Il est toujours
intéressant de comparer les différents mots qui sont utilisées par les
différentes langues pour signifier la même réalité. Prenons le mot « vacances (ou «vacaciones » en
espagnol, « vacanze » en ialien) : ce mot vient de « vacuus
», en latin, qui signifie « vide » ; cela veut dire que le
français considère donc que les vacances permettent de faire le vide, et qu’il
faut une coupure nette, c’est ce qu’il recherche, selon la culture française.
« Urlaub », en
allemand, désigne ce qui est permis :
l’allemand considère spontanément qu’on
ne peut partir en vacances que si cela est permis par les évènements ou par l’autorité
( ce qui n’est manifestement pas le cas en France …)
« Holiday » signifie
littéralement « jour saint »,
en anglais : c’est parce qu’il
y a une fête religieuse que l’on ne doit pas travailler pour honorer Dieu et la
religion ; c’est donc l’élément juridique qui est déterminant dans cette
mentalité.
Je reviens donc
au français « vacances », qui est à la fois très intéressant et un
peu dangereux …
Très intéressant, car en
effet, le vide permet de remplir autrement l’espace du temps. Sainte Jeanne
d’Arc disait : « Messire Dieu premier servi » ; voilà un
bon repère pour les vacances, elles dont le vide permet de remplir mieux et
plus ses journées de choses importantes.
Profitons-en pour
lire des livres : une personne m’a dit hier qu’elle lisait beaucoup
pendant les vacances, tant mieux ! Parmi nos livres, y aura-t-il une
lecture spirituelle ?
Autre chose sur
le vide : je me souviens d’une belle homélie du diacre sur l’église qui
est vide pour que Dieu puisse y habiter ; il est parfois bon de « faire
le vide » pour que Dieu trouve enfin un espace (en nous).
Mais je suis bien
obligé de parler du danger du vide
…
la sagesse
populaire dit « la nature a horreur du vide » : en effet, ce
vide se remplit, évidemment d’autre chose, et je pense aux nombreux témoignages
de gens qui me disent que le changement de rythme pendant les vacances évacue
la prière (et je suis bien pareil …).
Ça, ce n’est pas
difficile, car il suffit de prendre un nouveau rythme, avec un peu de volonté. Mais
il y a plus subtil et plus important :
Dans la première
lecture, on nous dit que Dieu a créé, qu’il fait naître,
qu’Il a fait de
l’homme une image de ce qu’il est en lui-même …
Cela veut dire
que Dieu est du côté de l’être, du côté de la réalité, alors que Satan serait
plutôt du côté du non-être ou de l’illusion. Le grand défi du XXIème siècle a
commencé au XXème : cette civilisation de l’image et du virtuel n’est ni
bonne ni mauvaise en soi, mais elle comporte le danger de l’irréel, de la fuite
de la réalité, du choix des chimères par opposition à la réalité.
L’accompagnement
spirituel me montre que facilement, on se laisse charmer ou abattre par les
impressions, par la motivation que l’on a ou que l’on n’a pas … alors que Dieu
se trouve du côté de l’être, de la chose, et non du côté des apparences.
En Matthieu 25,
Jésus dit : « j’avais faim et vous m’avez donné à manger, soif et vous m’avez
donné à boire … », ce qui nous dit une fois de
plus que ce sont les actes qui comptent, et non seulement les paroles ou les
intentions. Si Jésus fait des guérisons, c’est pour rétablir la dignité de la
création, pour qu’elle soit à nouveau.
Dieu guérit-il
aujourd’hui ? Se demande-t-on à Alpha … bien sûr que oui ! Si vous
êtes malades, demandez la guérison ! Dites lentement un « Notre Père »,
lentement pour ne pas « zapper » les trois premières demandes, qu’elles
soient toujours premières et purifient la demande de guérison.
L’Eté, les vacances,
sont l’occasion de faire le point sur l’année prochaine : puisque la vie
spirituelle consiste bien à faire des choses, profitons-en pour nous
demander ce que nous faisons avec Dieu, une fois par an, une fois par semaine, une
fois par jour …
Car en attendant
de savoir si on a eu des grands transports spirituels lors d’une messe ou lors
d’un camp, on aura été constants et fidèles, et la fidélité, ça « paye »,
il y a une récompense pour les fidèles !
P. Emmanuel d'Andigné
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