10 février 2008 - Homélie du premier dimanche de carême - année A
« Vraiment il est juste et bon de te rendre gloire, de t'offrir notre action de grâces, toujours et en tout lieu, à toi, Père très saint, Dieu éternel et tout-puissant, par le Christ, notre Seigneur.
En jeûnant quarante jours au désert, Jésus consacrait le temps du carême ; lorsqu’il déjouait les pièges du Tentateur, il nous apprenait à résister au péché, pour célébrer d’un cœur pur le mystère pascal et parvenir enfin à la Pâques éternelle ».
Ainsi commence la préface du premier dimanche de carême … rien qu’en l’écoutant, nous avons un enseignement substantiel pour nous lancer dans l’aventure du carême ! En effet, tout ce que Jésus touche, il le consacre ! lorsqu’il touche les eaux du Jourdain, il la consacre et donne au baptême son caractère sacré, lorsqu’il touche du pain et du vin, ils deviennent son corps et son sang, … lorsqu’il touche le désert, il « consacre le temps du carême »
« Lorsqu’il déjouait les pièges du Tentateur, continue la Préface, il nous apprenait à résister au péché ». Là, il est nécessaire de se pencher sur l’Evangile pour préciser un peu ce que la tradition liturgique ne peut dire qu’en quelques mots. Ce « regard sur l’Evangile » ne sera pas « chirurgical », il sera très simple, sans chercher beaucoup d’interprétation, car ce n’est pas nécessaire …
« Vraiment il est juste et bon de te rendre gloire, de t'offrir notre action de grâces, toujours et en tout lieu, à toi, Père très saint, Dieu éternel et tout-puissant, par le Christ, notre Seigneur.
En jeûnant quarante jours au désert, Jésus consacrait le temps du carême ; lorsqu’il déjouait les pièges du Tentateur, il nous apprenait à résister au péché, pour célébrer d’un cœur pur le mystère pascal et parvenir enfin à la Pâques éternelle ».
Ainsi commence la préface du premier dimanche de carême … rien qu’en l’écoutant, nous avons un enseignement substantiel pour nous lancer dans l’aventure du carême ! En effet, tout ce que Jésus touche, il le consacre ! lorsqu’il touche les eaux du Jourdain, il la consacre et donne au baptême son caractère sacré, lorsqu’il touche du pain et du vin, ils deviennent son corps et son sang, … lorsqu’il touche le désert, il « consacre le temps du carême »
« Lorsqu’il déjouait les pièges du Tentateur, continue la Préface, il nous apprenait à résister au péché ». Là, il est nécessaire de se pencher sur l’Evangile pour préciser un peu ce que la tradition liturgique ne peut dire qu’en quelques mots. Ce « regard sur l’Evangile » ne sera pas « chirurgical », il sera très simple, sans chercher beaucoup d’interprétation, car ce n’est pas nécessaire …
Tout d’abord, je note avec vous que Jésus n’a pas été tenté pendant 40 jours dans le désert … mais plutôt à la fin de ces 40 jours (ce qui explique qu’il ait faim …) : cela signifie que, lorsque Jésus est tendu dans cet effort nécessaire à l’accomplissement de sa mission et notamment pour nous enseigner le combat spirituel, le démon n’intervient pas ; il préfère intervenir au moment où l’effort prend fin, car c’est sans doute là que la vulnérabilité est la plus grande. N’en est-il pas autant pour nous ? Nous avons déjà fait cette expérience et nous devons porter là notre vigilance : lorsque nous ferons, durant ce carême, des efforts, des actes de vertu ou si nous passons 40 jours d’un beau carême, eh bien méfions-nous de cette période de « relâchement » qui suit aussitôt l’effort. Le Diable n’est pas franc, il préfère les attaques de biais …
Je continue avec vous la lecture de l’Evangile : Jésus a faim … nous avons un Dieu qui a faim et soif ! Dieu s’est fait homme, il n’a pas fait semblant de connaître notre condition : cela signifie que ces tentations furent réelles et que le refus de la tentation est bien un acte humain de Jésus et que par conséquent, il est possible de l’imiter.
Comment Jésus s’y prend-il pour « déjouer le pièges du tentateur » ? Eh bien je constate avec vous qu’il prend toujours la Parole de Dieu comme rempart contre les tentations : c’est toujours par une citation de l’Ecriture qu’il repousse une attaque du démon. « Oui, me direz-vous, mais Satan fait la même chose » … c’est vrai, et il est vrai que l’on peut se servir de l’Ecriture a des fins mauvaises, manipuler la religion à notre profit. Cela signifie, par conséquent, que l’utilisation de la Parole de Dieu ne sera efficace contre la tentation que si notre cœur est droit, comme celui du Christ (ce n’est pas seulement une question de citation !).
Revenons à la Préface : celle-ci nous dit que le carême sert à « célébrer d’un cœur pur le mystère pascal ». Cela signifie que l’on peut célébrer Pâques sans avoir le cœur pur, en faisant de cette fête une cessation de privation doublé d’un déluge de chocolat. Que Dieu bénisse tous ceux qui vivent de ce commerce, mais évidemment, nous voulons aller au-delà, et faire en sorte que le carême ne soit pas une « parenthèse » entre deux périodes où le péché a tous les droits sur nous : un bon carême est celui qui débouche sur une Pâques différente, où le cœur purifié se réjouit -avec l’aide de la bonne chère, pourquoi pas- de la résurrection du Christ et des réalités d’en-haut qui font déjà sa joie.
Laissons la conclusion à ce beau texte liturgique : «parvenir enfin à la Pâques éternelle » … c’est le but ultime de tous les carêmes et de toute notre vie. Nous sommes faits pour le Ciel, c’est notre Patrie et tous nos efforts sont orientés vers cette dimension fondamentale et vraiment exaltante. Bon carême !
P. Emmanuel d'Andigné
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire