Homélie du 1er dimanche de l'Avent - année C
A la demande des catéchistes de la paroisse, je vais inaugurer aujourd’hui une méditation sur les gestes de la messe : gestes que nous faisons peut-être mécaniquement, et dont nous voudrions parfois connaître le sens, si c’est possible …
Faisons, tout d’abord, un peu d’histoire : le 08 décembre 1965, le Pape Paul VI confiait à l’Immaculée le devenir de l’Eglise, en clôture du Concile Vatican II. Quatre ans plus tard, une réforme liturgique était mise en place, pour tenir compte, dans la liturgie, des grandes intuitions du Concile. Cette réforme, naturellement, contenait des éléments traditionnels, car la liturgie est toujours fondamentalement la même « action du peuple » (leitourgia) par laquelle elle reçoit de Dieu tout ce dont les hommes ont besoin pour trouver nourriture, pardon, force, vie éternelle. Cependant, des « modernisations » semblaient nécessaires, qui allèrent, en général, dans le sens de la simplification.
Le signe de croix, geste fondamental s’il en est, a deux sens : tout d’abord il rappelle la foi en la Trinité (Dieu est unique en trois personnes), car c’est ainsi que Dieu s’est révélé à nous par Jésus-Christ ; si ce point nous ennuie, intellectuellement, sachons tout simplement recevoir Dieu comme il est, même si cela nous échappe en grande partie, de même qu’un mari reçoit sa femme comme elle est ou sa femme son mari, sans qu’il toujours possible de tout saisir, n’est-ce pas ? …
Le signe de croix rappelle également, bien sûr, et c’est le deuxième aspect, la mort de Jésus, de sorte que nous pouvons redire ce qu’est la messe : le renouvellement non-sanglant du sacrifice de Jésus sur la croix, plutôt qu’un simple « rassemblement des chrétiens », comme je l’entends souvent, définition juste au plan sociologique, mais un peu insuffisante au plan spirituel. Si nous pouvons fêter le dimanche la résurrection du Christ, c’est bien parce que la messe nous met en présence de la passion et de la mort de Jésus.
Vous connaissez peut-être Jacqueline, la voyante encore vivante de l’Ile Bouchard, qui raconte comment la Vierge lui a en quelque sorte « dicté » le signe de croix, avec une extrême lenteur … il est bien sûr impossible que nous fassions de même au quotidien et dans la liturgie, mais tout au moins, de temps en temps, dans le secret de notre chambre, c’est sûrement excellent de pratiquer cette extrême lenteur, afin « d’habiter » ce geste et lui donne un peu de profondeur, y compris dans la liturgie, où il doit être fait plus vite. Nous faisons le signe de croix au moins à trois reprises dans la messe : au début de celle-ci, pour nous mettre en présence du sacrifice de Jésus, au moment de l’épiclèse pour bénir pain et vin qui deviendront corps et sang de Jésus, à la fin de la messe, pour nous inviter à demeurer en présence de la croix, source de toute sagesse. De la croix jaillissent toutes les grâces, tous les sacrements puisent leur force du côté ouvert de Jésus : c’est ce qui a fait dire au Concile que l’Eucharistie est « la source et le sommet » de toute la vie chrétienne ».
Il est donc bien naturel, une fois ceci dit, que en présence du crucifié, nous prenions conscience de nos péchés et de notre indignité : c’est la raison pour laquelle nous nous frappons la poitrine –autre geste !- au moins une fois par messe, et souvent deux. « Oui, j’ai vraiment péché », dit-on en se frappant la poitrine durant le je confesse à Dieu, et de toutes façons juste avant de communier, « Seigneur, je ne suis pas digne de te recevoir, mais dis seulement une parole et je serai guéri ». C’est un geste purement conventionnel que celui-ci, car d’autres peuvent exprimer la pénitence ; cependant, profitons de ce que ce geste touche le muscle cardiaque -qu’on appelle cœur aussi- pour reconnaître que la religion est avant tout une affaire du cœur et ensuite seulement un stimulant et une lumière pour l’intelligence ; « tu ne repousses pas, ô mon Dieu, un cœur qui se tourne vers toi », dit le psaume 50.
Faisons, tout d’abord, un peu d’histoire : le 08 décembre 1965, le Pape Paul VI confiait à l’Immaculée le devenir de l’Eglise, en clôture du Concile Vatican II. Quatre ans plus tard, une réforme liturgique était mise en place, pour tenir compte, dans la liturgie, des grandes intuitions du Concile. Cette réforme, naturellement, contenait des éléments traditionnels, car la liturgie est toujours fondamentalement la même « action du peuple » (leitourgia) par laquelle elle reçoit de Dieu tout ce dont les hommes ont besoin pour trouver nourriture, pardon, force, vie éternelle. Cependant, des « modernisations » semblaient nécessaires, qui allèrent, en général, dans le sens de la simplification.
