04 novembre 2008

Homélie de la Toussaint 2008

Homélie de la Toussaint - 1er novembre 2008

Heureux les pauvres de cœur : le Royaume des cieux est à eux !
Heureux les doux
Heureux ceux qui pleurent !
Heureux les miséricordieux
Heureux les cœurs purs
Heureux les artisans de paix
Heureux ceux qui sont persécutés pour la justice et à cause du Christ
Qui n’aspire pas à cette béatitude dont nous parle Jésus? Qui éprouve de la joie à être triste, malheureux ?
Et à côté voilà un autre décor que nous plante l’apocalypse de saint Jean « il cria aux quatre anges qui avaient reçu le pouvoir de dévaster la terre et la mer : «Ne dévastez pas la terre, ni la mer, ni les arbres, avant que nous ayons marqué du sceau le front des serviteurs de notre Dieu. ». La terre sera dévaster voilà une certitude sinon systématiquement du moins à la fin de la vie de tout un chacun car nul n’est immortel.
Dans un article de notre foi, nous disons : Je crois à la sainte Eglise catholique, à la communion des saints, à la rémission des péchés, à la résurrection de la chair, à la vie éternelle. L’article du crédo, et la certitude que les fronts des serviteurs de Dieu seront marqués du sceau vient dissiper nos peurs d’une fin certaine de toute chose. Après notre vie terrestre nous ressusciterons, mais déjà sur cette terre, nous communions à la vie des saints, des serviteurs de Dieu, dont les fronts ont été marqués du sceau. Il y a donc un autre monde qui est là, tout près de nous, séparé seulement par la notion de temps. Car ils sont dans le monde de l’Eternel. Le monde dans lequel nous vivons et le ciel ne sont autres qu’une pièce et son revers, elles ne portent pas toujours les mêmes écriteaux mais il n’y a pas une face sans l’autre. Il n'y a pas pour nous que du mal, de la souffrance ou de la mort. Aujourd'hui, nous est révélé l'endroit, le monde vu du côté de Dieu, vu d'en haut : un coin du ciel est déchiré... Et ce que nous serons est déjà apparu à travers la vie de tant de personnes qui sont parties avant nous ...Tout sera plus beau encore. Aucun regard humain ne peut voir ce que Dieu a préparé pour ses enfants, dit St Paul. Saint Jean dans son épitre nous dit dans la deuxième lecture, « nous sommes enfants de Dieu, mais ce que nous serons ne paraît pas encore clairement. »
L’image de l’apocalypse est forte et très beau à la fois. Le sang est la vie, celui de l’agneau arrose la graine de nos vies, la fait germer et porter du fruit pour sa moisson.
Heureux les pauvres de cœur : le Royaume des cieux est à eux !
Heureux les doux, ceux qui pleurent, ceux qui ont faim et soif de la justice…
Dieu nous appelle à la vie, la mort n’est qu’un passage, une condition pour accéder au revers de la pièce. Ce revers, c’est un monde sans deuil, ni pleur, composé d’une foule immense, composite, bigarrée. Toutes les langues et les cultures sont représentées, les couleurs aussi. Il y a de la joie au ciel, c’est d’ailleurs l’image de noce qui symbolise très souvent ce grand rendez-vous de l’épouse qu’est l’église avec l’époux. C’est une noce grandiose festin de viande grasse et de vin capiteux avec une vrai ambiance, où tout le monde est présent ; c’est encore plus fort, plus durable que la joie d’un festin même si ce festin est éternel, une joie qui ne passe pas.
Les circonstances de la proclamation des béatitudes nous laissent voir une volonté de rassurer de la part de Jésus. « Quand (il) vit toute la foule qui le suivait »… Il n’a pas prononcé ces béatitudes en privé à ces apôtres, le début de l’évangile nous fais voir une opportunité qu’il a saisit pour traiter un sujet d’importance capital. La préoccupation du monde à venir n’est pas nouveau, on se souvient des sadducéens qui ne croyaient pas en la résurrection des morts, il y en avait certainement dans la foule ce jour là. Et Jésus rassure.
Mais en même temps il nous invite, à nous engager, la peur de la mort éternelle oui mais on peut y échapper :
Chers frères et sœurs, prenez le temps de visiter ces stands que nous dresse Jésus, et que l’église complète par le tapis rouge qu’elle déroule pour nos bienheureux auprès de Dieu. Tout es là, des marques hauts gamme :
La sainteté est possible aujourd’hui, malgré les vicissitudes de notre quotidien.

