17 novembre 2007

Homélies

Homélie radiophonique - R. C. F. - 33ème dimanche du temps ordinaire C ( 18 novembre 2007)

D’emblée, il faut le redire : nous sommes aujourd’hui le 33ème dimanche du temps ordinaire, c’est-à-dire l’avant-dernier de l’année liturgique : cela signifie que les textes de ces dernières semaines évoquent une fin de temps, la fin des temps, on l’appelle vulgairement « la fin du monde ». La page d’Evangile que nous ouvrons aujourd’hui nous donne un éclairage sur cette fin et en fait aussi sur la fin de chacun d’entre nous.

On aurait préféré que Jésus se trompât lorsqu’il a parlé de guerres de soulèvement, d’épidémie, de tremblement de terre, car tout cela est en effet le pain quotidien de beaucoup de nos contemporains, …

Mais on comprend fort bien, en écoutant le Christ que toutes ces calamités ne sont pas le prélude immédiat de la fin de ce monde : à la fin de chaque millénaire, un vent de panique a soufflé sur l’humanité, de sorte qu’une catastrophe naturelle était interprété immédiatement comme une expression d’une colère divine avant la destruction de tout

Et on se souvient d’une forme moderne de crainte millénariste dans le fameux bug de l’an 2000, qui même s’il n’avait pas de couleur religieuse, avait quelque chose de très ressemblant à ce qu’évoque Jésus sur la fin du monde : cette fin nous fait peur sans doute par peur de l’inconnu

Il me semble que Jésus veut nous guérir de trois peurs : d’abord la peur de la fin de ce monde, ensuite de la peur de mourir et enfin de la peur de souffrir.

Le maître-mot de cet Evangile pourrait être « confiance ! »

Commençons par la peur de la fin du monde … A la différence de ses disciples, Jésus semble dominer cette fin des temps, il la regarde comme d’en haut, et il entraîne ses disciples à la même hauteur de vue

Et il le fait d’une façon bien à lui, qu’on rencontre à d’autres occasions dans l’Evangile : il parle dans le même passage de fin du monde et de chaque cheveu compté, un peu comme dans une scène de cinéma où au milieu d’une catastrophe planétaire, quelqu’un se soucie d’une déclaration d’amour ou d’un petit geste très symbolique

Souvenez-vous de la façon dont Jésus parle du jugement dernier dans l’évangile selon saint Matthieu (25) : il parle de verres d’eau, de visites aux prisonniers, de soins aux malades. L’amour a quelque chose de très puissant et de très simple à la fois, il n’a rien à craindre, sa puissance traverse la mort, l’amour ne craint pas la fin des temps

L’amour ne craint pas non plus la souffrance, c’est ce que Jésus voudrait nous dire : celui qui souffre avec Dieu pour Père recevra de lui l’inspiration et la vie, celui qui souffre avec Dieu souffrira, c’est vrai, Jésus ne veut pas mentir à ce sujet, mais il souffrira tout en étant plus puissant que tout et que tous :
Plus puissant que la persécution,
Plus puissant que les discours contradictoires,
Plus puissant que la mort, encore une fois

N’ayez pas peur ! On peut certainement tuer un être humain, mais on ne peut pas tuer l’amour en lui, si vraiment il en vit.
Préparons-nous, en effet, à notre fin personnelle et à la fin des temps. En cultivant l’amour, et surtout l’amour de Die, il chassera la crainte, et nous poussera à aimer tous les hommes.

P. Emmanuel d'Andigné

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