22 septembre 2007

Homélies

Homélie du 23ème dimanche du temps ordinaire Année C - 08/09 sept 2007

« Si quelqu’un vient à moi sans me préférer à son père, sa mère …celui qui ne porte pas sa croix, ne peut pas être mon disciple »
Eh bien voilà un mois de septembre qui commence fort ! …

Evidemment, si nous recevons cet Evangile comme la parole de quelqu’un de supérieur et de distant, comme la parole de quelqu’un qui ne se rend pas compte de ce que représente avoir des très proches ou les perdre, avoir de véritables souffrances … alors elle est pratiquement inacceptable. Mais il est bon d’écouter cet Evangile en ayant plusieurs choses en tête :

Premièrement, celui qui nous parle a porté effectivement sa croix : l’incompréhension lorsqu’il parlait (« ces paroles sont dures, qui peut les entendre ? »), le rejet par les scribes et les pharisiens, c’est-à-dire les élites religieuses et politiques, la passion, évidemment, et la croix, proprement dite :
Jésus n’est pas distant, Il ne nous parle pas de haut, même si, bien sûr, sa charité et son rayonnement font que nous le regardons d’en-bas … Jésus ne formule jamais d’exigence pour les autres, sans qu’il se l’attribue à lui-même, d’abord (montrant par là l’exemple à tous ceux qui ont la charge de l’éducation et de l’enseignement) !

Deuxièmement, si Jésus formule cet exigence très forte, c’est dans le but de nous faire parvenir au bonheur, ainsi que l’indique le tout début du grand discours de Jésus sur la montagne (Voir l’Evangile selon saint Matthieu, chapitres 5 et suivants) : « heureux, heureux, heureux … »

Ce que Jésus prépare, avec une voix douce parfois et avec une voix forte aujourd’hui, c’est notre bonheur ! Ceci nous indique que celui qui veut être heureux doit apprendre à porter les croix, à porter sa croix.

Cet Evangile fait partie de tous ceux qui nous aident à comprendre la morale catholique, elle fonctionne de cette manière : à l’imitation de Jésus, elle formule des vérités crues, elle persévère dans un discours net, elle formule des exigences fortes, car son fondateur lui a enseigné que, en fait, le chemin qui conduit au bonheur n’est pas un chemin de facilité, qu’il est étroit de toutes façons, non pas en vertu d’une décision idéologique, mais parce que c’est ainsi … la vie est faite comme ça ! La morale chrétienne est une morale du bonheur, pas un morale du devoir, mais dans laquelle le devoir joue un rôle de préparation pour garantir un bonheur durable et profond. Récemment, une étude montrait que les adolescents se plaignent du manque d’autorité des adultes ! C’est un comble, c’est une première dans l’histoire récente ! Jésus veut notre bonheur, et il sait que celui-ci passe par un chemin étroit (« le chemin de la vie est un chemin étroit, ceux qui l’on suivi ont découvert la joie … » chantait Patrick Richard.

Enfin, troisième lumière qui éclaire et l’Evangile et la morale : la prière, bien sûr ! Celui qui prie développe en lui l’intimité avec Dieu, il comprend mieux, de l’intérieur, ce que Dieu veut, comme un ami qu’on comprend sans qu’on ait besoin d’échanger des mots. Il est certain que celui qui prie aura moins de mal qu’un autre à accepter les passages difficiles de l’Evangile et de la morale catholique.

Demandons à la Vierge Marie, dont nous venons de fêter la naissance (08 septembre) de nous faire comprendre par le cœur ce que nos esprits pourraient avoir compris et invoquons avec elle l’Esprit très saint de Dieu pour qu’il nous fasse comprendre, et qu’il nous donne d’aimer ce que nous aurons compris.
P. Emmanuel d'Andigné

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