Il faut surtout y penser, le programmer et en faire une priorité. C’est en cela que c’est admirable de lire les œuvres de Sainte Thérèse, celle qui a trouvé sa sainteté comme tous les autres d’ailleurs dans les banalités quotidienne. Nous avons très souvent un regard trop obscur sur le monde qui nous empêche de voir avec tout leur éclat, la vie de nos contemporains que Dieu nous donnent en exemple. Aujourd’hui c’est exposition, vente de la sainteté. Ils sont tous au rendez vous chacun avec le charisme propre qu’il a développé et qui lui vaut d’être cité en exemple. Ces vertus ils nous les vendent seulement au prix de l’amour. Venez acheter ramassez et qu’aucune vertu ne traîne car elles sont toutes fruits de l’Esprit pour rassasier la faim du monde.
il y a de la sainteté pour tous les goûts et couleurs (gout ou couleur Jacques, Pierre ou Paul, couleur Blanche-Blandine aussi, Rose ou Rosine, Bernadette, pour toutes les pointures ( L, M, XL, XXL)
Prenons le temps aujourd'hui, de visiter tous les stands de tous les saints.
Le premier stand ou salon VIP : les saints canonisés, reconnus, dûment répertoriés.
Nous les connaissons. Nous portons leurs noms et faisons de leur vie un programme : Pierre, Paul, Thérèse, Jean, Françoise, Bernadette…
C'est intéressant de les connaître, je suppose au moins que chacun de vous connaît l’histoire des saints dont il porte le nom et dont les membres de sa famille portent le nom ?
C'est merveilleux de lire leur vie ; comment ils ont vécu l'Évangile.
C'est précieux de nous en faire des amis et de leur demander de prier pour nous, afin que leur programme de vie puisse être aussi le nôtre pour nous introduire un jour dans la vision béatifique de Dieu, l’implacable face à face.
Après le stand de ceux qui portent le macaron vient le stand le plus vaste. Ce sont des hommes et des femmes, nos parents et amis très proche que Dieu a accueillis dans sa maison pour leur donner le salaire du serviteur dévoué. Ils ont vécu l’Evangile, ils ont eut un dévouement inlassable pour les autres, sans même penser qu'ils pourraient en tirer gloire.
C’est l’entrepreneur créateur d’emploi, le médecin, l’infirmière, l’humaniste sur les terrains des grands conflits ou l’homme politique qui refuse les compromissions, cette mère de famille….
Les saints c’est aussi ceux qui auraient eu bien des raisons de désespérer de la vie, ou de leur santé, ou de leur conjoint, mais qui ont tenu bon, non par résignation, mais en sachant que cette croix conduisait à la vie après la vie. N’oublions pas les sacrifiés de la vie et de notre société qui caché témoignent pourtant d’une certaine sainteté.
Les saints que nous fêtons aujourd’hui c’est aussi cet incroyant au cœur droit qui a vécu au jour le jour l'Évangile qu'il n'avait jamais lu ni entendu.
La foule immense, est beaucoup plus importante que les prix Nobel évoqués plus haut ! Bien plus nombreuse que les 144 000 de l'Apocalypse !
Dans cette foule immense, nous en connaissons sûrement quelques-uns… nos parents, nos amis, un frère, une sœur, un voisin…
Des hommes, des femmes qui ont vécu tout simplement l'une ou l'autre des Béatitudes. Ils ont été les premiers surpris d'entendre le Seigneur leur dire : « Bon et fidèle serviteur, tu as été fidèle dans les petites choses… Entre dans la joie de ton maître. »
Après la messe, beaucoup rejoindrons les cimetières où reposent dans la paix du Seigneur les membres défunts de la famille, en déposant une fleur sur les tombes, c’est en quelque sorte le tour des stands qui se poursuit, car ce sont eux les saints de la vie quotidienne.

C'est avec des gens imparfaits que Dieu veut faire les saints.
Jésus est venu « sauver ceux qui étaient perdus ».que parvenus au bonheur éternel tous prient pour nous et nous tiennent la main afin que nous partagions un jour le bonheur auprès de Dieu.
Saints et Saintes de Dieu dont la vie et la mort ont crié Jésus Christ sur les routes du monde, saints et saintes de Dieu priez pour nous.

Abbé Cyrille Bouda

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