21 septembre 2012
Homélie du 16 septembre 2012 - avec ou sans l'Esprit Saint ?
Homélie du 24ème dimanche du temps Ordinaire - Année B
En ce presque début d’année (scolaire), nous avons la grâce par l’Eglise et les Paroles qu’elle nous propose de nous centrer sur l’ESSENTIEL.
En effet dans l’Evangile de Marc (que nous venons d’entendre), nous sommes à un point de basculement, avec la question que Jésus pose : « pour vous, qui suis-je ? » Notez la délicatesse de Jésus. D’abord il n’interroge pas les disciples tout de suite, mais il leur demande ce qu’en pensent les gens. C’est un peu ce que l’on a fait ce samedi matin en parlant du cours Alpha dans la rue. Dans un deuxième temps, cette question « qui suis-je ? » donc est posée aux disciples et nous est posée à nous, à chacun.
_ Qui est Jésus pour chacun de nous :
Un homme du passé
Un guérisseur
Celui vers qui je m’épanche uniquement dans la peine
Celui qui me conforte dans un confort spirituel
Celui que j’interpelle quand j’ai besoin
Un devoir religieux de fin de semaine
Ou Celui sur qui toute ma vie est fondée, toute ma vie repose.
Temps de silence pour recevoir la question
Pierre quant à lui a répondu, mais nous savons que sa réponse spontanée manque encore de profondeur. Et nous, où en sommes-nous aussi ?
En cette année dite de la Foi, il est heureux que nous recevions cet Evangile, car encore une fois la question de Jésus nous replonge au fondement de la Vie Chrétienne. La Vie chrétienne, la Foi chrétienne, ce n’est pas d’abord des valeurs, une morale, une éthique (dit-on maintenant) ou même à vous choquer « une vie d’amour ». La Foi chrétienne, c’est suivre quelqu’un, Jésus-Christ, pour faire la volonté du Père, vécu en Esprit.
Bien sûr des valeurs sont émergées, une morale va en découler, mais ce qui est premier, c’est « reconnaître » Jésus comme Fondement de notre vie.
Jésus va aller plus loin avec Pierre et les disciples, il va préciser : Jésus les appelle, nous appelle à la suivre, c’est déjà très bien. De la reconnaissance de Jésus comme Messie, il faut passer à l’étape « Etre son disciple ». Sinon, il s’agit d’une croyance, bonne base, mais pas suffisante.
_ Etre disciple, c’est suivre Jésus, 2ème question à se poser : est-ce que je veux être son disciple ? C’est lui qui nous le dit et il précise comment : en renonçant à soi-même, non pas dans un esprit masochiste, non pas en ayant plus de volonté propre, mais en ordonnant ma volonté à la sienne, mais pour que Lui prenne toute sa place.
Passer le volant de sa voiture. Prendre sa croix, dit Jésus, c’est assumer sa vie.
Alors là, attention : regardons bien comment est dite par Jésus cette parole : « Si quelqu’un veut marcher derrière moi, qu’il renonce à lui-même, qu’il me suive Moi. Le renoncement indispensable est encadré par la relation à Jésus. Prendre sa croix tout seul, c’est mortifère (et malheureusement beaucoup vivent cela par la force des choses, des événements). Nous devons toujours lier les deux : suivre Jésus et vivre notre vie d’homme. C’est suivre Jésus qui nous sauve. Ce ne sont pas nos œuvres qui nous sauvent, c’est Jésus. C’est, pour reprendre Isaïe, parce que « le Seigneur m’a ouvert l’oreille » que je peux vivre de la vie de Dieu.
_ Enfin, dernier point pour que la foi ne soit pas illusion ou évasion, elle doit déboucher sur un agir. C’est ce que rappelle l’épître de Jacques : « Tu prétends avoir la foi, moi je la mets en pratique ; moi, c’est par mes actes que je te montrerai ma foi. »
Oui, Dieu révélé par Jésus nous pousse à vivre et agir pour nos frères (avec) nos frères humains. Mais là aussi, attention : cet agir, cette concrétisation, cette « incarnation » de notre foi, doit toujours être en référence à Jésus qui nous a ouvert le chemin. Nous avons sans cesse à vérifier que ce que nous vivons est conforme à ce que Jésus a vécu, et à ce qu’il a annoncé.
N’opposons pas, comme on le fait si souvent, action et contemplation : l’un et l’autre s’auto alimentent. La vraie prière mène à l’action et à poser des gestes justes. Nous avons peut-être à nous adresser, les uns et les autres, dans la relation personnelle, à Dieu, à Jésus, à l’Esprit.
Je veux finir par ce très beau texte de Ignace de Lattaquvé en juillet 1998 (Métropolite orthodoxe) :
Sans l’Esprit-Saint Dieu est loin. Le Christ est dans le passé.
L’Evangile est une lettre morte. L’Eglise est une simple organisation.
L’autorité est une domination. La mission est une propagande.
Le culte est une évocation. L’agir chrétien est une morale d’esclave.
Mais avec l’Esprit-Saint,
Le cosmos soulevé gémit dans l’enfantement du royaume.
Le Christ ressuscité est là. L’Evangile est une puissance de vie.
L’Eglise est une communion trinitaire. L’autorité est un service libérateur.
La mission est une Pentecôte. La liturgie est mémorial et anticipation.
L’agir humain est déifié.
En cette année de la Foi, demandons la grâce de découvrir encore plus qui est Jésus, et de progresser en Lui, pour être davantage ses disciples.
Alain Curtet – Diacre (paroisses Saint Léonard- Sainte Madeleine)
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