Homélie du 33ème dimanche du Temps Ordinaire - Année "A"
Recommençons à faire un effort ! Tâchons, tout d’abord, avant de nous jeter sur la question des chiffres et des talents, de faire de cette évangile une lecture spirituelle. Après seulement, nous pourrons en faire une lecture morale.
Lecture spirituelle : « Jésus parlait à ses disciples de sa venue » … Nous sommes au chapitre 25 de l’Evangile selon saint Mathieu, qui traite du jugement dernier, et nous sommes parvenus aujourd’hui au 33ème dimanche du Temps Ordinaire (sur 34 !), qui évoque, liturgiquement la fin des temps.
Et quant à sa venue, Jésus lance un refrain : « entre dans la joie de ton maître », dit-il aux deux bons serviteurs, et il promet au mauvais des pleurs et grincements de dents …
Jésus nous donne là les deux définitions du Paradis et de l’Enfer. Le Paradis ? C’est « entrer dans la joie de son maître ». l’Enfer ? Etre en dehors de Dieu « dans les ténèbres » … La doctrine du purgatoire se situe du côté « de la joie du maître », mais avec une purification nécessaire, avant que la joie soit parfaite
Paradoxe d’aujourd’hui, c’est la peur de Dieu qui envoie le mauvais serviteur en Enfer, et on a cessé depuis quelques dizaines d’années de parler de ces choses d’en haut (paradis comme enfer !) parce que on pensait que cela était de nature à faire peur, peur aux gens et peur aux enfants …
Au contraire, la doctrine du Christ au sujet de la vie après la mort est une doctrine basée sur la confiance ! Les deux bons serviteurs ont eu confiance en leur maître, le mauvais dit « j’ai eu peur, je suis allé enfouir ton talent … ».
Un très beau chant nous dit : « En toi, j’ai mis ma confiance, ô Dieu très saint, toi seul est mon espérance et mon soutien, c’est pourquoi je ne crains rien, j’ai foi en toi, ô Dieu très saint ». Et peut-être bien que l’un des secrets pour être sauvé -avec l’amour comme base- pour accéder dans la joie du maître, c’est l’humilité, tandis que l’orgueil éloigne de Dieu, il fait son salut tout seul ballotté entre la présomption et le découragement … L’humilité consiste à recevoir de Dieu un talent, et à le faire fructifier
Le talent, historiquement correspond sans doute à peu près à une trentaine de kilos d’or ou d’argent : c’est une somme très importante ! Ce qui veut dire que même celui qui a n’a reçu qu’un talent a reçu, en fait, une grosse somme d’argent. Voilà qui est très important pour une lecture d’avantage « morale », qui nous permet de comprendre les questions de répartition et de chiffre …
Tout d’abord, une remarque : alors que je participai, avec des scouts de France, à un « Jamboree bleu (rassemblement des scouts et guides de 11-14 ans) », nous avons pris le temps de méditer avec un petit groupe sur cet Evangile d’aujourd’hui. Un de mes confrères se mit alors à leur faire un commentaire qui disait : "avez-vous remarqué que dans cette parabole, tout le monde a au moins un talent ? Un scout avec 0 talent, ça n’existe pas ». Bien entendu, nous nous sommes amusés à transposer cette phrase, ce refrain, à tous les niveaux : « un chef avec O talent, ça n’existe pas, un prêtre un avec O talent, ça n’existe pas, un évêque (car il y en avait un au Jamboree) avec O talent, ça n’existe pas …
Ainsi donc, et Evangile de la confiance en Dieu, c’est aussi un Evangile de la confiance en soi, d’abord parce que Dieu lui-même place en nous sa confiance (il confie des talents à ses serviteurs), mais aussi parce que les serviteurs de Dieu que nous sommes prennent conscience aujourd’hui qu’ils ont reçu beaucoup
Et ma question, la voici : êtes-vous tous ici persuadés que vous avez reçu beaucoup de Dieu ?
Mon expérience de la confession me fait douter un peu du fait que les chrétiens ont tous la certitude d’avoir reçu beaucoup, d’être aimables & aimés par Dieu … je demande à Dieu la grâce pour vous et pour moi d’être confirmés aujourd’hui par l’Evangile dans la certitude que Dieu a placé beaucoup de trésor en nous, et nous avons beaucoup de prix à ses yeux.
Cette confiance et cette tendresse de Dieu à notre égard se solde par une exigence qui est sanctionnée en effet par un destination éternelle de bonheur ou de malheur : amputer la foi chrétienne de cette doctrine du Christ (la doctrine du salut et de la perdition, du Paradis et de l’Enfer) serait donc non seulement un appauvrissement, mais aussi un affaiblissement de notre responsabilité, une forme subtile d’infantilisation, qui consiste à déposséder l’homme complètement de son salut, alors que Jésus insiste bien pour dire que nous préparons nous-mêmes notre salut, que nous avons la charge de nos talents que nous sommes pas des pantins.
Je vous invite à remarquer que c’est Dieu qui attribue les sommes dans la parabole, et non les hommes : le problème est que souvent, nous nous demandons si nous avons des talents reconnus par les hommes, au lieu de traiter cette affaire avec Dieu, selon les critères de Dieu. Relisez Mathieu 25 ! Vous saurez les critères de Dieu …
Après la consécration, à la messe, nous chantons l’Anamnèse : « gloire à toi qui était mort, gloire à toi qui es vivant, notre Sauveur et notre Dieu, viens, Seigneur Jésus ! » Nous attendons en effet le retour du Christ « son dernier avènement », qu’on appelle aussi la parousie. Vivons cette attente avec confiance, en nous-mêmes et en Dieu, avec le désir du Ciel, entrant déjà un peu « dans la joie du maître »
P. Emmanuel d'Andigné
Lecture spirituelle : « Jésus parlait à ses disciples de sa venue » … Nous sommes au chapitre 25 de l’Evangile selon saint Mathieu, qui traite du jugement dernier, et nous sommes parvenus aujourd’hui au 33ème dimanche du Temps Ordinaire (sur 34 !), qui évoque, liturgiquement la fin des temps.
