25 avril 2008

Homélies

Homélie du 2ème dimanche de Pâques - 30 mars 2008
En ce dimanche de la miséricorde, une trentaine de paroissiens ont fait le choix de se consacrer (ou de renouveler leur consécration ) à la Vierge Marie. Voici la lecture spirituelle de cet évènement.
Avec les beaux jours qui vont revenir, les vitraux de Sainte-Bernadette prendront tout leur éclat, car ils ont été faits pour le jeu de lumière, pas pour représenter quelque chose ou du moins quelque chose qui n’aurait qu’un seul sens …

Le 31 mars, nous fêterons l’Annonciation (le 25 mars tombant pendant l’octave de Pâques), nous allons donc fêter la Vierge Marie, que nous pourrions appeler « le plus beau vitrail de l’Eglise » de l’Eglise avec un grand E …

Imaginez que l’ Eglise que nous formons, cet ensemble de cœur et de chair soit comparable à ce bâtiment dans lequel nous sommes : alors, nous sommes, nous, dans ce bâtiment, les pèlerins de la vie sur la terre, et puis, au-delà des murs, dans le ciel, se trouvent ceux qui nous ont précédés « et qui dorment dans la paix ».

Parmi ceux qui ont quitté le bâtiment et qui se sont rapprochés du ciel, il y a ceux qui sont transparents à la lumière divine : ce sont les vitraux qui ont été polis par les années, par les souffrances, par les efforts, et par le contact de la miséricorde divine. C’est grâce aux saints du ciel que la lumière divine nous arrive, et en fait, c’est cela être saint : c’est laisser passer la lumière divine de Dieu aux hommes, il n’y a qu’un seul soleil, une seule lumière, mais il y a mille vitraux, qui chacun à sa manière font passer la lumière dans le bâtiment ici-bas.

Au fond, pourquoi attribuer à un saint un miracle ? En réalité, c’est toujours Dieu qui fait le miracle, mais il le fait comme au moyen d’un vitrail qui fait passer la lumière : le saint est suffisamment transparent à la lumière divine, même s’il a toujours une belle épaisseur humaine, et Dieu passe par lui pour réaliser sa merveille. C’est ainsi qu’on procède pour canoniser quelqu’un : si des miracles ont été réalisés par son intercession, cela signifie que le vitrail est parfaitement nettoyé, qu’il est bien placé pour diffuser la lumière, et donc qu’il est saint, capable de diffuser la lumière divine.

Avec cette définition, vous comprenez bien que la préparation de la sainteté ne se fait pas après la mort, mais pendant la vie, de la même façon qu’on a d’abord fabriqué les vitraux, patiemment, qu’on les a préparés puis assemblés : la sainteté, même si elle n’apparaît qu’après la mort, est une affaire qui se prépare ici-bas, dès maintenant, nous recevons dès maintenant la lumière divine qui se reflète tant bien que mal sur nos visages.

Parmi les « vitraux », le plus d’entre eux est la Vierge Marie, chef d’œuvre de Dieu… grâce à elle, la lumière de Dieu nous arrive, et elle nous arrive plus vite qu’avec tout autre vitrail (c’est ce que le Père le Pivain nous a dit lors de la préparation à la consécration mariale, le 09 mars dernier : on va plus vite à Jésus par Marie que directement à lui ! Cela peut paraître curieux, mais c’est bien ce que l’expérience montre : c’est une question de lumière et de transparence.

Se consacrer à la Vierge Marie, comme certains vont le faire aujourd’hui, c’est prendre exemple sur le plus beau vitrail, se laisser polir par la miséricorde, c’est-à-dire cette puissance divine qui se dépose sur notre humanité, et quand c’est nécessaire les plaies de notre âme ; se consacrer à la Vierge Marie, c’est se laisser polir en prenant exemple sur elle, qui fut couverte par la miséricorde le jour de l’Annonciation, le jour de la Visitation, aux pieds de la croix, à la résurrection et le jour de la Pentecôte.

La miséricorde divine n’est pas restée dans le ciel, elle est descendue au milieu de nous, elle a pris chair, c’est Jésus qui a pris chair de la Vierge Marie : on appelle désormais Marie « mère de miséricorde » (mater misericordiae dans le Salve Regina) ; se consacrer à elle, c’est donc en fait se consacrer à Jésus, parfaite expression de la miséricorde de Dieu, ou plus exactement encore renouveler d’une manière spéciale la consécration déjà faite à Dieu le jour du baptême, un peu comme le départ Routier, chez les scouts, qui renouvelle la promesse faite un peu plus jeune.

Se consacrer à la Vierge Marie, c’est faire le même choix que Dieu (on ne peut pas se tromper en imitant Dieu !), puisque Dieu l’a choisie pour être la Mère de son Fils.

Il y a donc trois choix : celui de Dieu qui a choisi Marie, celui de Marie, qui a choisi Dieu et le nôtre, le choix de Dieu par Marie … que cette étoile nous guide !

P. Emmanuel d'Andigné

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