16 août 2012

Homélie du 24 juin 2012-qui donne de la joie sera plus heureux que celui qui la garde pour lui

Homélie du 12ème dimanche du Temps Ordinaire - Année B - Nativité de Saint-Jean-Baptiste


Saint Jean-Baptiste, il me semble, est un modèle pour les évangélisateurs : il annonce plus grand que lui ! Samedi prochain, à 10h, nous tenterons une évangélisation place Lafayette, afin de rencontrer des gens qui ne viennent pas dans l’église, mais qui pourraient bien chercher Dieu …

Saint Jean-Baptiste est aussi un modèle pour les prêtres : il annonce plus grand que lui ! Dimanche prochain, l’ordination d’Emmanuel Bouchaud fera l’objet de nos prières spéciales à saint Jean-Baptiste !

Pour une fois, plutôt que de commenter les textes de l’Ecriture, j’attire votre attention sur la préface, cette prière qui précède la consécration, juste avant le sanctus, à la manière juive qui consiste à bénir Dieu (car certes, c’est lui qui nous bénit le premier, mais nous pouvons le bénir, à notre manière, de là où nous sommes, en contemplant ce qu’il a fait dans l’histoire et dans notre histoire).

« Nous chantons les merveilles que tu as accomplies pour le plus grand des enfants des hommes, Jean Baptiste, le Précurseur : avant même de naître, il tressaillit d'allégresse à l'approche du Sauveur; en venant au monde il apportait une grande joie; il fut, de tous les prophètes, celui qui désigna le Messie, l'Agneau de Dieu; Dans les eaux qui devaient en être sanctifiées, il baptisa l'auteur du baptême; enfin, il rendit au Christ le plus beau témoignage, le témoignage du martyre. »

Simplement deux remarques :

1ère remarque :  Nous chantons les merveilles que tu as accomplies pour le plus grand des enfants des hommes, Jean Baptiste, le Précurseur

On ne peut pas ne pas noter une ressemblance avec le magnificat (le puissant fit pour moi des merveilles), et donc cela veut dire que l’Eglise raisonne et prie à la manière de la Vierge Marie : qui veut connaître l’Eglise et la comprendre doit passer par Marie.

Regardez ce pot de fleurs dans le chœur : il est évidemment –on le fait spontanément- proportionné au bouquet, de sorte que l’ensemble est harmonieux ; ce n’est qu’une image, mais il y a une certaine correspondance, d’une façon analogue, entre la connaissance de Marie et celle de Jésus, la prière mariale forme en nous la prière à Jésus.

Le sein maternel est parfois comparé à un moule : eh bien en effet, la présence mariale dans l’Eglise donne une certaine forme à la prière dont Dieu est le centre (je suis toujours un peu étonné que l’on semble croire que la prier elle va nous éloigner de lui, alors que c’est l’inverse…)

2ème remarque :
avant même de naître, il tressaillit d'allégresse à l'approche du Sauveur; en venant au monde il apportait une grande joie;

et de même l’oraison d’ouverture (ou collecte) :
Tu as voulu, Seigneur, que saint Jean Baptiste prépare ton peuple à la venue du Messie ; accorde à ton Église le don de la joie spirituelle, et guide l'esprit de tous les croyants dans la voie du salut et de la paix.


Voici ce qu’écrivait Mère Teresa : « Nous devons être sûrs que les malades, ceux qui souffrent, trouvent en nous d'authentiques anges de consolation et de réconfort. Pourquoi notre travail dans les bidonvilles a-t-il été béni par Dieu ? Pas à cause de nos qualités personnelles, mais de la gaieté que montrent certaines religieuses. Notre joie est le plus sûr moyen d'annoncer le Christ au monde. »

Ce doit être une recherche constante pour nous que de savoir quel est le Messie que les gens d’aujourd’hui attendent …

A l’époque de Jésus, ils attendaient un homme politique providentiel qui chasserait les romains et rétablirait la royauté sur Israël … quelle est donc l’attente fondamentale des gens d’aujourd’hui ?

Chaque époque, chaque pays, chaque personne attend un aspect du messie : par rapport à la mort, par rapport à la souffrance, par rapport au sens de la vie, au surnaturel, à la pauvreté ou la misère, et du coup  -c’est saint Jean-Baptiste qui nous y fait penser- par rapport à la joie !

Un jeune homme disait à l’un des évangélisateurs de la Pentecôte dans la rue « je n’ai besoin de rien, Monsieur, tout va bien dans ma vie (votre religion ne m’est d’aucune utilité)… » : si tout va bien dans ta vie, sache que je m’en réjouis pour toi, et je te souhaite que ça continue, mais qu’en est-il de la joie ???

« Il y a plus de bonheur à donner qu’à recevoir » dit Jésus (cité par Saint Luc dans les Actes des apôtres – Actes 20,35) : eh bien, nous qui avons la joie de connaître Dieu, nous aurons une joie bien plus grande encore si nous avons la simplicité et l’audace de la partager !

P. Emmanuel d'Andigné

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