Homélie du 5ème dimanche de Pâques - Année B
On m’a posé une bonne question la semaine
dernière : celui qui participera à la Formation à l’Evangélisation
devra-t-il s’engager à alpha ?
Deux réponses :
1) Non, bien sûr, pas
forcément (il y aura des personnes qui sont en dehors de la paroisse à cette
formation)
2) Vous connaissez
sans doute l’histoire qui est arrivée à Moïse, avec Eldad et Medad, qui
prophétisaient en dehors du groupe officiel institué par le Guide des Hébreux :
ils sont dénoncés au maître et celui-ci répond : « Ah, si tous les fils de mon peuple pouvaient
être des prophètes ! »
Ah, si tous les
paroissiens de sainte-Bernadette pouvaient être des apôtres, des
évangélisateurs !!! … Le but de cette formation est de réveiller l’apôtre
qui sommeille en chacun de vous
« mettez un tigre
dans votre moteur » … disait la pub ; mettez un Agneau dans votre
moteur : l’Agneau de Dieu !
Dans un film vu
récemment au cinéma (Lock out), l’héroïne s’adresse au héros en luis demandant
pour la troisième fois « mais pourquoi s’adresse-t-on toujours à vous par
votre nom de famille et jamais votre prénom ??? » L’homme lui avoue
qu’il a un prénom féminin, qu’il en un peu honte … ce à quoi elle lui rétorque « mais
c’est bien, cela révèle ta part de féminité ! »
« tout homme a une part de féminité »
est la première étape de la vulgarisation de l’idéologie du Genre …
Avec l’EAP, nous avons réfléchi à la
manière dont la paroisse pourrait participer à la lutte contre le « Gender » :
conférence, petit topo papier, homélie …
Dans une homélie, il me semble largement
suffisant de s’en tenir à l’aspect spirituel du danger que représente la
« théorie du Genre », comme on l’appelle … mais peut-être faut-il
commencer par expliquer ce que c’est !
L’idée, c’est que lorsque vous naissez,
certes, vous êtes homme ou femme, biologiquement, mais si vous le voulez
vraiment, vous pouvez changer de genre, passer du genre biologique masculin au
genre social féminin ou inversement.
Il y a aurait donc deux sortes de genre :
les deux genres biologiques (masculin et féminin) et les multiples genres
sociaux (je préfère ne pas prononcer toutes les combinaisons et déviances qui
ont été imaginées par les tenants de cette idéologie, par respect pour les
enfants).
Ça doit vous paraître ahurissant et
bizarre, non ? Et pourtant …
J’ai entendu souvent : « tout
homme a une part de féminité … » ; « tout femme a une part de
masculinité ». Vous n’avez jamais entendu ça ? Moi, tout le temps !
Ça a les allures d’une grande maxime de
sagesse : « tout homme … ». Je me suis regardé … j’ai réfléchi …
et je me suis dit : si j’ai une part de féminité … elle est bien
cachée !!!
Cette « maxime » a été formalisée
pour la première fois par Jung, disciple
de Freud et elle fut rendue célèbre par une certaine Judith Butler, homosexuelle
notoire, qui est devenue depuis (elle est toujours vivante) le « saint
Thomas d’Aquin » de l’idéologie du Genre
1ère étape du raisonnement :
il y a du féminin et du masculin en tout personne
2ème étape : je peux donc
choisir de quel côté je vais « pencher », ceux du sexe opposé ou du
mien
3ème étape : ça n’a aucune
importance d’être homosexuel ou d’être attiré par le sexe opposé, les deux
attitudes sont également normales
4ème étape : tous ceux qui
s’opposent à cette pensée sont des affreux homophobes, des intolérants, des
ayatollah ..
La 1ère étape est déjà franchie
… la seconde a été franchie dans les manuels scolaires de 1ère en
SVT, dans les films, dans certaines lois qui ont été votées ici ou là en Europe
… la 4ème est déjà bien en route, bientôt, pour les propos que je
suis en train de tenir, j’irai en prison … j’espère que vous m’apporterez des oranges !
