26 juin 2007

Catéchèses

Catéchèse du 18 juin 2007 - "Je crois en l'Esprit Saint"
l’exposé


l’image de l’Iceberg est toujours convenable pour le sujet d’aujourd’hui : on peut dire des choses sur l’Esprit Saint, on peut comprendre l’Esprit Saint (il y a toujours une partie visible, dans un Iceberg), mais d’une manière imparfaite, évidemment (la plus grande partie de l’Iceberg échappe à notre vue). Faisons simplement deux remarques :
1) il est absurde de penser que Jésus nous ait révélé une chose impossible à comprendre pour le plaisir de nous embrouiller l’esprit ! Nous sommes donc bien capables de comprendre ne serait-ce qu’un peu l’Esprit Saint …
2) nous devrons toujours nous souvenir qu’on ne peut pas faire complètement le « tour » de l’Esprit Saint, car c’est une personne, et –qui plus est- une personne divine …

Voilà le nœud du problème, et ce qui rend si difficile notre compréhension de l’Esprit Saint : nous sommes en présence d’une personne qui n’est qu’Esprit ; il nous faut accepter de qualifier de « personne » un Esprit sans corps … comme c’est le cas, d’ailleurs, pour les anges et les démons, ou même pour la personne du Père (même si la figure du Père nous est familière en vertu du fait que nous en avons un sur la terre)

Le Catéchisme aborde la question de l’Esprit Saint de façon théologique, symbolique et historique ; nous allons essayer de faire de même, avec des mots plus simples et quelques images. Nous allons essayer d’aborder la personne adorable de l’Esprit par ces trois « portes ».

Première porte : la théologie :

L’Esprit est souvent défini comme l’amour qui relie le Fils au Père … est-ce compliqué ? Pas plus que le don réciproque des époux ! Ce que je donne à mon épouse, avant tout, et finalement … c’est moi-même (c’est à dire que l’amour qui me relie à mon épouse, ce n’est pas tant quelque chose [comme les cadeaux, le temps passé, la fidélité …] que quelqu’un que je donne, une personne : moi-même) !

Par ailleurs, la théologie nous enseigne que l’Esprit et le Fils sont en quelque sorte les « missionnaires » du Père : l’un est visible (le Christ) et l’autre invisible (l’Esprit) ; soyons simplement très attentifs à ne pas, à ne jamais séparer ces deux missionnaires, même si, c’est vrai, la mission visible est identifiable facilement par les 33 années de mission du Christ et qu’on a la tentation de reléguer la mission invisible de l’Esprit dans les périodes qui se trouvent avant et après la venue du Christ.

Cette approche (théologique) est la plus difficile … ouvrons maintenant une autre porte pour découvrir dans un autre angle la même réalité.

Deuxième porte : les symboles de l’Esprit Saint :

On compare celui-ci à de multiples réalités dans l’Ecriture … voyez plutôt !
L’Eau, d’abord, car elle donne la vie, elle s’adapte à chaque être (un beau texte d’un père de l’Eglise fait remarquer que la même eau fait s’épanouir des plantes très différentes, en respectant la nature propre de chacun.
Le Feu : il transforme en lui-même ce qu’il touche (ainsi, l’Esprit Saint travaille à faire grandir la ressemblance avec lui-même).
La nuée et la lumière, quant à elles, se sont manifestées surtout durant l’exode (Ancien Testament) et la Transfiguration (dans le Nouveau Testament) ; on a bien vite, dans l’histoire de l’Eglise, fait le rapprochement entre cette « nuée » et l’ombre que projettent les mains du prêtre sur l’hostie au moment de la consécration !
Le sceau, lui, montre l’action indélébile, de l’Esprit, et en particulier dans trois des sept sacrements (baptême, ordre, et confirmation, qu’on appelle « sacrements à caractère »).
La main a également été utilisée par le Christ comme symbole de l’Esprit, dans le geste de l’imposition des mains.
Le doigt, aussi (c’est moins connu) : Jésus expulse les démons, Dieu écrit dans les cœurs et sur les tables de la Loi … par le « doigt » de Dieu, l’Esprit Saint.
La colombe, le plus célèbre des symboles, est quant à elle signe d’Espérance (on pense à l’Arche de Noé), mais aussi d’onction (le jour du baptême du Christ).
Le souffle, enfin, car origine et destination de l’Esprit nous sont inconnues (comme celles du vent), bien que son action soit visible et certaines dans ses effets.

