Homélie de la fête du Corps et du Sang du Seigneur (fête Dieu) - 10 juin 2007
Nous nous demandons, parfois, comment faire la volonté de Dieu,quelle est cette volonté, comment savoir ce qui est important et ce qui ne l’est pas …
Il y a sûrement plusieurs réponses à cette vaste question, mais parmi elles, l’une est née en France, c’était au début du 17ème siècle, on appelle cette réponse « l’Ecole Française de Spiritualité ». Les grands noms de cette école sont : St Vincent de Paul, Pierre de Bérulle, St François de Sales, Madame Acarie …
On connaît quelques uns de ces noms, mais on connaît en général moins bien ce fourmillement extraordinaire de personnages hauts en couleur, et la grande fécondité spirituelle de cette période. Comme à toutes les périodes de l’histoire, les saints se connaissaient, ils se fréquentaient, se rencontraient souvent et se demandait eux aussi « comment faire la volonté de Dieu ? »
Tout a commencé, en fait, il faut bien le reconnaître, en Espagne à la fin du XVIème siècle : un certain Jean de la Croix et une certaine Thérèse d’Avila font parler d’eux, tout simplement, si j’ose dire, en réformant l’ordre du Carmel, en revenant à une pratique plus sérieuse de la vie religieuse, en revenant à quelque chose de plus évangélique (il est vrai qu’il y a toujours un danger dans la religion, celui de perdre la fraîcheur des premiers temps et de s’installer dans une pratique qui devient alors une coquille vide …). Lorsque ce vent de réforme commence à souffler en France (notamment sous l’influence de Pierre de Bérulle) le raisonnement de l’Ecole Française est simple : nous devons écouter l’Evangile, contempler la personne et les actes de Jésus, puis peu à peu entrer dans les sentiments de Jésus, se demander comment il ressentait les choses à cette époque, et enfin imiter, au plus près, ses actes et sa pensée.
Prenons l’exemple de l’Evangile d’aujourd’hui. Jésus fait trois choses : il parle du Règne de Dieu, il guérit les malades, il donne du pain à une foule affamée.
La question que l’on aurait posée au XVIIème siècle aurait été double : quels sont les sentiments que Jésus éprouve dans cette page d’Evangile ? Comment vais-je pouvoir l’imiter ?
Sa guérison des malades et son souci de faire manger ceux qui ont faim révèlent qu’il ne reste pas insensible à la détresse, que son cœur s’émeut de voir ses frères dans le besoin. L’Ecriture ne dit-elle pas : « si quelqu’un voit son frère qui est dans le besoin sans se laisser attendrir, comment l’amour de Dieu pourrait-il résider en lui (1ère lettre de saint Jean chapitre 3) ? ». Cela signifie pour moi, pour nous, que nous pouvons faire deux choses : la première toujours, la seconde dès que possible
1) maintenir notre cœur en éveil pour les pauvres
2) leur venir en aide concrètement dans l’action
Bien entendu, avec nos propres forces, c’est « mission impossible », et voilà pourquoi Il faut la Pentecôte et concrètement aujourd’hui la confirmation, afin que l’Esprit de Jésus se diffuse de plus en plus dans le nôtre et produise le même sentiment de compassion, d’amour réel pour ceux qui ont une pauvreté.
Mais Jésus parle aussi, il ne fait pas qu’agir, il fait partager, en fait, cette expérience de son Père qu’on appelle la prière, et nous savons que sa prière était filiale, puisque la seule prière formelle qu’il ait enseignée à ses disciples était le Notre Père … le Père régnait en lui par l’amour, et je dois étendre ce règne en moi, par une pratique régulière de la prière.
