20 septembre 2012

homélie du 26 août 2012- les auditeurs de Jésus n'étaient pas naïfs


Homélie du 21ème dimanche du Temps Ordinaire - Année B


« Ce que Jésus a dit est intolérable, on ne peut pas continuer à l’écouter ! » cette réaction de nombreux disciples après la déclaration de Christ : « celui qui mange ma chair et boit mon sang a la vie éternelle, » cette exclamation montre bien que les auditeurs de Jésus n’étaient pas tous des naïfs, des admirateurs crédules ou des gens peu évolués prêts à admettre tout ce que disaient des beaux parleurs… Ils avaient du bon sens et refusaient de croire en ce qui leur paraissait contraire à la raison.



Jésus laisse même entrevoir qu’il vient de beaucoup plus haut que la simple humanité. « Et quand vous verrez le Fils de l’homme monter là où il était auparavant ?... »



Or Jésus s’était montré particulièrement provocant : « Moi je suis le pain vivant, qui est descendu du Ciel : si quelqu’un mange de ce pain, il vivra éternellement. Le pain que je donnerai, c’est ma chair, donnée pour que le monde ait la vie. » Nous nous rappelons l’Evangile de dimanche dernier : les Juifs discutaient entre eux : « Comment cet homme-là peut-il nous donner sa chair à manger ? »



Pour ajouter foi aux paroles du Christ, il faut donc de très sérieuse raisons et accepter que Dieu intervienne en notre monde.

Ces paroles très surprenantes de Jésus amènent chacun à prendre ses responsabilités : « A partir de ce moment, beaucoup de ses disciples s’en allèrent et cessèrent de marcher avec lui. »



La question est posée directement aux douze : « Voulez-vous partir vous aussi ? »

Cette même question est posée à chacun d’entre nous, aux heures de choix décisifs sans doute, mais aussi chaque fois que nous avons à user de notre liberté d’action.



C’est de toutes les époques, et déjà de nombreux siècles avant Jésus-Christ, Josué réunissait les chefs, les juges et les commissaires, et disait à tout le peuple : « S’il ne vous plaît pas de servir le seigneur, choisissez aujourd’hui qui vous voulez servir : les dieux que vos pères servaient au-delà de l’Euphrate, ou les dieux des Amorites dont vous habitez le pays. »

Et Josué déclare son choix : « Moi et les miens, nous voulons servir le Seigneur. »

Ce qui amène le peuple à répondre dans le même sens : « Plutôt mourir que d’abandonner le Seigneur pour servir d’autres dieux ! » Puis le peuple chante les louanges de ce Seigneur qui l’a fait monter du pays d’Egypte, maison d’esclavage… et a opéré de grands prodiges, le protégeant tout au long du chemin.



« Choisissez aujourd’hui qui vous voulez servir ! » C’est la question que le Seigneur pose aux parents dès la naissance, pour le baptême, puis lorsque les enfants atteignent l’âge du catéchisme ; c’est la question qu’il pose quelques années plus tard lorsque les mêmes enfants prononcent leur Profession de Foi. C’est toujours la même question pour l’orientation de la vie, la réponse à une éventuelle vocation, le projet d’une union conjugale : mariage religieux, cérémonie seulement civile, « PACS », union dite « libre. »



La lettre de saint Paul aux Ephésiens, la page lue aujourd’hui, dépasse de loin les considérations pratiques, avec les calculs des avantages et inconvénients d’ordre financier ou administratif en ce qui concerne le mariage. « Vous les hommes, aimez votre femme à l’exemple du Christ : il a aimé l’Eglise, il s’est livré pour elle… C’est comme cela que le mari doit aimer sa femme : comme son propre corps… C’est ce que fait le Christ pour l’Eglise, parce que nous sommes les membres de son Corps. Comme dit l’Ecriture : à cause de cela, l’homme quittera son père et sa mère, et tous deux ne feront plus qu’un. Ce mystère est grand : je le dis en pensant au Christ et à l’Eglise. »



Voilà comment l’Apôtre considère la soumission dans le mariage : « Soyez soumis les uns aux autres… par respect pour le Christ. » La référence est l’union du Christ et de l’Eglise, union d’amour. Il en est de même de la soumission du Christ à son Père. Bien sûr les pensées du Seigneur sont bien au-dessus des nôtres, et nous avons quelque peine à les saisir. « Les paroles que je vous ai dites, précise Jésus, sont Esprit et elles sont Vie… C’est l’Esprit qui fait vivre, la chair n’est capable de rien… » « Voilà pourquoi je vous ai dit que personne ne peut venir à moi si cela ne lui est pas donné par le Père. »



Que le Père nous donne de répondre avec la même confiance que Simon-Pierre : « Seigneur, vers qui pourrions-nous aller ? Tu as les paroles de la vie éternelle. »



Goûtez et voyez comme est bon le Seigneur !



Amen.

Père Jean Rouillard

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