De ces symboles, je tire deux conclusions : l’Esprit est très actif, omniprésent, d’un générosité stupéfiante et en même temps impossible à cerner complètement, puisque nous sommes obligés d’utiliser toutes sortes d’images … Notons en outre une chose intéressante pour nous, à savoir que cette sur-activité de l’Esprit s’accompagne d’une paix et d’une constance qui nous indiquent que la puissance de Dieu réside plus dans l’intensité intérieure que dans le nombre d’activités extérieures.

Troisième porte : l’histoire d’Israël et mon histoire personnelle

le Catéchisme aborde deux histoires : celle d’Israël, des disciples de Jésus, où l’Esprit prépare, éclaire, pousse, favorise, selon les besoins du temps … mais aussi l’histoire personnelle. De même que l’Esprit a été présent à chaque instant de la grande aventure de la Révélation, de même, il est présent à chaque instant de notre vie, pour nous préparer, nous éclairer, etc …la liturgie, les sacrements sont là pour témoigner de cette action du Saint Esprit, mais c’est finalement toute la vie (en particulier dans les choix moraux) que cette action doit se développer en nous. Dans les catéchèses de l’année prochaine (2007-2008), nous aborderons cette question des sacrements (ici à sainte Bernadette) et celle de la morale (sans doute à la cathédrale).

La principale difficulté est de savoir si c’est effectivement le saint-Esprit qui travaille en nous ou non, voilà pourquoi saint Paul nous donne une liste non-exhaustive de ce qu’il appelle les « fruits » de l’Esprit. Le Catéchisme en donne la liste (n°736), liste encourageante et inquiétante à la fois, encourageante, car il y en toujours au moins un qui nous correspond, inquiétante, car il est manifeste que nous empêchons souvent l’Esprit d’agir en nous !

Dans le livre d’Isaïe (11,2), sont abordés les dons de l’Esprit de Dieu (sagesse, intelligence, science, conseil, piété, crainte de Dieu et force) : cette liste (qui ne prétend pas non plus à l’exhaustivité !) nous permet de dire tout d’abord que le don de Dieu est plénier (c’est ce que veut indiquer le chiffre 7), mais il tente aussi de décrire toute la subtilité e tous les efforts déployés par lui pour nous conduire à la Béatitude. Voici un court extrait d’un texte publié dans « croire.com », par Christèle Javary, tentative intéressante pour cerner chacun des dons, en les distinguant des six autres. « L’intelligence nous révèle qui est Dieu et la sagesse nous donne le désir de répondre à son amour. Le conseil, ou discernement, nous permet de saisir quelle est la volonté de Dieu, tandis que la force nous donne le courage d’agir selon cette volonté. La connaissance (on dit aussi la science) nous ouvre à la contemplation de Dieu, qui suscite en notre cœur l’esprit d’adoration (terme que le rituel de la confirmation préfère, avec raison, à la crainte !) Enfin, la piété, ou affection filiale, nous pousse à faire à Dieu l’offrande de notre vie, pour nous attacher à son amour et en vivre ».
Terminons simplement par le rôle de l’Eglise dans la découverte et l’accueil de l’Esprit Saint, je vous propose une petite image. Comparons l’Eglise à une voiture, dans laquelle se trouvent deux missionnaires et un chauffeur. Les deux missionnaires sont le Fils et l’Esprit, le chauffeur en ce moment s’appelle Benoît XVI … cette petite image suggère que c’est dans l’Eglise que l’Esprit agit, d’une manière habituelle et certaine, mais il peut, souverainement, faire avancer des choses en ouvrant la fenêtre ou en téléphonant sur son portable. Cette image (très faible, j’en conviens) nous permet à la fois de dire que la totalité de l’œuvre de Dieu se réalise dans l’Eglise Catholique (et non pas que chaque religion aurait un « petit bout » de la Vérité ou de l’Esprit saint), mais que l’Eglise n’est pas propriétaire du don de Dieu et que celui-ci peut faire du bien en dehors des frontières visibles de l’Eglise. L’Eglise, ce sera le thème de la prochaine catéchèse (17 sept : « je crois en l’Eglise, une sainte, catholique et apostolique »).
Notez que le calendrier 2007-8 des activités de la paroisse est disponible à partir du 30 juin dans le fond de l’église.
P. Emmanuel d'Andigné

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