Homélie du 11ème dimanche du Temps Ordinaire - Année B
Jésus, par de nombreuses paraboles semblables,
leur annonçait la Parole, dans la mesure où ils étaient capables de la
comprendre.
En bon
pédagogue, il avance pas à pas afin que son auditoire le suive petit à petit,
là où il veut les emmener, c’est-à-dire dans la connaissance de Dieu, de leur
créateur.
La première parabole nous invite à la confiance et à la
patience.
Une fois le
grain en terre, il pousse et rien ne l’arrête … Tout se fait sans intervenir et
un jour il suffira de prendre la faucille : ce sera le temps de la
moisson.
Il est inutile
de s’affoler ou de s’inquiéter, le jour de la moisson arrivera nécessairement.
Nous aimerions
bien que les choses avancent plus vite par notre action. Nous aimerions bien
que nos problèmes se résolvent plus vite, que nos proches réagissent plus vite
à nos conseils et que nos prières soient plus rapidement exaucées.
Lorsqu’un
enfant fait une demande particulière à ses parents, est-ce qu’il obtient tout
de suite ce qu’il désire ? Non, pas forcément. Les parents éduquent à la
patience. Eh bien, Dieu fait de même avec nous.
Dieu est
patient envers nous et envers tous ceux qui nous entourent. Il est discret dans
ce qu’il fait. Il laisse mûrir, il ne force pas, il laisse libre. Faisons de
même. Labourons, semons et attendons l’heure de la moisson.
Sinon, nous
risquons de nous décourager, de baisser les bras, de nous sentir incompris, mal
aimés, rejetés et de nous mettre à douter de tout.
Et si le temps
qui nous est imparti avant la moisson, c’est-à-dire avant de voir le résultat
de nos actes, de nos relations, de nos démarches auprès des autres, … nous en
profitions pour en faire un temps de prière avec le Seigneur, un temps de
réflexion, un temps de retraite (les vacances approchent) pour approfondir ce
qui nous fait vivre, ce qui nous fait grandir, ce qui nous fait pousser dans
l’attente de la moisson.
Nous saurons
donner du temps pour l’autre que si nous savons prendre du temps pour
nous-mêmes.
Sachons aussi accepter la moisson telle qu’elle se
présente.
La graine que
l’on sème est ce qu’elle est, le temps donné à l’autre dans l’écoute et dans
l’annonce de la Parole est ce qu’il est.
Lorsque nous
jetons du grain dans le champ, il faut de la patience et de l’espérance car il
y a de bonnes années, il y en a de moins bonnes.
Parfois, on est
déçu par la récolte, parfois c’est une année exceptionnelle. Sachons rendre
grâce dans les deux cas et remercier le Seigneur.
A quoi pouvons-nous comparer le règne de
Dieu ? Par quelle parabole allons-nous le représenter ?
Ce n’est pas facile,
et Jésus aimerait bien nous donner une explication simple.
Eh bien, le
règne de Dieu est comme une graine de moutarde. C’est tout petit, mais quand la
graine grandit, elle dépasse les autres plantes et elle est un refuge pour les
oiseaux du ciel.
Ceci, pour nous
montrer que Dieu aime ce qui est petit, humble, ce qui n’est pas clinquant,
avec toujours cette idée que le temps est nécessaire pour arriver à maturité.
Il en est ainsi
de Jésus, qui est né sans faire de bruit, qui a grandi d’abord à l’ombre de
Marie et de Joseph, a pris du temps pour mener à bien le projet que son Père
avait sur lui, puis a souffert sa passion, est mort et est ressuscité.
Il nous
rassemble aujourd’hui auprès de lui, dans son Eglise qui a pris toute sa
maturité en recevant l’Esprit le jour de la Pentecôte. L’Eglise auprès de
laquelle nous pouvons en confiance nous reposer et espérer.
Cette petite
graine de moutarde, c’est aussi le chrétien qui se sent sans doute impuissant
devant le monde qui l’entoure, la pauvreté, l’indifférence, … mais qui va faire
grandir sa foi et sa vie spirituelle.
Il pourra alors
être un appui, une branche, sur laquelle on viendra se reposer. Il sera un
frère, un ami qui saura écouter, partager son temps, son expérience, ses
compétences, son argent, sa fraternité, sa prière, sa foi.
Jésus
se servait de paraboles, mais il prenait aussi du temps avec ses disciples pour
aller plus loin dans l’explication.
Car la foi
n’est pas une science exacte : chapitre un, paragraphe deux, …
Non, c’est une
relation avec le Christ, avec son Père, avec l’Esprit qui les anime.
Jésus nous
demande d’avancer vers lui en confiance et en espérance. Le temps indispensable
pour cela doit nous permettre d’approfondir notre relation d’amour avec lui.
Apprenons à
nous nourrir de la Parole en accueillant les dons que Dieu nous donne.
Nous grandirons
alors comme un palmier, nous pousserons comme le cèdre du Liban planté dans les
parvis du Seigneur, et nous grandirons dans la maison de notre Dieu (Ps 91).
Ainsi soit-il.
Jean-Paul Rousseau, diacre
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