23 février 2008

Homélie du 3 février

02 et 03 février 2008 - Homélie du 4ème dimanche du temps ordinaire, année A
Les Béatitudes ? Un véritable portrait de Jésus ! Qui est le « pauvre de cœur » par excellence ? N’est-ce pas lui qui « étant de condition divine n’a pas revendiqué le droit d’être traité à l’égal de Dieu, mais il s’est anéanti, prenant la condition de serviteur » (Philippiens 2) ; celui qui est doux, qui a été persécuté pour la justice … c’est bien Jésus ! Les Béatitudes sont un portrait de Jésus, c’est d’abord cela, car c’est une des grandes caractéristiques de Jésus que de ne jamais ouvrir la bouche sans que sa vie ne vienne valider ses propos … le grand discours de Jésus, c’est sa vie, sa mort et sa résurrection.

C’est donc très heureux et très à propos que le grand discours sur la Montagne (Mt 5) commence par un portrait de celui qui va parler !

De ceci découle une autre précision sur les Béatitudes : puisqu’il s’agit de la façon dont il a vécu, il ne s’agit pas d’un système philosophique ou plus précisément un système politique … il n’y pas d’analyse de la société, ce n’est pas une théorie qui aurait pour vocation d’être appliquée au mieux. Si l'on devait faire une comparaison avec l’actualité, je dirai que les Béatitudes ne se situent pas dans la sphère du programme, mais plutôt dans la sphère du pouvoir : si vous êtes élus, voici une charte dont vous pourriez vous inspirer.

Une petite expression importante permet de renforcer encore cette absence de système : c’est l’expression « à cause de moi » … l’intérêt des Béatitudes repose sur la relation entre celui qui croit et Jésus. Jésus n’est pas philosophiquement le défenseur des persécutés, mais ceux qui seront persécutés à cause de lui connaîtront la récompense de l’amitié du Christ. Au fond, c’est cela le Ciel : l’amitié éternelle de Jésus, du Père et de l’Esprit …

Ce samedi-là (samedi 02 février), il y a avait un beau rayon de soleil, lorsque nous partîmes place Lafayette, pour évangéliser, parler du Christ à ceux qui s’en sont éloignés ou ceux qui ne l’ont jamais connu … Il y avait trois soleils, en fait, le soleil de l’ostensoir, devant lequel quelques personnes priaient, le soleil matériel qui nous réchauffait un peu, et enfin le coin de Ciel que nous avons ouvert, bien malgré nous, à des personnes inconnues (l’une d’entre elles m’a dit avec insistance : « vous direz merci à ces gens qui sont venus me parler »).

Nous qui entendons aujourd’hui les béatitudes, nous qui sommes les bénéficiaires privilégiés de la promesse de bonheur que Jésus nous fait, à notre tour, nous devons porter le bonheur à ce monde qui le cherche.

Il me semble que cela signifie deux choses : parler directement de l’Evangile et de Jésus à toute personne rencontrée, pourvu que cela soit dans un esprit de liberté et d’abandon à Dieu ; et puis aussi, sans quoi cette annonce risquerait de sonner faux, décider de porter le bonheur chaque jour autour de soi ». Voilà une bien belle Prière du matin que nous pourrions faire : + « Je vais porter le bonheur aujourd’hui autour de moi, aide-moi Seigneur à réaliser cette œuvre … » +

C’est à ce moment-là seulement qu’intervient le côté moral des béatitudes : je contemple Jésus, son portrait, je bénéficie de son annonce et de sa volonté de me rendre heureux, je partage ce bonheur avec ceux qui m’entourent, et je tire des conséquences morales : je décide de défendre de préférence le plus faible, je préfère être du côté des persécutés que de celui des persécuteurs, etc …

« Le Puissant fit pour moi des merveilles », a dit la Très Sainte Vierge Marie ; demandons à la plus grande disciple de Jésus de nous communiquer sa joie et son humilité, pour savoir reconnaître que Dieu veut notre bonheur, et que par nous, il veut déposer le bonheur dans le cœur de tous les hommes.

P. Emmanuel d'Andigné

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