30 août 2012

Homélie du 05 août 2012-abolition des privilèges ?


Homélie du 18ème dimanche du Temps Ordinaire - Année B

Nous sommes dans le week-end du 04 au 05 août … Dans la nuit du 04 au 05 août 1789, y a-t-il eu « abolition des privilèges » ? Abolition ? Sûrement pas ! Déplacement, oui, certainement, il est bien rare qu’on les supprime complètement…

En 1789, Saint Jean-Marie Baptiste Vianney avait 3 ans : il aura beaucoup à souffrir de la révolution … et il fit, à vrai, dire, bien des années plus tard, le contraire de ce que firent les révolutionnaires !!!

Tandis que ceux-ci prétendaient abolir les privilèges, le Curé d’ars, lui, que l’on fête le 04 août chaque année, a produit une « extension des privilèges », et ce de deux manières.

D’abord en devenant saint lui-même, ce qui veut dire qu’il est entré dans le cercle des saints, qui n’est ni une secte ni une loge maçonnique, mais une grande maison toute pleine d’ouvertures, de toutes les tailles, où peuvent entrer des hommes, des femmes, des jeunes, des vieux, des puissants et des gens simples … bref, rigoureusement tout le monde !

Finalement, ces privilégiés de Dieu que l’on appelle les saints nous disent par leur seule vie : « vous aussi, vous pouvez être des nôtres, il suffit d’aimer », comme disait une certaine sainte Bernadette …

Seriez-vous ni quelqu’un de simple ni quelqu’un de puissant ? Ni jeune, ni vieux ? Ni un homme ni une femme ?

Et puis le saint Curé d’Ars a aussi travaillé à « l’extension des privilèges » par sa prédication constante sur la sainteté : « là où les saints passent, Dieu passe avec eux », aimait-il répéter, c’est sans doute la plus fameuse de ses citations.

Cela veut dire que nous sommes appelés à devenir des saints, à la fois en acceptant l’idée de faire partie de ce « cercle » en fait pas du tout fermé, et aussi en prêchant, en témoignant, car c’est en partageant sa foi que celle-ci a le plus de chances de se développer.

C’est tout le sens de l’évangélisation, qui est en fait un débordement naturel de celui qui connaît Dieu et jouit de sa présence et de son amour, et qui par ailleurs préconise un nouveau genre de privilège, « façon divine », où finalement tous les membres sont privilégiés, ce qui sur la terre avec nos forces humaines serait plutôt utopique …

Nous qui croyons en Dieu, croyons aussi en nous-mêmes, c’est à nous que fut confiée « l’extension des privilèges » !

P. Emmanuel d'Andigné

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