Et alors, comme naturellement, nous nous mettrons à parler, chacun à notre manière, à l’image de cet étudiant que j’ai rencontré l’autre jour, qui me disait, avec des phrases un peu hachées, qu’il avait régulièrement l’occasion de dire, assez naturellement, à ses compères qu’il participait à l’aumônerie, constatant malgré lui la portée assez grande de son témoignage. Et pourtant, pour autant que j’ai pu en juger, ce n’était pas un orateur, il était plutôt timide ! Tout le monde est capable d’évangéliser, tout le monde, sans aucune exception : il suffit que nous fréquentions le Christ, et que nous l’imitions …
Donnez-leur vous-même à manger … là, Jésus sort de l’écran, tel Woody Allen, et il nous dit : ne vous découragez pas ! Il vous semble qu’il y a peu de moyens, ayez confiance en moi ! Ce n’est pas vous qui multipliez les pains, c’est moi, cependant je veux que cela passe par vous, donnez-leur vous-même à manger. Donnez-leur la nourriture de la terre, il en faut, mais aussi la nourriture du ciel, c’est-à-dire la très sainte Eucharistie que nous fêtons spécialement aujourd’hui
P. Emmanuel d'Andigné
Il y a sûrement plusieurs réponses à cette vaste question, mais parmi elles, l’une est née en France, c’était au début du 17ème siècle, on appelle cette réponse « l’Ecole Française de Spiritualité ». Les grands noms de cette école sont : St Vincent de Paul, Pierre de Bérulle, St François de Sales, Madame Acarie …
On connaît quelques uns de ces noms, mais on connaît en général moins bien ce fourmillement extraordinaire de personnages hauts en couleur, et la grande fécondité spirituelle de cette période. Comme à toutes les périodes de l’histoire, les saints se connaissaient, ils se fréquentaient, se rencontraient souvent et se demandait eux aussi « comment faire la volonté de Dieu ? »
Tout a commencé, en fait, il faut bien le reconnaître, en Espagne à la fin du XVIème siècle : un certain Jean de la Croix et une certaine Thérèse d’Avila font parler d’eux, tout simplement, si j’ose dire, en réformant l’ordre du Carmel, en revenant à une pratique plus sérieuse de la vie religieuse, en revenant à quelque chose de plus évangélique (il est vrai qu’il y a toujours un danger dans la religion, celui de perdre la fraîcheur des premiers temps et de s’installer dans une pratique qui devient alors une coquille vide …). Lorsque ce vent de réforme commence à souffler en France (notamment sous l’influence de Pierre de Bérulle) le raisonnement de l’Ecole Française est simple : nous devons écouter l’Evangile, contempler la personne et les actes de Jésus, puis peu à peu entrer dans les sentiments de Jésus, se demander comment il ressentait les choses à cette époque, et enfin imiter, au plus près, ses actes et sa pensée.
Prenons l’exemple de l’Evangile d’aujourd’hui. Jésus fait trois choses : il parle du Règne de Dieu, il guérit les malades, il donne du pain à une foule affamée.
La question que l’on aurait posée au XVIIème siècle aurait été double : quels sont les sentiments que Jésus éprouve dans cette page d’Evangile ? Comment vais-je pouvoir l’imiter ?
Sa guérison des malades et son souci de faire manger ceux qui ont faim révèlent qu’il ne reste pas insensible à la détresse, que son cœur s’émeut de voir ses frères dans le besoin. L’Ecriture ne dit-elle pas : « si quelqu’un voit son frère qui est dans le besoin sans se laisser attendrir, comment l’amour de Dieu pourrait-il résider en lui (1ère lettre de saint Jean chapitre 3) ? ». Cela signifie pour moi, pour nous, que nous pouvons faire deux choses : la première toujours, la seconde dès que possible
1) maintenir notre cœur en éveil pour les pauvres
2) leur venir en aide concrètement dans l’action
Bien entendu, avec nos propres forces, c’est « mission impossible », et voilà pourquoi Il faut la Pentecôte et concrètement aujourd’hui la confirmation, afin que l’Esprit de Jésus se diffuse de plus en plus dans le nôtre et produise le même sentiment de compassion, d’amour réel pour ceux qui ont une pauvreté.
Mais Jésus parle aussi, il ne fait pas qu’agir, il fait partager, en fait, cette expérience de son Père qu’on appelle la prière, et nous savons que sa prière était filiale, puisque la seule prière formelle qu’il ait enseignée à ses disciples était le Notre Père … le Père régnait en lui par l’amour, et je dois étendre ce règne en moi, par une pratique régulière de la prière.
Et alors, comme naturellement, nous nous mettrons à parler, chacun à notre manière, à l’image de cet étudiant que j’ai rencontré l’autre jour, qui me disait, avec des phrases un peu hachées, qu’il avait régulièrement l’occasion de dire, assez naturellement, à ses compères qu’il participait à l’aumônerie, constatant malgré lui la portée assez grande de son témoignage. Et pourtant, pour autant que j’ai pu en juger, ce n’était pas un orateur, il était plutôt timide ! Tout le monde est capable d’évangéliser, tout le monde, sans aucune exception : il suffit que nous fréquentions le Christ, et que nous l’imitions …
Donnez-leur vous-même à manger … là, Jésus sort de l’écran, tel Woody Allen, et il nous dit : ne vous découragez pas ! Il vous semble qu’il y a peu de moyens, ayez confiance en moi ! Ce n’est pas vous qui multipliez les pains, c’est moi, cependant je veux que cela passe par vous, donnez-leur vous-même à manger. Donnez-leur la nourriture de la terre, il en faut, mais aussi la nourriture du ciel, c’est-à-dire la très sainte Eucharistie que nous fêtons spécialement aujourd’hui
P. Emmanuel d'Andigné
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire