2ème DIMANCHE DE CARÊME – ANNEE B
8 MARS 2009
Même si nous avons l’impression de connaître à peu près par cœur un bon nombre de scènes de l’Evangile, il est bien certain que d’importants détails nous échappent.
Jésus prend avec lui Pierre, Jacques et Jean, eux seuls. Il est remarquable que Jésus ne traite pas de la même manière les douze Apôtres. Leur éducation est individualisée. Chaque personne a sa vocation propre.
Nous retrouvons Pierre, Jacques et Jean ensemble à plusieurs reprises :
Tout d’abord lorsque Jésus ressuscite la fille de Jaïre, dans la maison de ce chef de la synagogue. Jésus ne laissa personne l’accompagner, sauf Pierre, Jacques et Jean.
Puis, quand il annonce la ruine du temple de Jérusalem, ces trois mêmes disciples, cette fois accompagnés d’André, lui demandaient : « Dis-nous, Maître, quand cela arrivera. »
Et surtout, à Gethsémani, le soir du Jeudi Saint, Jésus emmène avec lui Pierre, Jacques et Jean. Il leur dit : « Mon âme est triste à en mourir. »
C’est donc à ces moments particulièrement marquants ou dramatiques que ces trois sont réunis.
Quelle est cette haute montagne où a lieu la Transfiguration ? On a pensé au Mont Thabor ou au Mont Sion, la montagne de Jérusalem. C’est sans doute plutôt la montagne mystique, dont parlent les prophètes, là où afflueront toutes les nations à la fin des temps.
Comment décrire Jésus transfiguré ? Bien sûr, c’est impossible. Tout comme lorsqu’on demandait à Bernadette de décrire la beauté de la Vierge Marie dans la grotte de Lourdes. « Ses vêtements deviennent resplendissants, d’une blancheur indescriptible. »
La présence d’Elie ou de Moïse a souvent été interprétée comme les symboles des prophètes et de la Loi. Des spécialistes de la Bible y voient plutôt des précurseurs et des témoins de l’Alliance. Elie devait être le précurseur du Messie et il est identifié un peu plus loin à Jean-Baptiste, mis à mort par Hérode.
La réaction de Pierre : « Dressons donc trois tentes, une pour Toi, une pour Moïse, une pour Elie, » peut nous paraître un peu naïve.
Elle exprime bien pourtant ce désir de faire durer des moments particulièrement heureux et exaltants. Il y a dans toute vie des jours de paix et de joie, que l’on voudrait éterniser, mais qui se révèlent trop courts.
Jésus ne vient pas établir ses disciples dans la quiétude et l’allégresse. Il les a avertis que pour le suivre il fallait porter sa croix. Il les prépare aujourd’hui à affronter un avenir difficile. Il se révèle comme l’envoyé de son Père, comme le Fils de Dieu. « De la nuée, une voix se fit entendre : Celui-ci est mon Fils bien-aimé, écoutez-le. »
Celui qui a écouté le Seigneur, c’est bien Abraham, celui dont nous parle la première lecture. Chaque fois que la voix du haut du Ciel l’appelle « Abraham ! », sa réponse est immédiate et toute simple « Me voici ! » Ce trait suffit à montrer son entière disponibilité, sa confiance absolue envers Celui qui lui était apparu et lui avait dit : « C’est moi le Dieu puissant, marche en ma présence et sois intègre. Je veux te faire don de mon alliance entre toi et moi, je rendrai ta descendance extrêmement nombreuse. »
Abraham se montre parfaitement obéissant à la volonté de Dieu, même lorsque celle-ci lui paraît incompréhensible. Sacrifier son propre fils, est-ce envisageable ?
« Dieu mit Abraham à l’épreuve », et il vit que sa fidélité était sans défaut. Cet épisode souligne que Dieu rejette tout sacrifice humain : « Ne porte pas la main sur l’enfant, dit l’Ange, ne lui fais aucun mal. »
Mais il est aussi une préfiguration du sacrifice de Jésus sur la Croix, en expiation de tous les péchés de l’humanité, de tous les temps. Jésus priait en disant : « Mon Père, s’il est possible, que cette coupe passe loin de moi ! Pourtant, non pas comme je veux, mais comme tu veux ! »
Accomplir la volonté du Seigneur, en sachant que cette volonté est en définitive pour notre plus grand bien, pour notre bonheur, même s’il faut passer par l’épreuve, accomplir cette volonté est le but du carême.
Puissions-nous le continuer avec la confiance que saint Paul exprimait aux Romains : « Dieu n’a pas refusé son propre Fils, il l’a livré pour nous tous ; comment pourrait-il avec lui ne pas nous donner tout ? »
Amen
Père Jean Rouillard
17 mars 2009
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