Homélie du samedi saint-Vigile Pascale - 22 mars 2008
Jeudi saint : tout va bien … Jésus prononce des paroles étranges (« ceci est mon corps, ceci est mon sang ! ») ; vendredi : les paroles s’éclairent, il a donné son corps et son sang, en effet … mais l’horizon s’obscurcit de nouveau …
Samedi. On ne parle jamais du samedi … c’est le seul jour sans liturgie de l’année. Permettez-moi de vous partager un souvenir d’enfant de chœur : j’étais troublé, choqué, par le tabernacle vide, sa porte ouverte, comme s’il avait eu une profanation …
Le samedi, c’est le jour de l’échec apparent de la mission de Jésus : les apôtres ont douté de leur maître (nous en avons la preuve le lendemain matin !). Eh bien je connais deux formes modernes de samedi saint : certaines personnes sont dans un « samedi saint » permanent, éprouvant dans leur chair « l’absence de Dieu », à cause de la soufffance ou de souffrances répétées … et la question du doute quant à l’existence de Dieu.
Mgr Bruguès, interrogé par des jeunes qui lui demandaient s’il lui arrivait de douter de l’existence de Dieu, répondit ceci : « il y a en moi-moi comme deux « parts » ; tout le travail de ma vie consiste à évangéliser la part incroyante de moi-même … » ; dans une homélie d’ordination, il avait précisé sa pensée. Evoquant l’évangélisation des « Cumans » par saint Dominique, il avait emprunté à celui-ci la méditation suivante : la frontière de l’Eglise se trouve en moi et non à l’extérieur de moi, car il y a en moi une part de refus de Dieu.
Je propose trois armes pour lutter contre le « syndrome » du samedi saint, quand un « samedi saint » arrive dans votre vie : la première est stratégique, la seconde est communautaire, la troisième est féminine.
la stratégie
Nous avons reçu une triple grâce au jour de notre baptême : La Foi, l’Espérance et la Charité. La partie de nous-même qui refuse de croire refuse aussi d’aimer ou d’espérer ou a du mal à espérer ou à aimer. Il faut mettre son énergie dans ce qui est fort. Il y a toujours une vertu qui nous est plus facile qu’une autre, à un moment ou à un autre, à une époque de la vie ou à une autre. Si nous en mettons une « en route », les autres suivront ! (Je pense à la « petite fille espérance » dont parlait Péguy)
Après la stratégie personnelle, le rôle de la communauté
J’ai eu la chance de participer aux journées internationales de Taizé. La prière était prévue chaque jour à 19h, mais en réalité, les jeunes arrivaient dès 18h45, puis 50, pui 55 et ainsi de suite jusqu’à 19h15 au moins … cela m’a fait comprendre à quel point l’Eglise est un corps, les jeunes se succédaient et se soutenaient selon l’heure de leur arrivée, de sorte que le corps ne cessait de prier : reposez-vous sur la foi des autres quand la vôtre vacille ! Luc 22,32 « j’ai prié pour toi, afin que ta foi ne défaille pas, et quand tu seras revenu, affermis tes frères ».
et puis,
j’ai gardé le meilleur pour la fin :
Celle que l’on vénère particulièrement le samedi et qui fut présente aux côtés des apôtres pour les aider à tenir dans la foi, la confidente de tant de gens qui viennent dans les églises ; elle qui fut présente et qui l’est toujours, elle qu’il est facile de prier, car c’est notre sœur en humanité… La présence de Marie me paraît incontournable pour affronter le samedi saint du doute ou de la souffrance. Si Abraham est bien notre père dans la foi, notre Mère dans la foi est bien la Vierge Marie !
Qu’elle nous accompagne jusqu’au matin de Pâques, non seulement dans notre acte de foi (« le Seigneur est vraiment ressuscité » !) mais aussi dans toutes les résurrections que nous attendons dans la vie quotidienne, amen, alleluia !
Samedi. On ne parle jamais du samedi … c’est le seul jour sans liturgie de l’année. Permettez-moi de vous partager un souvenir d’enfant de chœur : j’étais troublé, choqué, par le tabernacle vide, sa porte ouverte, comme s’il avait eu une profanation …
Le samedi, c’est le jour de l’échec apparent de la mission de Jésus : les apôtres ont douté de leur maître (nous en avons la preuve le lendemain matin !). Eh bien je connais deux formes modernes de samedi saint : certaines personnes sont dans un « samedi saint » permanent, éprouvant dans leur chair « l’absence de Dieu », à cause de la soufffance ou de souffrances répétées … et la question du doute quant à l’existence de Dieu.
Mgr Bruguès, interrogé par des jeunes qui lui demandaient s’il lui arrivait de douter de l’existence de Dieu, répondit ceci : « il y a en moi-moi comme deux « parts » ; tout le travail de ma vie consiste à évangéliser la part incroyante de moi-même … » ; dans une homélie d’ordination, il avait précisé sa pensée. Evoquant l’évangélisation des « Cumans » par saint Dominique, il avait emprunté à celui-ci la méditation suivante : la frontière de l’Eglise se trouve en moi et non à l’extérieur de moi, car il y a en moi une part de refus de Dieu.
Je propose trois armes pour lutter contre le « syndrome » du samedi saint, quand un « samedi saint » arrive dans votre vie : la première est stratégique, la seconde est communautaire, la troisième est féminine.
la stratégie
Nous avons reçu une triple grâce au jour de notre baptême : La Foi, l’Espérance et la Charité. La partie de nous-même qui refuse de croire refuse aussi d’aimer ou d’espérer ou a du mal à espérer ou à aimer. Il faut mettre son énergie dans ce qui est fort. Il y a toujours une vertu qui nous est plus facile qu’une autre, à un moment ou à un autre, à une époque de la vie ou à une autre. Si nous en mettons une « en route », les autres suivront ! (Je pense à la « petite fille espérance » dont parlait Péguy)
Après la stratégie personnelle, le rôle de la communauté
J’ai eu la chance de participer aux journées internationales de Taizé. La prière était prévue chaque jour à 19h, mais en réalité, les jeunes arrivaient dès 18h45, puis 50, pui 55 et ainsi de suite jusqu’à 19h15 au moins … cela m’a fait comprendre à quel point l’Eglise est un corps, les jeunes se succédaient et se soutenaient selon l’heure de leur arrivée, de sorte que le corps ne cessait de prier : reposez-vous sur la foi des autres quand la vôtre vacille ! Luc 22,32 « j’ai prié pour toi, afin que ta foi ne défaille pas, et quand tu seras revenu, affermis tes frères ».
et puis,
j’ai gardé le meilleur pour la fin :
Celle que l’on vénère particulièrement le samedi et qui fut présente aux côtés des apôtres pour les aider à tenir dans la foi, la confidente de tant de gens qui viennent dans les églises ; elle qui fut présente et qui l’est toujours, elle qu’il est facile de prier, car c’est notre sœur en humanité… La présence de Marie me paraît incontournable pour affronter le samedi saint du doute ou de la souffrance. Si Abraham est bien notre père dans la foi, notre Mère dans la foi est bien la Vierge Marie !
Qu’elle nous accompagne jusqu’au matin de Pâques, non seulement dans notre acte de foi (« le Seigneur est vraiment ressuscité » !) mais aussi dans toutes les résurrections que nous attendons dans la vie quotidienne, amen, alleluia !
P. Emmanuel d'Andigné
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