06 mai 2008

Homélies

6ème DIMANCHE DE PÂQUES – ANNEE A

27 AVRIL 2008

Depuis plus d’un mois, depuis la fête de Pâques, toutes les lectures des messes, le dimanche comme en semaine, chantent sur tous les tons la résurrection du Christ. Les apparitions de Jésus, aux femmes, aux Apôtres, aux disciples, aux foules, sont détaillées de cent façons différentes. C’est la Bonne Nouvelle que tous ont à cœur de propager aussi largement et aussi loin que possible. Et cette présence active du Christ ressuscité se manifeste par des signes extraordinaires.

La première lecture nous disait : « Les foules d’un seul cœur s’attachaient à ce que disait Philippe, car tous entendaient parler des signes qu’il accomplissait, ou même ils les voyaient. Beaucoup de possédés étaient délivrés des esprits mauvais… Beaucoup de paralysés et d’infirmes furent guéris. Et il y eut dans cette ville une grande joie. »

On peut avoir l’impression que tout est facile. Mais il faut replacer ces succès apostoliques dans leur contexte.

Quelques lignes plus haut, le livre des Actes des Apôtres nous racontait la lapidation d’Etienne. Parmi les témoins de ce meurtre à coups de pierres, il y avait un jeune homme appelé Saul, et il approuvait cette mort affreuse. Philippe et Etienne faisaient partie des sept que les Apôtres avaient choisis comme premiers diacres. C’est dire les risques qui pesaient sur Philippe.

Le récit poursuit : « Ce jour-là éclata contre l’Eglise de Jérusalem une violente persécution. Tous, sauf les Apôtres, se dispersèrent dans les contrées de la Judée et de la Samarie… Quant à Saul, il ravageait l’Eglise : il pénétrait dans les maisons, en arrachait hommes et femmes, et les jetait en prison. »

Mais cette dispersion, due à la persécution, sera finalement favorable à l’annonce de la Bonne Nouvelle de la Parole de lieu en lieu.

Et « les Apôtres restés à Jérusalem apprirent que les gens de Samarie avaient accueilli la Parole de Dieu. » La Samarie n’était pourtant pas une région facile à pénétrer. On sait que la réputation des Samaritains n’était guère bonne chez les Juifs.

Pierre écrira à ses disciples, dans sa première Lettre : « Vous devez toujours être prêts à vous expliquer devant tous ceux qui vous demandent de rendre compte de l’espérance qui est en vous. » « C’est le Seigneur, le Christ, que vous devez reconnaître dans vos cœurs comme le seul saint ».

Pierre et Jean, envoyés en Samarie, ont bien conscience des fortes contradictions que vont rencontrer ces nouveaux convertis. Il faudra qu’ils soient capables de se défendre, qu’ils témoignent de la solidité de leur foi. Alors ils prient pour les Samaritains afin qu’ils reçoivent le Saint Esprit. Les Apôtres constatent que ces Samaritains étaient seulement baptisés au nom de Jésus-Christ, mais que « L’Esprit Saint n’était pas encore venu sur aucun d’entre eux. » « Alors Pierre et Jean leur imposèrent les mains, et ils recevaient le Saint Esprit. »

On voit ici très nettement, dès les débuts de l’Eglise, la distinction et la complémentarité entre ce que nous appelons aujourd’hui le Baptême et la Confirmation.

A partir de ce dimanche, l’Eglise par la liturgie nous parlera beaucoup du Saint Esprit, nous orientant vers la fête de la Pentecôte.

Ce n’est pas parce que nous ne connaissons pas la persécution, fort heureusement, que nous n’avons pas besoin de faire appel à l’Esprit Saint. D’ailleurs nous ne savons jamais ce que nous réserve l’avenir. Serions-nous capables de témoigner véritablement de notre foi ?

« Si vous m’aimez, disait Jésus à ses disciples, vous resterez fidèles à mes commandements… Mon commandement, le voici : aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés. Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis. » Qui peut prétendre être à la hauteur de cet amour ?

Nous avons tous besoin de ce « Défenseur », de cet « Esprit de vérité », que Jésus a promis d’envoyer à ceux qui restent fidèles à ses commandements.

Cet Esprit ne se voit pas, il se manifeste par ses effets. C’est pourquoi on peut le comparer au souffle, comme nous le chantions au début de cette messe : « Souffle imprévisible », comme celui qui a converti le persécuteur Saul en l’Apôtre Paul, « Vent qui nous fait revivre, souffle de tempête, ouvre nos fenêtres », ouvre nos cœurs à tous ceux qui attendent le témoignage de notre foi ». « Flamme de lumière, Esprit de Dieu, viens dans nos ténèbres ».

Tu nous as promis, Seigneur, de ne pas nous laisser orphelins. Par l’Eucharistie, tu demeures toujours avec nous.

« Qui mange ma Chair et boit mon sang demeure en moi et moi en lui », chanterons-nous au moment de la communion.

Pour cette merveille de ta présence, nous te rendons grâce, Seigneur.

Amen

Père Jean Rouillard

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