Saint Jean-Baptiste, il me semble, est un modèle
pour les évangélisateurs : il annonce plus grand que lui ! Samedi
prochain, à 10h, nous tenterons une évangélisation place Lafayette, afin de
rencontrer des gens qui ne viennent pas dans l’église, mais qui pourraient bien
chercher Dieu …
Saint Jean-Baptiste est aussi un modèle
pour les prêtres : il annonce plus grand que lui ! Dimanche prochain,
l’ordination d’Emmanuel Bouchaud fera l’objet de nos prières spéciales à saint
Jean-Baptiste !
Pour une fois, plutôt que de commenter les
textes de l’Ecriture, j’attire votre attention sur la préface, cette prière qui
précède la consécration, juste avant le sanctus, à la manière juive qui
consiste à bénir Dieu (car certes, c’est lui qui nous bénit le premier, mais
nous pouvons le bénir, à notre manière, de là où nous sommes, en contemplant ce
qu’il a fait dans l’histoire et dans notre histoire).
« Nous chantons les merveilles que tu
as accomplies pour le plus grand des enfants des hommes, Jean Baptiste, le
Précurseur : avant même de naître, il tressaillit d'allégresse à l'approche du
Sauveur; en venant au monde il apportait une grande joie; il fut, de tous les
prophètes, celui qui désigna le Messie, l'Agneau de Dieu; Dans les eaux qui
devaient en être sanctifiées, il baptisa l'auteur du baptême; enfin, il rendit
au Christ le plus beau témoignage, le témoignage du martyre. »
Simplement deux
remarques :
1ère
remarque : Nous chantons les merveilles que tu as
accomplies pour le plus grand des enfants des hommes, Jean Baptiste, le
Précurseur
On ne peut pas ne pas noter une
ressemblance avec le magnificat (le puissant fit pour moi des merveilles), et
donc cela veut dire que l’Eglise raisonne et prie à la manière de la
Vierge Marie : qui veut connaître l’Eglise et la comprendre doit passer
par Marie.
Regardez
ce pot de fleurs dans le chœur : il est évidemment –on le fait
spontanément- proportionné au bouquet, de sorte que l’ensemble est harmonieux ;
ce
n’est qu’une image, mais il y a une certaine correspondance, d’une façon analogue, entre la connaissance de Marie et celle de
Jésus, la prière mariale forme en nous la prière à Jésus.
Le sein maternel est parfois comparé à un
moule : eh bien en effet, la présence mariale dans l’Eglise donne une
certaine forme à la prière dont Dieu est le centre (je suis toujours un peu
étonné que l’on semble croire que la prier elle va nous éloigner de lui, alors
que c’est l’inverse…)
2ème
remarque :
avant même de naître, il tressaillit
d'allégresse à l'approche du Sauveur; en venant au monde il apportait une
grande joie;
et de même l’oraison d’ouverture (ou
collecte) :
Tu as voulu, Seigneur, que saint Jean
Baptiste prépare ton peuple à la venue du Messie ; accorde à ton Église le don
de la joie spirituelle, et guide l'esprit de tous les croyants dans la voie du
salut et de la paix.
Voici ce qu’écrivait Mère Teresa : « Nous
devons être sûrs que les malades, ceux qui souffrent, trouvent en nous
d'authentiques anges de consolation et de réconfort. Pourquoi notre travail
dans les bidonvilles a-t-il été béni par Dieu ? Pas à cause de nos qualités
personnelles, mais de la gaieté que montrent certaines religieuses. Notre joie
est le plus sûr moyen d'annoncer le Christ au monde. »
Ce doit être une recherche constante pour
nous que de savoir quel est le Messie que les gens d’aujourd’hui attendent …
A l’époque de Jésus, ils attendaient un
homme politique providentiel qui chasserait les romains et rétablirait la
royauté sur Israël … quelle est donc l’attente fondamentale des gens d’aujourd’hui ?
Chaque époque, chaque pays, chaque personne
attend un aspect du messie : par rapport à la mort, par rapport à la
souffrance, par rapport au sens de la vie, au surnaturel, à la pauvreté ou la
misère, et du coup -c’est saint Jean-Baptiste
qui nous y fait penser- par rapport à la joie !
Un jeune homme disait à l’un des
évangélisateurs de la Pentecôte dans la rue « je n’ai besoin de rien, Monsieur,
tout va bien dans ma vie (votre religion ne m’est d’aucune utilité)… » :
si tout va bien dans ta vie, sache que je m’en réjouis pour toi, et je te
souhaite que ça continue, mais qu’en est-il de la joie ???
« Il y a plus de bonheur à donner qu’à recevoir » dit Jésus (cité
par Saint Luc dans les Actes des apôtres – Actes 20,35) : eh bien, nous
qui avons la joie de connaître Dieu, nous aurons une joie bien plus grande
encore si nous avons la simplicité et l’audace de la partager !
P. Emmanuel d'Andigné
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