16 août 2012

homélie du 1er juillet 2012-les cathos prennent des vacances !

Homélie du 13ème dimanche du temps ordinaire - Année B


Il est toujours intéressant de comparer les différents mots qui sont utilisées par les différentes langues pour signifier la même réalité. Prenons le mot « vacances (ou «vacaciones » en espagnol, « vacanze » en ialien) : ce mot vient de « vacuus », en latin, qui signifie « vide » ; cela veut dire que le français considère donc que les vacances permettent de faire le vide, et qu’il faut une coupure nette, c’est ce qu’il recherche, selon la culture française.

« Urlaub », en allemand, désigne ce qui est permis : l’allemand considère spontanément qu’on ne peut partir en vacances que si cela est permis par les évènements ou par l’autorité ( ce qui n’est manifestement pas le cas en France …)

« Holiday » signifie littéralement « jour saint », en anglais : c’est parce qu’il y a une fête religieuse que l’on ne doit pas travailler pour honorer Dieu et la religion ; c’est donc l’élément juridique qui est déterminant dans cette mentalité.

Je reviens donc au français « vacances », qui est à la fois très intéressant et un peu dangereux …

Très intéressant, car en effet, le vide permet de remplir autrement l’espace du temps. Sainte Jeanne d’Arc disait : « Messire Dieu premier servi » ; voilà un bon repère pour les vacances, elles dont le vide permet de remplir mieux et plus ses journées de choses importantes.

Profitons-en pour lire des livres : une personne m’a dit hier qu’elle lisait beaucoup pendant les vacances, tant mieux ! Parmi nos livres, y aura-t-il une lecture spirituelle ?

Autre chose sur le vide : je me souviens d’une belle homélie du diacre sur l’église qui est vide pour que Dieu puisse y habiter ; il est parfois bon de « faire le vide » pour que Dieu trouve enfin un espace (en nous).

Mais je suis bien obligé de parler du danger du vide

la sagesse populaire dit « la nature a horreur du vide » : en effet, ce vide se remplit, évidemment d’autre chose, et je pense aux nombreux témoignages de gens qui me disent que le changement de rythme pendant les vacances évacue la prière (et je suis bien pareil …).

Ça, ce n’est pas difficile, car il suffit de prendre un nouveau rythme, avec un peu de volonté. Mais il y a plus subtil et plus important :

Dans la première lecture, on nous dit que Dieu a créé, qu’il fait naître, qu’Il a fait de l’homme une image de ce qu’il est en lui-même …

Cela veut dire que Dieu est du côté de l’être, du côté de la réalité, alors que Satan serait plutôt du côté du non-être ou de l’illusion. Le grand défi du XXIème siècle a commencé au XXème : cette civilisation de l’image et du virtuel n’est ni bonne ni mauvaise en soi, mais elle comporte le danger de l’irréel, de la fuite de la réalité, du choix des chimères par opposition à la réalité.

L’accompagnement spirituel me montre que facilement, on se laisse charmer ou abattre par les impressions, par la motivation que l’on a ou que l’on n’a pas … alors que Dieu se trouve du côté de l’être, de la chose, et non du côté des apparences.

En Matthieu 25, Jésus dit : « j’avais faim et vous m’avez donné à manger, soif et vous m’avez donné à boire … », ce qui nous dit une fois de plus que ce sont les actes qui comptent, et non seulement les paroles ou les intentions. Si Jésus fait des guérisons, c’est pour rétablir la dignité de la création, pour qu’elle soit à nouveau.

Dieu guérit-il aujourd’hui ? Se demande-t-on à Alpha … bien sûr que oui ! Si vous êtes malades, demandez la guérison ! Dites lentement un « Notre Père », lentement pour ne pas « zapper » les trois premières demandes, qu’elles soient toujours premières et purifient la demande de guérison.

L’Eté, les vacances, sont l’occasion de faire le point sur l’année prochaine : puisque la vie spirituelle consiste bien à faire des choses, profitons-en pour nous demander ce que nous faisons avec Dieu, une fois par an, une fois par semaine, une fois par jour …

Car en attendant de savoir si on a eu des grands transports spirituels lors d’une messe ou lors d’un camp, on aura été constants et fidèles, et la fidélité, ça « paye », il y a une récompense pour les fidèles !

P. Emmanuel d'Andigné

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