26 juin 2007

Homélies

Homélie du 11ème dimanche du temps ordinaire - 17 juin 2007
Que pouvons-nous retenir de cette scène entre le Simon le pharisien, la femme et Jésus. ?
L’évangile dit que cette femme est une pécheresse et on pense qu’elle est connue comme telle dans la ville. Elle avait déjà sans doute vu Jésus qu’elle sait bien le reconnaître au milieu de la foule des convives.

Sans doute mêlée à la foule, elle l’avait entendu exposer sa doctrine de pénitence et de pardon. La mansuétude avec laquelle elle l’avait vu accueillir les foules l’avaient touchée. Un changement s était opéré en elle, le regret de se vie coupable et un désir est né, celui désir de suivre les enseignements du prophète de Nazareth.

Elle s’approche de plus près de Jésus et elle constate qu’il ne la repousse pas. Elle se laisse aller à une crise de larmes provoquée par la joie autant que par le repentir de ses fautes. Elle ne prononce pas une parole mais ses actions sont suffisamment éloquentes pour exprimer les sentiments dont elle était remplie.
Jésus devant cette attitude reste comme impassible. Et le pharisien qui lui offre le repas se méprend de son comportement. Jésus saisit alors l’occasion pour parler au cœur de chacun d’eux. Il sait que dans l’intime de son cœur, le pharisien remettait en cause le pouvoir de ce prophète apparemment incapable de savoir quelle était cette femme qui l’approchait. Venu pour les malades, Jésus saisit l’exemple d’une malade pour réveiller les pseudo bien portants. La parabole va servir à tous.

Jésus fait comprendre avec beaucoup de délicatesse au pharisien, qu’il est lui-même un des débiteurs de la parabole, l’autre étant la femme pécheresse. Dieu a remis leur dette à tous deux indépendamment de la gravité de leurs fautes respectives, et avant même qu’ils ne sollicitent son pardon. Mais tous deux n’ont pas pris conscience dans la même mesure, de la miséricorde divine. En bon pharisien, Simon se considère justifié en raison de son observance de la Loi. Comment pourrait-il dès lors discerner en Jésus le Sauveur qui le rétablit devant Dieu dans la justice ? Aussi la reconnaissance et l’amour sont-ils absents du repas qu’il offre à Jésus – repas qui n’est convivial qu’en apparence.

La femme par contre - dont le nom n’est pas mentionné parce qu’elle représente l’humanité pécheresse mais repentante - a compris que Dieu annule la dette de ses enfants pécheurs, non pas en raison de l’amour que ceux-ci lui témoigneraient - comment le pourraient-ils puisqu’ils sont coupés de la source de la charité ? - mais tout au contraire : afin qu’ils puissent l’aimer, en découvrant la gratuité de sa miséricorde.

La femme dans ce récit est un bel exemple du pouvoir transformateur de l’amour du Christ. Elle portait le fardeau d’une vie de péché qui laissait son âme assoiffée de vérité et de bonté. Quand elle a entendu Jésus prêcher pour la première fois, nous pouvons imaginer son immense espérance qu’une vie meilleure était peut-être possible. Quand elle a frayé son chemin à l’intérieur de la maison de Simon, son cœur brisé avait grand besoin de guérison. Dans l’élan de son esprit de repentir, ses larmes coulent à flots, et lavent les pieds de Jésus. Quelle scène émouvante ! Comme le cœur du Seigneur a été bouleversé ! Cela lui donne la consolation de voir les fruits visibles de sa mission qui est d’apporter le pardon et le salut au monde. Ce même sens d’émerveillement et de gratitude doit imprégner chacune de nos confessions ce sacrement pour le quel hélas il y a beaucoup de désaffection ! Nos vies remplies d’amour devraient être le signe pour tous que nous avons bel et bien fait l’expérience du pardon de Jésus.
Parfois, nous agissons comme Simon. Nous avons des idées préconçues sur la conduite que Dieu devrait tenir. « Si Dieu m’aimait vraiment, il ferait ceci, il n’aurait pas permis cela… » L’humilité est une condition fondamentale à une relation profonde avec Jésus. Puisse l’eucharistie de ce jour nous obtenir les grâces de l’humilité, de la simplicité et la droiture dans nos relations avec ceux que nous rencontrerons. Amen.
P. Joseph Kinda

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