Homélie du mercredi des cendres - 2009
Les scouts, vous le savez, font des constructions en bois : ils découvrent en pratiquant cette discipline qu’on appelle « froissartage », une technique très efficace, celle du trépied ! En effet, trois morceaux de bois posés de façon équilibrée constituent une base très solide pour beaucoup de constructions possibles.
Le trépied du carême ? Prière, Aumône, Jeûne !
La Prière, tout d’abord, permet de retrouver la fraîcheur de la relation avec Dieu, de convertir notre relation avec lui. L’Aumône, quant à elle, nous permet de retrouver l’importance de la relation avec les autres, la pureté de la relation avec les autres. Le Jeûne enfin, vise à retrouver une saine relation avec soi-même, par la maîtrise de soi, la maîtrise des désirs, des avidités. Il me semble nécessaire de faire à ce sujet deux remarques complémentaires
1) Attention, il faut distinguer le jeûne de l’abstinence, qui quant à elle est un acte communautaire de pénitence avant d’être un acte individuel de quelqu’un qui est supposé forcément aimer la viande !!! Il est sans doute vrai que cette pratiquer repose sur une idée ancienne selon laquelle la viande est plus appréciée par tout le monde que le poisson … mais aujourd’hui, peu importe, nous avons reçu de la tradition cette disposition pratique, nous la respectons, afin d’entrer ensemble dans une démarche de conversion.
2) La privation de nourriture, pour la plupart des gens, est une façon très efficace de prendre conscience que quelque chose se passe, que la période qui s’annonce est importante, qu’il faut vraiment faire quelque chose. Cependant, je dois vous raconter une anecdote. Un jour, je discutais avec des jeunes pendant un camp, et leur posais cette question : « que préférez-vous faire pendant le carême ? Vous priver de chocolat ou vous abstenir de dire du mal de votre prochain ? » Après un temps d’hésitation, ils me répondent : « on préfèrerait se priver de chocolat » … Ils ont bien fait de dire la vérité, mais cela dénote que le sens du jeûne n’est pas compris : il vaudrait mieux s’abstenir de médisance et continuer à manger du chocolat que de se priver de chocolat et manquer à la charité. C’est un équilibre : la privation de nourriture est en général très efficace, mais il ne faut pas que cela devienne un écran contre la charité.
Dieu, les autres, soi-même … on retrouve trois des quatre relations qui constituent notre vie, auxquelles il faut ajouter la relation avec la nature (Adam et Eve, avant la faute originelle, avaient une parfaite quadruple relation, faussée comme d’un coup par le péché d’orgueil).
Tout le monde connaît bien l’histoire de Saint François d’Assise, et ses fameuses conversations qu’ils entretenait avec les animaux, mais beaucoup de saints ont eu des histoires particulières avec la nature : celui qui vit pleinement et sainement de Dieu, finit par retrouver même l’harmonie avec la nature !
« Convertissez-vous, croyez à la bonne Nouvelle (rite de l’imposition des cendres) » : la conversion est un service rendu à soi, à Dieu, aux autres et à la nature, et pour ce qui est de la nature, c’est le point de départ d’une écologie durable, puisqu’elle aura Dieu pour base et sa création …
Le trépied du carême ? Prière, Aumône, Jeûne !
La Prière, tout d’abord, permet de retrouver la fraîcheur de la relation avec Dieu, de convertir notre relation avec lui. L’Aumône, quant à elle, nous permet de retrouver l’importance de la relation avec les autres, la pureté de la relation avec les autres. Le Jeûne enfin, vise à retrouver une saine relation avec soi-même, par la maîtrise de soi, la maîtrise des désirs, des avidités. Il me semble nécessaire de faire à ce sujet deux remarques complémentaires
1) Attention, il faut distinguer le jeûne de l’abstinence, qui quant à elle est un acte communautaire de pénitence avant d’être un acte individuel de quelqu’un qui est supposé forcément aimer la viande !!! Il est sans doute vrai que cette pratiquer repose sur une idée ancienne selon laquelle la viande est plus appréciée par tout le monde que le poisson … mais aujourd’hui, peu importe, nous avons reçu de la tradition cette disposition pratique, nous la respectons, afin d’entrer ensemble dans une démarche de conversion.
2) La privation de nourriture, pour la plupart des gens, est une façon très efficace de prendre conscience que quelque chose se passe, que la période qui s’annonce est importante, qu’il faut vraiment faire quelque chose. Cependant, je dois vous raconter une anecdote. Un jour, je discutais avec des jeunes pendant un camp, et leur posais cette question : « que préférez-vous faire pendant le carême ? Vous priver de chocolat ou vous abstenir de dire du mal de votre prochain ? » Après un temps d’hésitation, ils me répondent : « on préfèrerait se priver de chocolat » … Ils ont bien fait de dire la vérité, mais cela dénote que le sens du jeûne n’est pas compris : il vaudrait mieux s’abstenir de médisance et continuer à manger du chocolat que de se priver de chocolat et manquer à la charité. C’est un équilibre : la privation de nourriture est en général très efficace, mais il ne faut pas que cela devienne un écran contre la charité.
Dieu, les autres, soi-même … on retrouve trois des quatre relations qui constituent notre vie, auxquelles il faut ajouter la relation avec la nature (Adam et Eve, avant la faute originelle, avaient une parfaite quadruple relation, faussée comme d’un coup par le péché d’orgueil).
Tout le monde connaît bien l’histoire de Saint François d’Assise, et ses fameuses conversations qu’ils entretenait avec les animaux, mais beaucoup de saints ont eu des histoires particulières avec la nature : celui qui vit pleinement et sainement de Dieu, finit par retrouver même l’harmonie avec la nature !
« Convertissez-vous, croyez à la bonne Nouvelle (rite de l’imposition des cendres) » : la conversion est un service rendu à soi, à Dieu, aux autres et à la nature, et pour ce qui est de la nature, c’est le point de départ d’une écologie durable, puisqu’elle aura Dieu pour base et sa création …
P. Emmanuel d'Andigné
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