22ème DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE – ANNEE C
29 AOÛT 2010
« Accomplis toutes choses dans l’humilité, » nous disait Ben Sirac le Sage dans la première lecture. « Les humbles rendent gloire au Seigneur. » « Béni soit le Seigneur : il élève les humbles, » nous faisait reprendre le refrain du psaume. » Dieu comble de biens les affamés, il élève les humbles. » C’était le verset de l’alléluia, l’Evangile nous invitant à choisir de préférence la dernière place.
Il est bien clair que le thème dominant de la liturgie de ce dimanche est l’humilité. Les aspirations naturelles de l’être humain sont pourtant bien différentes ! Qui ne souhaite pas être bien placé, si possible le premier ? Au début d’une année scolaire, je ne vois pas que des parents conseillent à leurs enfants d’être en queue de classe. Ils les stimuleront plutôt pour qu’ils tendent aux premières places, et ils auront raison.
Il est tours nécessaire de se poser la question : à qui Jésus s’adresse-t-il ? Et quelles sont les circonstances ? Jésus était entré chez un chef des pharisiens. On sait que ces hommes-là ne brillaient pas pour leur modestie. Ils étaient beaucoup plus disposés à donner des leçons aux autres. Mais ils n’étaient pas les seuls visés. Jésus avait remarqué que les invités, d’une façon générale, choisissaient les premières places, ce qui peut suggérer à chacun de se poser la question personnellement.
Quoiqu’il en soit, la vie en société nous donne le spectacle d’une perpétuelle compétition dans tous les domaines. Il faut être le premier bien sûr, dans tous les sports. Il s’agit de surpasser les concurrents, ou de se surpasser soi-même : battre des records. Il faut être le premier dans le commerce, et puis bien évidemment dans le domaine politique. Est-ce un bien, est-ce un mal ? Tout dépend du but poursuivi.
Saint Paul lui-même encourage ses disciples de Corinthe à se hisser à la première place : « Ne savez-vous pas, leur dit-il, que les coureurs, dans le stade, courent tous, mais qu’un seul gagne le prix ? Courez donc de manière à le remporter… Moi je cours ainsi. Je traite durement mon corps… de peur que je ne sois moi-même éliminé. »
En demandant de ne pas prendre la première place, Jésus n’invite aucunement à la facilité, au laisser-aller, ni à imiter les petits oiseaux qui ne tissent ni ne filent, et pourtant sont très bien vêtus par le Père du Ciel.
Par la parabole des talents notamment, le Christ demande à chacun de développer au mieux ses capacités, de manière à se rendre plus utile, à soi-même et aux autres. Tout est là. Dans la mesure où on se sent apte à assumer telle ou telle responsabilité, il est souhaitable de mettre ses talents à la disposition de son entourage. Et pour cela, le plus sûr est de prendre conseil, comme le dit Ben Sirac : « L’idéal du sage, c’est une oreille qui écoute. »
Les plus admirables exemples d’humilité nous sont donnés, bien évidemment, par Jésus et sa sainte Mère.
Comme l’écrivait l’apôtre saint Paul aux Philippiens en parlant du Christ : lui qui, étant « dans la condition de Dieu… n’a pas jugé bon de revendiquer son droit d’être traité à l’égal de Dieu : mais il s’est dépouillé, prenant la condition de serviteur, devenant semblable aux hommes… il s’est abaissé, devenant obéissant jusqu’à la mort, la mort sur une croix. »
La Vierge Marie ne cessera de rendre grâces à son Fils, dans des expressions de parfaite humilité : « Il s’est penché sur son humble servante… Il renverse les puissants de leur trône, il élève les humbles. »
L’humilité n’est pas le dénigrement de soi-même, ni la complaisance dans la faiblesse. Elle est dans le détachement de l’égoïsme, de l’orgueil. Elle rend libre pour le service des autres. Elle est d’autant plus manifeste qu’elle n’attend rien en retour.
« Invite des pauvres, des estropiés, des boiteux, des aveugles – dit le Seigneur – et tu seras heureux, parce qu’ils n’ont rien à te rendre : cela te sera rendu à la résurrection des justes. »
Belle perspective, assurément !
Amen.
Père Jean Rouillard
31 août 2010
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