26 mai 2012

Homélie du 06 mai 2012-une théorie qui a mauvais Genre


Homélie du 5ème dimanche de Pâques - Année B

On m’a posé une bonne question la semaine dernière : celui qui participera à la Formation à l’Evangélisation devra-t-il s’engager à alpha ?

Deux réponses :
1)      Non, bien sûr, pas forcément (il y aura des personnes qui sont en dehors de la paroisse à cette formation)
2)      Vous connaissez sans doute l’histoire qui est arrivée à Moïse, avec Eldad et Medad, qui prophétisaient en dehors du groupe officiel institué par le Guide des Hébreux : ils sont dénoncés au maître et celui-ci répond : « Ah, si tous les fils de mon peuple pouvaient être des prophètes ! »

Ah, si tous les paroissiens de sainte-Bernadette pouvaient être des apôtres, des évangélisateurs !!! … Le but de cette formation est de réveiller l’apôtre qui sommeille en chacun de vous

« mettez un tigre dans votre moteur » … disait la pub ; mettez un Agneau dans votre moteur : l’Agneau de Dieu !

Dans un film vu récemment au cinéma (Lock out), l’héroïne s’adresse au héros en luis demandant pour la troisième fois « mais pourquoi s’adresse-t-on toujours à vous par votre nom de famille et jamais votre prénom ??? » L’homme lui avoue qu’il a un prénom féminin, qu’il en un peu honte … ce à quoi elle lui rétorque « mais c’est bien, cela révèle ta part de féminité ! »
« tout homme a une part de féminité » est la première étape de la vulgarisation de l’idéologie du Genre  …

Avec l’EAP, nous avons réfléchi à la manière dont la paroisse pourrait participer à la lutte contre le « Gender » : conférence, petit topo papier, homélie …

Dans une homélie, il me semble largement suffisant de s’en tenir à l’aspect spirituel du danger que représente la « théorie du Genre », comme on l’appelle … mais peut-être faut-il commencer par expliquer ce que c’est !

L’idée, c’est que lorsque vous naissez, certes, vous êtes homme ou femme, biologiquement, mais si vous le voulez vraiment, vous pouvez changer de genre, passer du genre biologique masculin au genre social féminin ou inversement.

Il y a aurait donc deux sortes de genre : les deux genres biologiques (masculin et féminin) et les multiples genres sociaux (je préfère ne pas prononcer toutes les combinaisons et déviances qui ont été imaginées par les tenants de cette idéologie, par respect pour les enfants).

Ça doit vous paraître ahurissant et bizarre, non ? Et pourtant …

J’ai entendu souvent : « tout homme a une part de féminité … » ; « tout femme a une part de masculinité ». Vous n’avez jamais entendu ça ? Moi, tout le temps !

Ça a les allures d’une grande maxime de sagesse : « tout homme … ». Je me suis regardé … j’ai réfléchi … et je me suis dit : si j’ai une part de féminité … elle est bien cachée !!!

Cette « maxime » a été formalisée pour la première fois par  Jung, disciple de Freud et elle fut rendue célèbre par une certaine Judith Butler, homosexuelle notoire, qui est devenue depuis (elle est toujours vivante) le « saint Thomas d’Aquin » de l’idéologie du Genre

1ère étape du raisonnement : il y a du féminin et du masculin en tout personne
2ème étape : je peux donc choisir de quel côté je vais « pencher », ceux du sexe opposé ou du mien
3ème étape : ça n’a aucune importance d’être homosexuel ou d’être attiré par le sexe opposé, les deux attitudes sont également normales
4ème étape : tous ceux qui s’opposent à cette pensée sont des affreux homophobes, des intolérants, des ayatollah ..

La 1ère étape est déjà franchie … la seconde a été franchie dans les manuels scolaires de 1ère en SVT, dans les films, dans certaines lois qui ont été votées ici ou là en Europe … la 4ème est déjà bien en route, bientôt, pour les propos que je suis en train de tenir, j’irai en prison … j’espère que vous m’apporterez des oranges !