Enfin j’espère surtout que vous n’allez pas
rester les bras croisés, en attendant de voir que l’inimaginable va se produire
En quoi le gender est-il un défi pour la
foi ? Eh bien, parce que cette idéologie repose sur deux principes
1) Dieu n’existe pas
2) L’homme a donc tout
pouvoir pour se créer lui-même …
Dans l’idéologie du
genre (car c’est une idéologie), il s’agit pour l’homme de recréer l’humanité, de
la façonner à sa guise, sans Dieu, naturellement.
Les origines philosophiques de Judith
Butler sont Nietzsche, Marx, Jung, et Sartre … tous ces
« philosophes » ont une chose en commun : l’athéisme !
Mais dans l’analyse spirituelle du Gender,
on peut aller plus loin : en effet, on entend d’avantage parler de la part
de féminité chez l’homme que de la part de masculinité chez la femme, pourquoi ?
Eh bien parce que, en bonne marxiste, Judith
considère qu’entre les hommes et les femmes, il doit y avoir une lutte, comme
la lutte des classes, afin de détrôner l’homme, de renverser son pouvoir, qui
naturellement opprime partout la femme.
Dans cette lutte, il faut « tuer le
père », comme la psychanalyse freudienne l’a dit très ouvertement. « Tuer
le père », c’est aussi tuer Dieu dans le père : un père terrestre est
essentiellement une image de Dieu le Père et ces deux pères sont des obstacles
sur la route de ceux qui veulent refonder l’humanité.
Comme on s’en doute, le genre aura toujours
sur sa route trois ennemis : Dieu, bien sûr, puisqu’il a créé l’humanité
homme et femme ; l’Eglise, puisqu’il s’y trouve des gens qui réfléchissent
et qui luttent avec la force que Dieu leur donne ; et enfin la famille,
qui est une résistance naturelle, même en dehors de la religion, à toutes les
déviances de l’amour
Et c’est surtout le lobby homosexuel qui
s’attaque violemment à ces trois réalités : tout le monde comprend très
bien que ce milieu a besoin de brouiller les cartes, afin de se sentir normal,
dans une « normalité » qu’ils ont eux-mêmes fabriqué de toutes pièces
… ajoutons qu’il faut bien différencier ce lobby et bon nombre de personnes
homosexuelles qui tâchent de vivre aussi bien que possible avec cette tendance,
et nous devons toujours entourer ces personnes d’une affection toute fraternelle.
Il faut terminer, je pense, en prononçant
deux mots : espérance et lutte.
Il faut espérer, sereinement, parce que
Dieu est à l’origine de la réalité, et je crois au triomphe final de la réalité
sur l’idéologie, tôt ou tard.
Mais il faut lutter aussi, car les plus
âgés d’entre nous ne souffriront guère de cette invasion culturelle qui est en
train de produire, mais qu’en sera-t-il des enfants et des adolescents
d’aujourd’hui ? Ils voudraient bien avoir à leurs côtés des adultes
courageux.
Apocalypse 13 nous dit ceci : « 1
Alors, j'ai vu monter de la mer une Bête
ayant dix cornes et sept têtes, avec sur les cornes dix diadèmes et sur les têtes
des noms blasphématoires. 2 Et la Bête que j'ai vue ressemblait à une panthère
; ses pattes étaient comme celles d'un ours, et sa gueule comme celle d'un
lion. Le Dragon lui donna sa puissance et son trône, et un grand pouvoir. 3
Elle avait une de ses têtes comme blessée à mort, mais sa plaie mortelle fut
guérie. La terre entière, prise d'admiration, marcha derrière la Bête, 4 et
l'on se prosterna devant le Dragon parce qu'il avait donné le pouvoir à la
Bête, et l'on se prosterna devant la Bête en disant :« Qui est semblable à la
Bête, et qui peut lui faire la guerre ? »
Il me semble que le Genre peut être comparé
à cette bête, qui séduira non seulement des personnes, mais aussi des nations,
et en particulier, dans ces nations, les plus jeunes d’entre nous :
tâchons de faire en sorte que la séduction échoue.
Puisque c’est le jour, lisez les programmes
des candidats, pour commencer, afin de faire votre choix ; et à chaque
fois qu’il le faudra, faites entendre votre voix, donnez des repères à la
jeunesse.
J’ai un cadeau pour vous : vous trouverez dans le fond de
l’église un petit livret remarquable de la fondation Jérôme Le jeune sur la
question du Genre !
P. Emmanuel d'Andigné