Homélie du 16ème dimanche du temps ordinaire - Année B
Comme souvent, l’Evangile et la première
lecture, de Jérémie aujourd’hui, se répondent. Il y est question des bergers,
des bons, des mauvais, et des absents… « Ils étaient comme des brebis sans
berger ! » Pourtant, six siècles environ séparent ces deux écrits.
C’est dire que les problèmes et les difficultés ne varient guère. Quelles que
soient les circonstances, la nature humaine ne change pas.
« Venez à l’écart dans un endroit
désert, et reposez-vous un peu. » dit Jésus aux Apôtres rentrant de leur
première mission. On pourrait penser que cette page a été choisie en raison des
vacances, mais sa perspective est plus large. Il semble même qu’il y ait eu
beaucoup d’agitation : « les arrivants et les partants étaient si nombreux
qu’on n’avait même pas le temps de manger. » Ces gens viennent de partout,
en courant. Ils ont sans doute entendu parler des miracles accomplis par Jésus
et des guérisons merveilleuses. Sa réputation se propageait largement. Si bien
que, « débarquant sur l’autre rive », Jésus vit une grande foule et
« il fut saisi de pitié envers eux. »
Qu’attendaient-ils, tous ces gens ? Ils
semblent avides d’entendre ces personnages surprenants dont ils ont eu des
échos, et surtout leur maître. Est-ce de la simple curiosité ? Toujours
est-il que Jésus en profite pour « les instruire longuement. » A
cette époque, on ne craignait pas les longs discours…
Cet épisode montre qu’on a toujours besoin
de guides, de chefs, de responsables. Encore faut-il qu’ils soient à la hauteur
de leur mission ! Ce n’était apparemment pas le cas du temps de
Jérémie : « Misérables bergers, dit le Seigneur, misérables bergers
qui laissent périr et se disperser les brebis de mon pâturage… A cause de vous,
mes brebis se sont égarées et dispersées, et vous ne vous êtes pas occupés
d’elles. »
Nous ne sommes pas en peine pour trouver à
toute époque et de nos jours de bien mauvais bergers. Nous pourrions aligner
toute une liste de noms tristement célèbres.
Mais le plus souvent notre responsabilité
est en cause. Ces mauvais bergers, nous nous les sommes donnés. S’ils sont
arrivés au pouvoir, c’est parce que nous les y avons portés, par élection ou
par tout autre manière ; c’est parce que nous n’avons pas su les écarter,
par négligence ou aveuglement.
Les lectures de ce dimanche nous invitent à
tourner notre regard vers Celui qui set le Bon Pasteur, et qui nous dit, par la
bouche du prophète : « Eh bien moi je vais m’occuper de vous, à cause
de vos méfaits… je rassemblerai moi-même le reste de vos brebis… je les
ramènerai dans leurs pâturages, elles seront fécondes et se multiplieront. Je
leur donnerai des pasteurs qui les conduiront. »
Le Prophète n’es reste pas là. Il laisse
entrevoir la venue d’un Sauveur : « Voici venir des jours où je
donnerai à David un Germe juste : il règnera en vrai roi, il agira avec
intelligence, il exercera dans le pays le droit et la justice. »
C’est lui que Saint Paul a trouvé, et dont
il parle avec enthousiasme aux Ephésiens : « Frères, vous qui
autrefois étiez loin du Dieu de l’Alliance, vous êtes maintenant devenus
proches par le Sang du Christ. C’est lui, le Christ, qui est devenu notre
paix. »
« La Paix ! » Voilà un mot que l’apôtre
reprend avec insistance : « Le Christ voulait ainsi rassembler les
uns et les autres en faisant la paix, et créer en lui un seul homme nouveau…
Il
est venu annoncer la bonne nouvelle de la paix, la paix pour vous qui étiez
loin, la paix pour ceux qui étaient proches… En sa personne, il a tué la
haine. »
Paul n’était pas un rêveur… Qui plus que lui
a payé de sa personne, a combattu, a souffert pour le nom du Christ ?
Après tant de luttes, il conclut : « Par le Christ en effet, les uns
et les autres, nous avons accès auprès du Père, dans un seul Esprit. »
Puissions-nous avec lui partager cette
confiance : « Le Seigneur est mon berger : rien ne saurait me
manquer », et prier pour que le monde se laisse guider par Celui qui seul
peut donner la paix.
Amen.
Père Jean Rouillard
Père
Jean Rouillard
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