Enfin j’espère surtout que vous n’allez pas rester les bras croisés, en attendant de voir que l’inimaginable va se produire

En quoi le gender est-il un défi pour la foi ? Eh bien, parce que cette idéologie repose sur deux principes
1)      Dieu n’existe pas
2)      L’homme a donc tout pouvoir pour se créer lui-même …
Dans l’idéologie du genre (car c’est une idéologie), il s’agit pour l’homme de recréer l’humanité, de la façonner à sa guise, sans Dieu, naturellement.

Les origines philosophiques de Judith Butler sont Nietzsche, Marx, Jung, et Sartre … tous ces « philosophes » ont une chose en commun : l’athéisme !

Mais dans l’analyse spirituelle du Gender, on peut aller plus loin : en effet, on entend d’avantage parler de la part de féminité chez l’homme que de la part de masculinité chez la femme, pourquoi ?

Eh bien parce que, en bonne marxiste, Judith considère qu’entre les hommes et les femmes, il doit y avoir une lutte, comme la lutte des classes, afin de détrôner l’homme, de renverser son pouvoir, qui naturellement opprime partout la femme.

Dans cette lutte, il faut « tuer le père », comme la psychanalyse freudienne l’a dit très ouvertement. « Tuer le père », c’est aussi tuer Dieu dans le père : un père terrestre est essentiellement une image de Dieu le Père et ces deux pères sont des obstacles sur la route de ceux qui veulent refonder l’humanité.

Comme on s’en doute, le genre aura toujours sur sa route trois ennemis : Dieu, bien sûr, puisqu’il a créé l’humanité homme et femme ; l’Eglise, puisqu’il s’y trouve des gens qui réfléchissent et qui luttent avec la force que Dieu leur donne ; et enfin la famille, qui est une résistance naturelle, même en dehors de la religion, à toutes les déviances de l’amour

Et c’est surtout le lobby homosexuel qui s’attaque violemment à ces trois réalités : tout le monde comprend très bien que ce milieu a besoin de brouiller les cartes, afin de se sentir normal, dans une « normalité » qu’ils ont eux-mêmes fabriqué de toutes pièces … ajoutons qu’il faut bien différencier ce lobby et bon nombre de personnes homosexuelles qui tâchent de vivre aussi bien que possible avec cette tendance, et nous devons toujours entourer ces personnes d’une affection toute fraternelle.

Il faut terminer, je pense, en prononçant deux mots : espérance et lutte.

Il faut espérer, sereinement, parce que Dieu est à l’origine de la réalité, et je crois au triomphe final de la réalité sur l’idéologie, tôt ou tard.

Mais il faut lutter aussi, car les plus âgés d’entre nous ne souffriront guère de cette invasion culturelle qui est en train de produire, mais qu’en sera-t-il des enfants et des adolescents d’aujourd’hui ? Ils voudraient bien avoir à leurs côtés des adultes courageux.

Apocalypse 13 nous dit ceci : « 1 Alors, j'ai vu monter de la mer une Bête ayant dix cornes et sept têtes, avec sur les cornes dix diadèmes et sur les têtes des noms blasphématoires. 2 Et la Bête que j'ai vue ressemblait à une panthère ; ses pattes étaient comme celles d'un ours, et sa gueule comme celle d'un lion. Le Dragon lui donna sa puissance et son trône, et un grand pouvoir. 3 Elle avait une de ses têtes comme blessée à mort, mais sa plaie mortelle fut guérie. La terre entière, prise d'admiration, marcha derrière la Bête, 4 et l'on se prosterna devant le Dragon parce qu'il avait donné le pouvoir à la Bête, et l'on se prosterna devant la Bête en disant :« Qui est semblable à la Bête, et qui peut lui faire la guerre ? »

Il me semble que le Genre peut être comparé à cette bête, qui séduira non seulement des personnes, mais aussi des nations, et en particulier, dans ces nations, les plus jeunes d’entre nous : tâchons de faire en sorte que la séduction échoue.

Puisque c’est le jour, lisez les programmes des candidats, pour commencer, afin de faire votre choix ; et à chaque fois qu’il le faudra, faites entendre votre voix, donnez des repères à la jeunesse.

J’ai un cadeau  pour vous : vous trouverez dans le fond de l’église un petit livret remarquable de la fondation Jérôme Le jeune sur la question du Genre !

P. Emmanuel d'Andigné

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