Et quant à sa venue, Jésus lance un refrain : « entre dans la joie de ton maître », dit-il aux deux bons serviteurs, et il promet au mauvais des pleurs et grincements de dents …
Jésus nous donne là les deux définitions du Paradis et de l’Enfer. Le Paradis ? C’est « entrer dans la joie de son maître ». l’Enfer ? Etre en dehors de Dieu « dans les ténèbres » … La doctrine du purgatoire se situe du côté « de la joie du maître », mais avec une purification nécessaire, avant que la joie soit parfaite
Paradoxe d’aujourd’hui, c’est la peur de Dieu qui envoie le mauvais serviteur en Enfer, et on a cessé depuis quelques dizaines d’années de parler de ces choses d’en haut (paradis comme enfer !) parce que on pensait que cela était de nature à faire peur, peur aux gens et peur aux enfants …
Au contraire, la doctrine du Christ au sujet de la vie après la mort est une doctrine basée sur la confiance ! Les deux bons serviteurs ont eu confiance en leur maître, le mauvais dit « j’ai eu peur, je suis allé enfouir ton talent … ».
Un très beau chant nous dit : « En toi, j’ai mis ma confiance, ô Dieu très saint, toi seul est mon espérance et mon soutien, c’est pourquoi je ne crains rien, j’ai foi en toi, ô Dieu très saint ». Et peut-être bien que l’un des secrets pour être sauvé -avec l’amour comme base- pour accéder dans la joie du maître, c’est l’humilité, tandis que l’orgueil éloigne de Dieu, il fait son salut tout seul ballotté entre la présomption et le découragement … L’humilité consiste à recevoir de Dieu un talent, et à le faire fructifier
Le talent, historiquement correspond sans doute à peu près à une trentaine de kilos d’or ou d’argent : c’est une somme très importante ! Ce qui veut dire que même celui qui a n’a reçu qu’un talent a reçu, en fait, une grosse somme d’argent. Voilà qui est très important pour une lecture d’avantage « morale », qui nous permet de comprendre les questions de répartition et de chiffre …
Tout d’abord, une remarque : alors que je participai, avec des scouts de France, à un « Jamboree bleu (rassemblement des scouts et guides de 11-14 ans) », nous avons pris le temps de méditer avec un petit groupe sur cet Evangile d’aujourd’hui. Un de mes confrères se mit alors à leur faire un commentaire qui disait : "avez-vous remarqué que dans cette parabole, tout le monde a au moins un talent ? Un scout avec 0 talent, ça n’existe pas ». Bien entendu, nous nous sommes amusés à transposer cette phrase, ce refrain, à tous les niveaux : « un chef avec O talent, ça n’existe pas, un prêtre un avec O talent, ça n’existe pas, un évêque (car il y en avait un au Jamboree) avec O talent, ça n’existe pas …
Ainsi donc, et Evangile de la confiance en Dieu, c’est aussi un Evangile de la confiance en soi, d’abord parce que Dieu lui-même place en nous sa confiance (il confie des talents à ses serviteurs), mais aussi parce que les serviteurs de Dieu que nous sommes prennent conscience aujourd’hui qu’ils ont reçu beaucoup
Et ma question, la voici : êtes-vous tous ici persuadés que vous avez reçu beaucoup de Dieu ?
Mon expérience de la confession me fait douter un peu du fait que les chrétiens ont tous la certitude d’avoir reçu beaucoup, d’être aimables & aimés par Dieu … je demande à Dieu la grâce pour vous et pour moi d’être confirmés aujourd’hui par l’Evangile dans la certitude que Dieu a placé beaucoup de trésor en nous, et nous avons beaucoup de prix à ses yeux.
Cette confiance et cette tendresse de Dieu à notre égard se solde par une exigence qui est sanctionnée en effet par un destination éternelle de bonheur ou de malheur : amputer la foi chrétienne de cette doctrine du Christ (la doctrine du salut et de la perdition, du Paradis et de l’Enfer) serait donc non seulement un appauvrissement, mais aussi un affaiblissement de notre responsabilité, une forme subtile d’infantilisation, qui consiste à déposséder l’homme complètement de son salut, alors que Jésus insiste bien pour dire que nous préparons nous-mêmes notre salut, que nous avons la charge de nos talents que nous sommes pas des pantins.
Je vous invite à remarquer que c’est Dieu qui attribue les sommes dans la parabole, et non les hommes : le problème est que souvent, nous nous demandons si nous avons des talents reconnus par les hommes, au lieu de traiter cette affaire avec Dieu, selon les critères de Dieu. Relisez Mathieu 25 ! Vous saurez les critères de Dieu …
Après la consécration, à la messe, nous chantons l’Anamnèse : « gloire à toi qui était mort, gloire à toi qui es vivant, notre Sauveur et notre Dieu, viens, Seigneur Jésus ! » Nous attendons en effet le retour du Christ « son dernier avènement », qu’on appelle aussi la parousie. Vivons cette attente avec confiance, en nous-mêmes et en Dieu, avec le désir du Ciel, entrant déjà un peu « dans la joie du maître »
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