04 octobre 2007

Homélies


HOMELIE DU 26 ème DIMANCHE du Temps Ordinaire C 29-30 SEPTEMBRE 2007



La richesse, la pauvreté …voilà des notions bien relatives !
De même que l’on se trouve « vieux » par rapport à des plus jeunes, et « jeunes » par comparaison avec des plus vieux, on s’estime « pauvre »au regard des plus riches et plus difficilement « riche » en côtoyant des moins favorisés.
Les critères habituels du niveau de richesse, ce sont surtout l’ habitat, l’habillement, le train de vie, pour ce qui est de l’apparence , car les placements d’argent , les comptes en banque ne sont pas visibles.

Dans la parabole, l’homme est dit »riche » parce qu’il porte des vêtements de luxe et fait chaque jour des festins somptueux.
Pour les riches du livre du prophète Amos, il nous est donné d’autres précisions .Ils mènent une vie très confortable, bien tranquilles, couchés sur des lits d’ivoire, vautrés sur leurs divans, ils mangent les meilleurs agneaux du troupeau , les veaux les plus tendres. Cela est agrémenté par le son de la harpe et des instruments de musique. Et s’y ajoutent le vin en abondance et les parfums de luxe !

En face des ces riches nous voyons Lazare. Il est couché devant le portail , ce qui signifie qu’il n’ a pas de toit, qu’il n’est pas admis à entrer. Il est couvert de plaies.
La pauvreté engendre souvent la maladie par sous-alimentation , manque d’hygiène, contamination , le froid ou la chaleur excessive.
Dans la Bible les chiens sont considérés comme des animaux répugnants et méchants. Ils sont ici les seuls à s’intéresser au pauvre.

La sagesse populaire a toujours dit : « l’argent ne fait pas le bonheur ».
Les voyageurs, les touristes qui visitent des pays du globe très pauvres sont souvent frappés par la joie qui se reflète sur le visage de ces gens, la délicatesse de leur accueil, leur sens de l’hospitalité.
Par contre nous connaissons tous des compatriotes qui ne manquent de rien et se plaignent sans cesse, comme s’ils étaient les plus malheureux. Le désir de posséder toujours plus, le souci de gérer ses multiples richesses peut assombrir la vie de celui qui est trop attaché aux biens matériels.
Si l’argent ne fait pas le bonheur, le manque de tout engendre la misère et Jésus n’a pas dit « Bienheureux les miséreux »…

La pauvreté louée par le Christ est celle qui est consentie comme un détachement de tout ce qui est superflu, de manière à être plus libre pour partager avec celui qui est dans le besoin.
Concrètement la question se pose à chacun de nous .Nous sommes sollicités de multiples façons , même à l’église .Il suffit de donner à une œuvre de solidarité pour recevoir vingt appels à soutenir d’autres bonnes œuvres. Comment réagir devant tant de demandes pressantes ?
Il serait trop facile de répondre qu’on n’a pas confiance dans les organismes de bienfaisance, qu’on ne sait pas si l’argent donné sera bien utilisé. C’est à chacun de se renseigner. Bien sûr, il n’y a jamais de garantie absolue sur la meilleure utilisation de nos dons, mais certaines institutions font preuve de leur sérieux de façon suffisamment fiable.
Il appartient à chacun d’agir avec prudence, en fonction de sa situation personnelle, de ses responsabilités, de ses charges familiales ou autres. Il est bien certain qu’on ne peut subvenir à toute la misère du monde. Il n’y a pas à s’en culpabiliser.

Si chacun n’a qu’une infime possibilité d’aider son prochain, n’oublions pas que c’est la multitude de gouttes d’eau qui font les rivières et les océans. Et un bon moyen d’être efficace est de donner sa voix, lors des élections, aux candidats qui semblent le mieux disposés à agir dans le sens de l’aide au plus démunis.

Lorsqu’on parle de richesse, on ne pense trop souvent qu’aux biens matériels ou monétaires .Or les plus grandes richesses sont celles de l’esprit et du cœur : les capacités intellectuelles, artistiques, le dévouement, la sensibilité et, pour le chrétien, la foi, l’ouverture à l’au-delà.
La parabole nous parle d’un « grand abîme » qui est mis entre le Lazare et le riche.
Lazare est dans le bonheur avec Abraham et les justes, le riche souffre la torture dans la fournaise. Et il n’y a aucun moyen de passer de l’une à l’autre condition.

Le livre d’Amos et l’Evangile nous disent que la façon de mener sa vie a une sanction finale : ceux qui vivaient bien tranquilles dans l’opulence sans se tourmenter du désastre qui affectait leurs frères, seront des déportés et seront anéantis.
Comment prémunir d’un tel sort ceux qui prennent un mauvais chemin ?
Jésus répond : « Ils ont Moïse et les prophètes : qu’ils les écoutent » S’ils n’écoutent pas Moïse ni les prophètes, quelqu’un pourra bien ressusciter d’entre les morts, ils ne seront pas convaincus »
En définitive, c’est à chacun d’écouter la voix de sa conscience.
Saint Paul n’écrivait pas autre chose à son disciple Timothée : « cherche à être juste et religieux, vis dans la foi et dans l’amour, la persévérance et la douceur. Continue à bien te battre pour la foi et tu obtiendras la vie éternelle, c’est à elle que tu as été appelé. »
Père Jean Rouillard

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