Le signe de croix, geste fondamental s’il en est, a deux sens : tout d’abord il rappelle la foi en la Trinité (Dieu est unique en trois personnes), car c’est ainsi que Dieu s’est révélé à nous par Jésus-Christ ; si ce point nous ennuie, intellectuellement, sachons tout simplement recevoir Dieu comme il est, même si cela nous échappe en grande partie, de même qu’un mari reçoit sa femme comme elle est ou sa femme son mari, sans qu’il toujours possible de tout saisir, n’est-ce pas ? …
Le signe de croix rappelle également, bien sûr, et c’est le deuxième aspect, la mort de Jésus, de sorte que nous pouvons redire ce qu’est la messe : le renouvellement non-sanglant du sacrifice de Jésus sur la croix, plutôt qu’un simple « rassemblement des chrétiens », comme je l’entends souvent, définition juste au plan sociologique, mais un peu insuffisante au plan spirituel. Si nous pouvons fêter le dimanche la résurrection du Christ, c’est bien parce que la messe nous met en présence de la passion et de la mort de Jésus.
Vous connaissez peut-être Jacqueline, la voyante encore vivante de l’Ile Bouchard, qui raconte comment la Vierge lui a en quelque sorte « dicté » le signe de croix, avec une extrême lenteur … il est bien sûr impossible que nous fassions de même au quotidien et dans la liturgie, mais tout au moins, de temps en temps, dans le secret de notre chambre, c’est sûrement excellent de pratiquer cette extrême lenteur, afin « d’habiter » ce geste et lui donne un peu de profondeur, y compris dans la liturgie, où il doit être fait plus vite. Nous faisons le signe de croix au moins à trois reprises dans la messe : au début de celle-ci, pour nous mettre en présence du sacrifice de Jésus, au moment de l’épiclèse pour bénir pain et vin qui deviendront corps et sang de Jésus, à la fin de la messe, pour nous inviter à demeurer en présence de la croix, source de toute sagesse. De la croix jaillissent toutes les grâces, tous les sacrements puisent leur force du côté ouvert de Jésus : c’est ce qui a fait dire au Concile que l’Eucharistie est « la source et le sommet » de toute la vie chrétienne ».
Il est donc bien naturel, une fois ceci dit, que en présence du crucifié, nous prenions conscience de nos péchés et de notre indignité : c’est la raison pour laquelle nous nous frappons la poitrine –autre geste !- au moins une fois par messe, et souvent deux. « Oui, j’ai vraiment péché », dit-on en se frappant la poitrine durant le je confesse à Dieu, et de toutes façons juste avant de communier, « Seigneur, je ne suis pas digne de te recevoir, mais dis seulement une parole et je serai guéri ». C’est un geste purement conventionnel que celui-ci, car d’autres peuvent exprimer la pénitence ; cependant, profitons de ce que ce geste touche le muscle cardiaque -qu’on appelle cœur aussi- pour reconnaître que la religion est avant tout une affaire du cœur et ensuite seulement un stimulant et une lumière pour l’intelligence ; « tu ne repousses pas, ô mon Dieu, un cœur qui se tourne vers toi », dit le psaume 50.
Le violet dont sont revêtus diacres et prêtres pendant l’Avent témoignent de cet esprit de pénitence et de conversion qu’exprime la « coulpe », se frapper la poitrine ; car pour préparer la venue de Jésus, « l’Avent » de Jésus, il est bon de contempler le jugement dernier et de s’y préparer. L’Evangile aujourd’hui remplit cette fonction. Face à cette perspective du jugement, il y a deux écueils à éviter : la niaiserie du « on ira tous au Paradis » et la dureté d’un dieu qui n’a pas l’air de se rendre compte qu’on peut avoir du mal à le suivre. Au milieu de ces deux écueils, se dresse un mot magnifique : Justice ! Il est juste, n’est-ce pas, que mère Teresa et Ben Laden ne soient pas « reçus » de la même façon au Ciel …Nous ne sommes ni Mère Teresa ni Ben Laden, et donc notre jugement sera proportionné à ce que nous sommes, mais sur la même échelle de l’amour. La crainte en face du jugement est due à nos compromissions avec le péché, celui qui se convertit, par conséquent n’a rien à craindre du jugement, au contraire, il l’attend, il y trouvera sa récompense.
Nous continuerons cette méditation sur les principaux gestes de la messe pendant l’Avent, afin de progresser en profondeur dans notre relation avec Dieu, Source de notre Salut et de notre joie !
Nous continuerons cette méditation sur les principaux gestes de la messe pendant l’Avent, afin de progresser en profondeur dans notre relation avec Dieu, Source de notre Salut et de notre joie !
P. Emmanuel d'Andigné
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