint Marc, « il leur donnait pouvoir sur les esprits mauvais. » Sans doute ont-ils expérimenté, lors de rencontres ou de pérégrinations, le pouvoir de leur parole. Peut-être ont-ils été étonnés des premiers fruits de leur action.
Jésus « leur prescrivit de rien emporter sur la route, si ce n’est un bâton ; de n’avoir ni pain, ni sac, ni pièce de monnaie dans leur ceinture ». « Mettez des sandales, ne prenez pas de tunique de rechange. »
Cela nous paraît de l’imprudence. Nous ne sommes pas, il est vrai, dans le même contexte, la même époque, et les mêmes conditions de vie.. Mais Jésus souligne aussi radicalement que ce ne sont pas les moyens matériels qui sont premiers, mais la confiance en sa Parole, qui suppose le détachement absolu.
Le Maître leur fait entrevoir que le succès ne sera pas toujours au rendez-vous. Ils pourront bénéficier de l’hospitalité généreuse, mais aussi rencontrer le refus, le rejet de leur parole ou de leur personne. Qu’ils ne s’en étonnent pas, qu’ils ne découragent pas pour autant, mais poursuivent leur route courageusement.
Plus tard, d’ailleurs, Jésus les préparera à affronter la persécution : « soyez sur vos gardes. On vous livrera aux tribunaux et aux synagogues, vous serez roués de coups, vous comparaîtrez devant les gouverneurs et des rois, à cause de moi … Quand on vous conduira pour vous livrer, ne soyez pas inquiets à l’avance de ce que vous direz ; mais ce qui vous sera donné à cette heure-là, dites-le ; car ce n’est pas vous qui parlerez, mais l’Esprit Saint. »
On n’en est pas encore là. Pour le moment, « deux par deux, ils partirent et proclamèrent qu’il fallait se convertir. Ils chassaient beaucoup de démons, faisaient des onctions d’huile à de nombreux malades, et les guérissaient ».
Il ne s’agit pas là d’efficacité de médicaments, mais de guérison miraculeuse.
Les deux apôtres « proclamèrent qu’ils fallait se convertir … » : c’est beaucoup dire en quelques mots ! On comprend que ce programme ne soit pas accueilli avec enthousiasme. Beaucoup d’autres auront la même réaction que le prêtre Amazias, qui ne ménage pas le prophète Amos : « Vas t’en d’ici avec tes visions, enfuis-toi au pays de Juda ; c’est là-bas que tu pourras gagner ta vie, en faisant ton métier de prophète. Mais ici … arrête de prophétiser ! »
L’Apôtre Paul ne se laisse pas perturber ou paralyser par des sentiments de crainte, de déception ou de désillusion. Il sait ce qu’est la contradiction, la malveillance, l’hostilité sous toutes ses formes. Il en a été victime de nombreuses fois, mais il va de l’avant, avec détermination et courage. Et bien loin de se morfondre en lamentations, il rend grâce à celui qui l’a choisi pour proclamer les merveilles de l’amour de Dieu pour son peuple.
« Béni soit dieu, le Père de notre Seigneur Jésus-Christ – écrit-il aux éphésiens-. Dans les cieux, il nous a comblés de sa bénédiction spirituelle en Jésus-Christ. En lui, il nous a choisis avant la création du monde, pour que nous soyons, dans l’amour, saints et irréprochables sous son regard. »
Dans chacune des lignes de cette ligne transparaît l’admiration, l’émerveillement devant la vocation de l’être humain : « il nous a d’avance destinés à devenir pour lui des fils, par Jésus-Christ. »
Tous les termes qui se succèdent sont positifs et lumineux : la bienveillance, la louange, la gloire, la grâce, la rédemption, le pardon.
Si l’auteur de la lettre vivait dans la tranquillité ou la facilité, on s’expliquerait sans peine son optimisme et sa sérénité. Mais il n’en est rien pour Paul. Il mène un combat permanent. Son témoignage n’en est que plus fort.
Puissions-nous, au milieu des épreuves et des soucis que chacun connaît, partager les sentiments de l’Apôtre, lorsqu’il s’exprime ainsi : « elle est inépuisable, la grâce par laquelle Dieu nous as remplis de sagesse et d’intelligence, en nous dévoilant le mystère de sa volonté. » Et sa volonté est que nous prenions possession de l’héritage réservé « à ceux qui avaient espéré dans le Christ, à la louange de sa gloire."
Amen
P. Jean Rouillard
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