04 mai 2010

Homélie du 2 mai 2010

5ème DIMANCHE DE PÂQUES – ANNEE C

2 MAI 2010

En ce 5ème dimanche de Pâques, la tonalité de la liturgie est imprégnée de sérénité, de paix, de joie.

Les chants, les lectures, tout est orienté dans ce sens, et c’est heureux, car nous continuons à célébrer la grande et essentielle fête de la résurrection.

Nous avons chanté : « Voici le jour nouveau que Dieu a fait surgir, alléluia ! »

La page des Actes des Apôtres, la première lecture, se terminait par cette réussite de Paul et Barnabé, qui racontaient aux membres de l’Eglise réunie : « tout ce que Dieu avait fait pour eux, et comment il avait ouvert aux nations païennes les portes de la foi. »

Le psaume enchaînait par cette louange : « La bonté du Seigneur est pour tous, sa tendresse pour toutes ses œuvres. »

La deuxième lecture, de l’Apocalypse de Saint Jean, n’est pas moins optimiste : « J’ai vu un ciel nouveau et une terre nouvelle… Voici la demeure de Dieu avec les hommes… Il essuiera toutes larmes de leurs yeux, et la mort n’existera plus. »

« Dieu est Amour », et il nous donne ce commandement qui est la source et la condition du bonheur : c’est de nous aimer les uns les autres comme il nous a aimés.

Il est bon de rendre grâces et de se réjouir de tout ce qui est positif et encourageant. Mais ne fermons pas les yeux devant les conditions exigeantes qui mènent au bonheur. Paul et Barnabé nous disaient tout à l’heure : « Il nous faut passer par bien des épreuves pour entrer dans le Royaume de Dieu. »
Les épreuves ne leur ont pas manqué. L’une d’elles était racontée juste auparavant.

A Iconium, dans l’actuelle Turquie, un soulèvement se préparait chez les païens et les Juifs, avec leurs chefs, pour maltraiter et lapider Paul et Barnabé.

Il y avait là un impotent de naissance, qui n’avait jamais marché. Il écoutait Paul. Celui-ci, voyant qu’il avait la foi, lui dit d’une voix forte : « Lève-toi, tiens-toi droit sur tes pieds. » L’homme se dressa d’un bond : il marchait.

A la vue de ce que Paul venait de faire, la foule s’écria : « Les dieux, sous forme humaine, sont descendus parmi nous ! » Des prêtres amenèrent des taureaux ornés de guirlandes, et ils se disposaient à offrir un sacrifice. Les apôtres Paul et Barnabé réagirent vigoureusement : « Amis, que faites-vous là ? » « Nous aussi nous sommes des hommes, tout comme vous, des hommes qui vous annoncent d’abandonner toutes ces vaines idoles pour vous tourner vers le Dieu vivant. »

Mais alors, d’Antioche à Iconium, survinrent des Juifs qui rallièrent la foule à leurs vues. On lapida Paul, puis on le traîna hors de la ville, le laissant pour mort. Paul s’en releva, il n’en continua pas moins, avec Barnabé, à poursuivre sa mission dès le lendemain.

D’ailleurs, dans une célèbre page de la seconde lettre aux Corinthiens, Paul détailla ce qu’il a eu à souffrir comme ministre du Christ : « J’ai reçu 5 fois les trente-neuf coups, trois fois j’ai été flagellé, une fois lapidé, trois fois j’ai fait naufrage, » dangers des fleuves, des brigands, des païens, dans le désert, sur mer, voyages exténuants, faim et soif, froid et dénuement…

Si les succès apostoliques ont été merveilleux, ils n’ont pas été acquis sans grandes souffrances. Mais c’est surtout avec une confiance indéfectible envers le Christ que Paul et Barnabé ont accompli une mission surhumaine. C’est « après avoir prié et jeûné qu’ils confièrent au Seigneur ces hommes qui avaient mis leur foi en lui. »

Sans aucun doute, les Apôtres avaient retenu ces paroles de Jésus : « Je suis la vraie vigne, et vous les sarments. Celui qui demeure en moi, et en qui je demeure, celui-là donne beaucoup de fruit. »

Comme Paul et Barnabé, nous espérons tous « entrer dans le royaume de Dieu. » En acceptons-nous les conditions ?

Que la Vierge Marie, en ce début du mois de mai qui lui est particulièrement consacré, nous guide vers « Celui qui est le chemin, la vérité, la vie. »

Amen

Père Jean Rouillard

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