Homélie du 19ème dimanche du Temps Ordinaire- Année B
En écoutant les textes de l’Ecriture, il ne
faut pas trop vite aller à l’interprétation, comme si nous devions très vite et
forcément trouver un sens caché ou des applications pratiques immédiates. Commenter
ces textes signifie aussi s’émerveiller devant eux et devant certaines
affirmations ; les vacances sont propices à l’émerveillement devant
la nature, émerveillons-nous un peu pour commencer devant la réalité de ce que
nous vivons en ce moment-même.
Notre foi nous met en contact avec Dieu !
Un jeune d’aujourd’hui dirait « c’est juste énorme ! » … et bien
que ce langage ne soit pas forcément le nôtre et qu’il offense quelque peu le
français, il serait bon que nous prenions exemple sur leur capacité d’aujourd’hui
à s’émerveiller en utilisant volontiers des superlatifs et des mots grandiers.
Le tout est de savoir de quelle manière et avec quels mots nous allons nous
nous émerveiller.
Par ailleurs, nous recevons un pain vivant
(Jésus lui-même), notre nourriture spirituelle, c’est Dieu lui-même … on ne
peut pas mieux se nourrir que de se nourrir de Dieu !
« Goutez
et voyez : le Seigneur est bon », dit le psaume, pour nous
conduire dans la contemplation de la chance que nous avons, de la grâce,
devrais-je dire !
« fortifié
par cette nourriture, il marcha quarante jours et quarante nuits jusqu'à
l'Horeb, la montagne de Dieu. », nous dit la première lecture : n’est-ce
pas exactement ce que nous faisons à la messe ?
« Tu
es le pain vivant venu du ciel, Seigneur Jésus. Qui mange de ce pain vivra pour
toujours », dit le trait de l’Evangile
Nous aurons le loisir, au moment de la consécration
et au moment de la communion, de voir puis de goûter que le Seigneur est bon,
qu’il est là !
Or, le but poursuivi par Jésus dans ce
discours dit « du pain de vie » est le Salut, la vie éternelle :
« celui qui croit en moi a la vie éternelle. » ; « ce
pain-là, qui descend du ciel, celui qui en mange ne mourra pas. Moi, je suis le
pain vivant, qui est descendu du ciel : si quelqu'un mange de ce pain, il vivra
éternellement. »
Le salut est aussi le but ultime des écrits
de Saint Paul, et je pense en particulier au chapitre 9 de la Première lettre
aux Corinthiens, dans lequel celui-ci commente l’actualité sportive de ces
derniers jours !
Même si vous ne vous intéressez pas
beaucoup au sport, vous ne pouvez pas échapper à « londonomania », et
d’ailleurs, plutôt que de vouloir y échapper, il me semble plus profitable de
l’utiliser en vue du Salut, comme le fait St Paul (1, Cor 9), voici ce qu’il
dit :
1 Cor 9,24 « Vous savez bien que, dans les courses du stade, tous les coureurs
prennent le départ, mais un seul gagne le prix. Alors, vous, courez de manière
à l'emporter.
25
Tous les athlètes à l'entraînement s'imposent une discipline sévère ; ils le
font pour gagner une couronne de laurier qui va se faner, et nous, pour une
couronne qui ne se fane pas.
26
Moi, si je cours, ce n'est pas sans fixer le but ; si je fais de la lutte, ce
n'est pas en frappant dans le vide.
27
Mais je traite durement mon corps, et je le réduis en esclavage, pour ne pas
être moi-même disqualifié après avoir annoncé aux autres la Bonne Nouvelle. »
Il faut préciser que, juste avant ce
passage très actuel, Saint Paul déclare
« 19
Oui, libre à l'égard de tous, je me suis fait le serviteur de tous afin d'en
gagner le plus grand nombre possible. »
« 22
Avec les faibles, j'ai été faible, pour gagner les faibles. Je me suis fait
tout à tous pour en sauver à tout prix quelques-uns.
23 Et
tout cela, je le fais à cause de l'Évangile, pour bénéficier, moi aussi, du
salut. »
Cela veut dire que l’évocation des jeux du
stade par Saint Paul reste dans la ligne imprimée par Jésus dans son
discours : il s’agit d’être sauvé et de participer au salut des autres.
« Tous
les coureurs prennent le départ, mais un seul gagne le prix. Alors, vous,
courez de manière à l'emporter. »
Non, nous ne sommes pas automatiquement
sauvés par un Dieu qui est si gentil qu’il ne pourrait pas ne pas sauver tout
le monde ; nous sommes créés à l’image et à la ressemblance de Dieu, et de
ce fait, nous sommes libres, nous devons courir afin de l’emporter.
Pour cela le programme est simple : faire
entrer en nous la mort de Jésus (c’est-à-dire crucifier le mal et le péché en
nous) afin de ressusciter comme lui.
Pour y parvenir, Saint Paul nous donne la
solution, que nous donnent les athlètes d’aujourd’hui -je cite : « Tous les athlètes à l'entraînement s'imposent une discipline sévère ;
ils le font pour gagner une couronne de laurier qui va se faner, et nous, pour
une couronne qui ne se fane pas. »
Un athlète, l’autre jour expliquait qu’il
devait se lever à 5h du matin pour pouvoir courir à 11h dans des bonnes
conditions … qui de nous se lève si tôt pour prier ??? Il faut de la
discipline spirituelle, pour pouvoir entrer sur le podium du Ciel, où
heureusement il y a un peu plus de trois places …
Il faut profiter de l’Eté pour remettre les
pendules à l’heure, revoir son entraînement, s’imposer des rythmes … et ce qui
met de l’oxygène, c’est que chacun joue sa spécialité (on ne demande pas à un
jockey de jouer au basket … il y a 26 disciplines différentes aux JO cette
année)
Bien sûr, les athlètes font très attention
à ce qu’ils mangent, et de même, nous tâcherons pendant cet Eté de nous nourrir
comme il faut : L’Ecriture sainte, bien sûr, à la messe, et puis des vies
de saints
On sait bien que la médaille d’argent
remportée par les « braqueuses » va relancer le basket en France, il
en est de même pour la sainteté !
Tout cela contribue à notre culture, pour
qu’en nous, la connaissance et l’amour se rejoignent, et que nous soyons des
sportifs de Dieu !
P. Emmanuel d'Andigné
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