21 décembre 2010

Homélie du 12 décembre 2010

3ème DIMANCHE DE L’AVENT – ANNEE




12 DECEMBRE 2010



Le psaume 89 pose la question : « Quel est le nombre de nos années ? Soixante-dix, quatre-vingts, peut-être ? Leur plus grand nombre n’est que peine et misère. »

Il est vrai que, si l’on écoute la conversation des gens, il sera beaucoup question de maladies, de chômage, d’accidents, de verglas, de divorces et de deuils, beaucoup plus que de nouvelles heureuses, comme les naissances ou les succès aux examens.

Or la première lecture, du Livre d’Isaïe, ne nous parle que de bonheur et de joie.

« Que le pays aride exulte et fleurisse ! Qu’il crie de joie ! On verra la gloire du Seigneur, la splendeur de notre Dieu. » Les yeux des aveugles verront, les oreilles des sourds entendront. Douleur et plainte s’enfuiront.

N’est-ce pas vivre dans le rêve et se laisser bercer dans de douces illusions ? La Parole du Seigneur, il est vrai, nous place sur un autre plan que celui de nos préoccupations journalières et de nos activités concrètes de toutes sortes.

Quand Saint Paul écrit aux Philippiens : « Soyez dans la joie du Seigneur, soyez toujours dans la joie, » il ajoute : « Le seigneur est proche. » L’Apôtre ne néglige aucunement les souffrances des personnes auxquelles il s’adresse. Il sait, par son expérience personnelle, combien la vie peut être éprouvante, dramatique parfois. Mais il faut découvrir le sens de ces épreuves sous l’éclairage de la foi.

Les versets du psaume cité tout à l’heure, de tonalité très sombre, sont suivis d’autres remplis d’espérance et de confiance : « Reviens, Seigneur, pourquoi tarder ? Rassasie-nous de ton amour au matin, que nous passions nos jours dans la joie et les chants. »

Les lectures de ce troisième dimanche de l’Avent nous invitent à préparer nos cœurs à la venue du Sauveur. Il ne s’agit pas d’une attente passive et paresseuse. Le Seigneur est proche, il vient… encore faut-il que nous le laissions entrer, que nous lui demandions sincèrement d’enlever, de nous faire enlever, les pierres qui sur nos chemins risquent de nous faire tomber.

Nous nous désolons souvent de voir des proches, des amis, dévier de la bonne route. Que faisons-nous par l’exemple et la prière pour les aider à rectifier ce qui est faussé ?

Saint Jacques nous conseille en ce domaine la patience et la persévérance. « En attendant la venue du Seigneur, écrit-il, ayez de la patience. » Regardez le cultivateur. « Ayez de la patience vous aussi, et soyez ferme, car la venue du Seigneur est proche. »

Comme modèle d’endurance et de patience, l’Evangile nous présente la grande figure de Jean-Baptiste, prophète du Très-Haut.

Il est celui qui reconnaît en Jésus le Messie. Les signes qui lui sont donnés sont indubitables : « les aveugles voient, les boiteux marchent, les lépreux sont purifiés, les sourds entendent, les morts ressuscitent, et la Bonne Nouvelle est annoncée aux pauvres. »

Quoi de commun entre la façon de vivre de Jean-Baptiste et la nôtre ? A peu près rien, pour ce qui est de l’extérieur, du visible.

Mais, comme nous, il a dû se préparer à accueillir le Sauveur. Il a su rendre témoignage à la Lumière. Il était en prison, nous précise le début de l’Evangile, quand il apprit ce que faisait le Christ. Il n’avait pas manqué de dire la vérité au roi Hérode, ce qui lui valut d’être enfermé, puis décapité. Mais il est entré ainsi dans le Royaume des Cieux.

« Si vous observez mes commandements, dira Jésus, vous demeurerez dans mon amour… Je vous ai dit cela pour que ma joie soit en vous et que votre joie soit parfaite. »

Que la Vierge Marie, dont nous avons fêté l’Immaculée Conception mercredi, nous guide vers la joie de Noël.



Amen.

Père Jean Rouillard

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