27 avril 2008

Catéchèses du Lundi

Les sept sacrements, suite - L’onction des malades – 21 avril 2008

Introduction :
Je commence par vous rappeler qu’il existe 3 « familles » de sacrements : les sacrements de l’initiation (baptême, eucharistie, confirmation), les deux sacrements de guérison (pardon et onction des malades), les deux sacrements de communion (mariage et ordre). Par ailleurs, il existe une autre manière de « classer » les sacrements, et cette fois en deux familles : les sacrements « à caractère » (qui sont indélébiles et que l’on ne reçoit qu’une fois) et les autres … l’onction des malades n’est pas un sacrement « à caractère », puisqu’on le reçoit autant de fois que nécessaire (ce n’est pas forcément l’extrême onction !).

Il est toujours bon de rappeler que l’Eucharistie constitue le « sommet » des 7 sacrements (l’expression est de Vatican II), et que par conséquent, en l’occurrence, le sacrement d’ onction des malades est orienté tout entier vers l’Eucharistie et en dépend entièrement comme d’une source : le pardon des péchés (qui est contenu dans l’onction des malades) vient du sacrifice du Christ, et celui-ci nous est rendu présent par l’Eucharistie.

Définition de ce sacrement (elle nous est donnée par le Catéchisme, n°1499) :
"Par l'Onction sacrée des malades et la prière des prêtres, c'est l'Eglise toute entière qui recommande les malades au Seigneur souffrant et glorifié, pour qu'il les soulage et les sauve; bien mieux, elle les exhorte, en s'associant librement à la passion et à la mort du Christ à apporter leur part pour le bien du peuple de Dieu" (LG 11).

Comment le CEC procède pour développer la doctrine du Sacrement des Malades ?
A) le Catéchisme commence par une phrase assez générale sur la souffrance et la maladie dans l’expérience humaine …

B) puis il rappelle le lien mystérieux qui unit maladie, péché et mort, dont on pourrait dire qu’ils sont tous les trois sous le signe du désordre.

C) Dans un troisième temps, on contemple Jésus qui s’approche des malades, de si près qu’il fint par s’identifier à eux (cf. Mt 25,36)

D) mais rapidement, la guérison est décrite comme un signe du royaume : il s’agit en fait surtout pour Jésus de lutter contre le péché et la mort, en accompagnant ce principal combat du signe de la guérison.

E) les disciples continuent cette œuvre de son « vivant » (Mc 6,12)

F) Et après la résurrection (Mc 16), ils sont confirmés dans cette œuvre qui court encore aujourd’hui.

Il s’agit de fonder dans le Christ l’existence de ce sacrement, dans un contexte culturel qui a parfois mis en doute l’institution des sacrements par Jésus … J’ai parfois entendu : « le mariage, ça n’a pas toujours été un sacrement » ; il y a une double erreur :

1) on ne disait pas, dans l’Eglise très primitive « Tiens, nous allons célébrer un sacrement aujourd’hui » ; la question de la liste des sacrements est venue bien après, de même que beaucoup de dogmes que l’on a dû préciser sur le Christ, l’Esprit, la Vierge …
2) l’institution des sacrements n’est pas toujours sur le plan formel un acte du Christ mais est toujours enraciné très clairement en lui et vivifié par le mystère pascal rendu présent dans l’Eucharistie.

G) étape suivante, le CEC se pose la question « est-ce bien un sacrement ? ». Pour répondre, le document établit un lien entre Jésus, Marc Jacques (celui qui a formalisé ce sacrement) … jusqu’à aujourd’hui.

Reportons-nous à Jc 5,14-15 :
"Quelqu'un parmi vous est-il malade? Qu'il appelle les prêtres de l'Eglise et qu'ils prient sur lui après l'avoir oint d'huile au nom du Seigneur. La prière de la foi sauvera le patient et le Seigneur le relèvera. S'il a commis des péchés, ils lui seront remis."

H) avant-dernière étape, on continue le parcours historique : on a de plsu en plus tendance à administrer ce sacrement à l’article de la mort, tout en constatant qu’on a toujours pensé à la guérison,

I) et enfin, dernière étape du raisonnement : aujourd’hui, on revient à un sens plus large de cette onction en ne liant plus systématiquement ce sacrement à la mort prochaine.

Description de la « liturgie » de l’onction des malades :
NB. Le CEC (et le concile avant lui) voudraient insister sur ce mot, pour éviter le caractère « privé » qu’avait pris ce sacrement ; par exemple, il recommande de célébrer dans l’église, ou encore en lui attribuant une structure calquée sur l’Eucharistie.

Ce sacrement comporte les trois éléments constitutifs suivants :

L’Imposition des mains , comme dans tous les sacrements ; la Prière, comme dans l’Eucharistie, la confirmation et l’ordre ; l’Onction d'huile, comme dans le baptême, l’ordre et la confirmation

Les effets de ce sacrements
Les dons de l’Esprit Saint nécessaires au réconfort
L’union à la Passion du Christ
Une grâce ecclésiale (l’Eglise soutient le malade et celui-ci fait du bien à l’Eglise en associant sa souffrance à la Pâque du Christ)
Et enfin la préparation du dernier passage

P. Emmanuel d'Andigné

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