Homélie du 26ème dimanche du Temps Ordinaire - Année B
La semaine dernière, j’évoquais la
rencontre harmonieuse et nécessaire entre Foi et raison : c’est bien sûr l’Esprit
Saint qui fait la synthèse entre les deux et qui conduit à la vérité : Jésus
lui-même !
Il y a dans les textes d’aujourd’hui trois
sortes d’esprits qui sont mentionnés explicitement ou implicitement : l’Esprit
de Dieu, les esprits mauvais et l’esprit de l’homme.
A
propos de l’Esprit de Dieu :
Vous noterez que c’est Dieu qui a
l’initiative de déposer son esprit sur les soixante-dix anciens, soixante-huit
auxquels il faut ajouter Eldad et Medad. C’est bon de noter cela aujourd’hui, car
nous avons pris l’habitude ces temps-ci d’invoquer l’Esprit Saint, et c’est une
bonne chose, mais Dieu vient de nous rappeler qu’il est maître du jeu, et qu’il
veut avoir affaire à des humbles …
Moïse est un humble : il a protesté au
moment de son « élection » par Dieu, arguant de sa mauvaise
élocution. Les anciens qu’il a appelés ne se sont pas appelés eux-mêmes, c’est la
plus élémentaire humilité.
« Vous
êtes la lumière du monde ! » nous a dit Jésus. Comment
recevez-vous cette phrase qui vous concerne vous tout autant que les
contemporains de Jésus ? Je suppose que vous avez spontanément une réaction
de modestie, mais j’espère que peu après vous vous dites : l’Esprit Saint
a été répandu en moi, et donc, je porte en moi la lumière du monde, je suis donc
bien avec toute l’Eglise la lumière du monde ! « Vous êtes … »,
dit Jésus « la lumière du monde », il n’a jamais dit à
personne : « tu es la lumière du monde… »
Finalement, la modestie est moins
intéressante, spirituellement, que la dépendance vis-à-vis de la communauté :
c’est tous ensemble que nous sommes la lumière du monde.
A
propos des esprits mauvais
Savez-vous ce que Jésus faisait
systématiquement en arrivant quelque part avant d’enseigner quoi que ce soit ?
Toujours trois choses :
Il donnait à manger à ceux qui avaient faim
Il guérissait les malades et …
Il chassait les esprits mauvais !
Les esprits mauvais n’ont pas disparu avec
l’époque moderne ! Et moi, je connais trois moyens de chasser les esprits
mauvais : les deux prières de l’Eglise à ce sujet et la conversion.
Les prières de l’Eglise sont l’exorcisme et
la prière de délivrance. L’exorcisme, nous le laissons à l’exorciste, c’est-à-dire
l’Evêque ou celui qu’il a chargé de ce ministère particulier. La prière de délivrance,
quant à elle, peut être pratiquée par n’importe quel prêtre, après le sacrement
de la réconciliation, pour délivrer des attaches légères à tel ou tel esprit.
« Se convertir », voilà qui résume
bien l’Evangile d’aujourd’hui, que nous allons tâcher de lire avec foi … et
raison ! Oui, il faut arracher son œil s’il nous conduit au péché, mais
dans le sens de la radicalité, de l’immédiateté, pas au sens matériel du terme.
Origène, vous le savez, fut un très grand
commentateur des Textes sacrés, mais il ne sera jamais ni canonisé ni Père de
l’Eglise pour la bonne raison qu’il s’est mutilé (sexuellement) afin d’appliquer
matériellement Matthieu 19,12, qui pourrait être interprété comme un appel à se
mutiler pour suivre vraiment le Christ …
La purification de l’œil présente dans l’Evangile
est d’une incroyable modernité, tant est présent notre attachement à la vue,
nous qui passons d’un écran à l’autre toute la journée, jusque tard dans la
nuit.
Cette semaine, nous pourrions faire un
cadeau à Dieu : celui d’un regard
clair et pur, assorti d’une prière « Donnez-moi, Seigneur, un regard clair
et pur ».
Le mois d’Octobre est surnommé « mois
du rosaire » : rapprochons-nous de Marie, « Tour d’ivoire
(litanies de la sainte Vierge) » qui ne donne aucune prise au démon par la
pureté de ses yeux et de ses mains, elle saura bien nous rapprocher de Jésus !
P. Emmanuel d'Andigné
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